Le nouveau chef de la Sûreté d'Oran, installé tout récemment, a déclaré qu'une nouvelle stratégie sera mise en application dans le cadre des instructions de la Direction générale de la Sûreté nationale. Parmi les opérations de cette nouvelle stratégie, qui ont eu un écho très favorable chez la population oranaise, les descentes policières plus musclées que celles des dernières années. Les quartiers dits difficiles sont la cible d'importantes opérations coup de poing depuis quelques jours. C'est ainsi que près de 300 hommes de différents services et brigades ont été mobilisées dans des opérations de grande envergure, ayant pour but le contrôle des individus et les véhicules à la recherche d'armes blanches, de drogue et autres. C'est ainsi que durant les dernières 48 heures, ces descentes qui ont eu lieu jusqu'à une heure tardive de la nuit, se sont soldées par la saisie de 12 armes blanches dont des épées, certaines retrouvées dans des véhicules, l'arrestation de 05 individus faisant l'objet d'un mandat de recherche, et la récupération de 12 motos et mobylettes sans aucun document. Lors de cette descente, nous avons été surpris par ce nombre de jeunes qui ont un réflexe hors norme. Dès l'apparition des policiers, ces jeunes sont sur le qui vive. Ils ne laissent aucune occasion aux hommes de loi de les surprendre avec un morceau de kif. Ce dernier est vite avalé. Un homme de 35 ans, surpris à l'USTO, a avalé un morceau et a osé reconnaître au policier que ce n'était qu'une (Recha) (un brin de kifla). La police de la wilaya d'Oran est passée à la vitesse supérieure en matière de lutte contre la délinquance. Les descentes policières se multiplient, allant dans un seul sens, la traque des délinquants, là où ils se trouvent. Descente à l'est de la ville d'Oran Haï Nour, Haï El Yasmine et Haï Sabbah, ces cités qui ont connu une nette augmentation de la délinquance de proximité, notamment les violentes bagarres à l'arme blanche, le vol à la sauvette, ont été la cible de la police en fin d'après-midi de la journée d'hier. Il était environ 17 heures30 lorsque près de 300 policiers se sont donnés rendez-vous près de la Sûreté urbaine à Haï Sabah. Après réunion des officiers des différentes brigades mobilisées, le chef de la police judiciaire de la Sûreté de la wilaya d'Oran, en tête de file, donna l'ordre de prendre le départ vers le premier point à Haï El Nour. Arrivée sur les lieux, la population a été surprise par le nombre des hommes de loi, qui ont vite bouclé la cité. Les interpellations se sont faites par dizaines et les fouilles dans les baraques qui ont clochardisé les lieux, ont été lancées. Tout a été passé au peigne fin, dans une cité où la commune et les services du commerce sont carrément absents. Des salles de jeux pleins d'enfants sans aucune autorisation, des baraques qui, il faut le dire, ont «douarisé» la ville d'Oran. Beaucoup de jeunes suspects et d'autres sans papiers, qui n'ont pas pu fuir, ont été embarqués pour un examen de situation. Des membres de la famille des jeunes interpellés ont tenté d'entraver le travail de la police, mais le sang froid des hommes de loi, a fait tomber à l'eau cette tentative. Même les charrettes hippomobiles transportant des fruits et légumes n'ont pas échappé au contrôle, vigilance oblige. «Les trafiquants cachent tout et n'importe où», dira un officier. Puis ce fut le tour de Haï El Yasmine et le même scénario se produisit. Avant de quitter ce quartier, on a appris que trois malfaiteurs ont été arrêtés avec des coutelas plus connus «bouchia» et une épée. En allant vers Haï Es Salam, le chef de la PJ dirigea son véhicule subitement vers deux suspects qui se trouvaient dans un endroit isolé dans les environs de la cité universitaire. Et oui, le chef avait raison, les individus étaient en possession d'armes blanches et d'une bouteille de bière cassée utilisée dans les agressions comme une arme contre les victimes, nous dira un policier. Haï Salam Arrivée à Haï Salam, le scénario a changé compte tenu que la population de la cité en question est composée en majorité de fonctionnaires. Contrairement à d'autres cités, les habitants de la cité Haï El Salam sont descendus en grand nombre, pour exprimer leur soutien aux policiers dans leur lutte contre la délinquance, dont ils souffrent et ce, depuis longtemps. Au moment où des agents de police étaient en train de raser les lieux, des pères de famille ont saisi l'occasion pour discuter avec certains officiers au sujet de la situation qui prévaut dans leur cité. Sur les lieux, le constat est amer. Les lieux sont très défavorables pour la mission des policiers. Le manque d'éclairage public, le nombre important de chantiers ouverts sans aucune clôture, offrant aux délinquants une multitude de solutions pour disparaître dans la nature. La loi de la jungle est maîtresse à Haï Salam en matière de respect des lois de la construction. Les falaises et le centre-ville Il semble qu'il va falloir procéder à un important contrôle de véhicules pour lutter contre le port de ces armes blanches qui se trouvent partout et chez toutes les couches de la société. Et oui, il y a même des automobilistes adultes pères de famille, qui sont en possession d'armes blanches. C'est le cas d'un père de famille intercepté près de l'hôtel Sheraton, en possession d'une épée dans la malle de sa voiture. Et cet homme à bord d'une Mercedes année 2011 qui se dit être patron d'une entreprise, qui a été surpris avec une « bouchia », 06 téléphones portables et une bombe lacrymogène. Tenez-vous bien, cet homme a osé descendre en sens interdit sous le regard d'une armada de policiers, croyant être intouchable. Malheureusement, il a fini par être menotté et conduit au commissariat. ). L'opération s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit au rond-point El Morchid où des barrages ont été installés. Vers minuit, 03 mineurs demeurant à El Khroub, ont été interceptés à bord d'un autocar. Ces opérations coup de poing se poursuivront sur l'ensemble du territoire de la wilaya d'Oran.