Ils sont des milliers à sillonner la mer pour satisfaire nos envies de manger du poisson. Les conditions déplorables et les contraintes quotidiennes sont leurs lots à transborder chaque jour et à chaque instant de leur vie. Ils affrontent les mauvais temps pour subvenir à leurs besoins mais un mur d'incompréhension se dresse devant eux. Leur métier est dévalorisé. Rejetés par cette administration qui refuse de les écouter, de les comprendre et les aider, pourtant, ils ont entendu des promesses de la part des pouvoirs publics. Les encouragements ne manquent pas et le discours politiques maintes fois « rabaché, trop rébarbatif ne donne plus. On ne croit guère aux intentions et chaque fois, le même mot revient pour n'être qu'un rêve chimérique. Aujourd'hui, le métier de pécheur est devenu une denrée rare, non pas parce qu'il n'est pas prisé, mais les problèmes rencontrés sur le terrain d'exercice sont trop complexes et souvent insolubles. Les causes à cet état de fait sont multiples. S'il n'y a pas de sardines sur le marché, la gravité ne sera pas ressentie comme, pour un manque de pain ou d'un médicament. Pourtant, ce secteur vital dans l'accumulation de la richesse au fil des années et sa grandeur s'estompe chaque jour. Les pouvoirs publics l'ont toujours délaissé. Si des actions ont été entreprises, elles étaient sporadiques et à court terme. Bien sur des investissements ont été consentis pour l'achat de matériel. Une usine pour la fabrication de nasses et de filets de pêche à été programmée mais vite le projet a été abandonné. Et vaille que vaille, on essaie « de rafistoler » le métier en s'émoussant trop vite. Le pécheur d'aujourd'hui est cette « image révolue, recousue, fanée »qu'offre les vieux livres de Victor Hugo dans son poème « Océa nox ». La prise en charge des marins pécheurs revient comme un leitmotiv. Les contradictions vécues par ce corps sont tellement complexes et compliquées qu'il est du devoir de l'état d'intervenir pou trouver des solutions. Ce n'est pas le matériel utilisé qui en est la cause car sur ce plan, l'acquisition de nouveaux bateaux de pèche et les crédits par les banques ont permis de renouveler la flotte. Le corps de pécheurs est laissé à son organisation anarchique et surtout guidé par la notion de rentabilité. Cette dernière a crée et engendré un tohu bahu indescriptible où l'intérêt individuel passe avant la collectivité. Agir en ordre dispersé, revendiquer les espaces plus larges, crée une structure dynamique pour organiser le corps des marins pécheurs, rendre ce métier plus lucratif et plus attirant sont autant de caractéristiques auxquelles il faut remédier. Naviguer en eau trouble comme le font la majorité des marins pécheurs aujourd'hui traduit toute cette déchéance dans laquelle se retrouve ce corps de métier mais aussi, se secteur économique. Il est devoir de l'état d'agir au plus vite pour que les ressources halieutiques trouvent leur épanouissement et surtout devenir un investissement des plus rentables. Le cri lancé par les marins pécheurs est ce SOS sans écho. Il y a de cela des décennies que ce navire est resté sans amarres comme cette bouteille jetée à l'eau dans l'espoir de trouver un sauveur.