Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Bienvenue en Absurdistan ! Bienvenue en Absurdistan ! Seuls ceux qui parlent en bois ou sont retenus par le droit de réserves en disconviennent : cela fait 50 ans qu'on tourne en rond ! Chaque jour, un fait banal et anodin, une déclaration ou une instruction parachutée d'en-haut, une ‘'sortie'' zélée d'un planton, d'un énergumène improvisé, ou d'un petit chef de quelque chose, nous rappelle que nous sommes bel et bien chez-nous, et entre nous. De l'autre côté de la barrière, selon son degré de fatalisme, on accuse et on critique sans auto, on rouspète, on maugrée et on maudit et les autres et l'Etat qui n'existe pas ou qui laisse faire le manège, sinon on voue son sort au Bon Dieu. Hna ! Hna ! Tels nous sommes ! Peu enclins à la révolution ! et en attendant ce changement qui ne viendra vraisemblablement pas, place aux petits soucis n'ayant cours nulle part ailleurs ! Pas plus tard qu'hier, je me suis levé dans le noir. Il ne neigeait pas et il ne pleuvait pas, ni à torrents ni sous forme de brume. Pas une moindre brise ne soufflait pas non plus. Simplement c'était la Sonelgaz qui ne voudrait pas cesser de faire parler d'elle. Pour un rien, la tension chute, si ce n'est carrément pas le courant électrique qui est rompu, et sans crier gare ! Les excuses ? Autant que les causes, l'Etat distributeur d'électricité en a forcément. Des causes à gogo, fausses et réelles. Autrefois, c'était en raison de la pollution et de l'humidité. Puis il y eut la vétusté du réseau et des équipements. Puis les fellahs et les climatiseurs. Comme si les abonnés s'amusaient à dilapider sciemment l'énergie électrique. Le bon sens veut que moi, le malheureux client, n'ait ni à ‘'comprendre'' ni à s'encombrer des problèmes de son fournisseur. Déjà submergé, ses propres préoccupations lui gâchent suffisamment son quotidien. L'absurdité veut qu'on brandisse les dépenses faramineuses de l'Etat dans la production et le transport d'énergie, et qu'on se targue de fournir l'électricité aux voisins, alors que les siens vivent le calvaire des ruptures pas encore maitrisé. Malheureusement..