Le médiateur de l'ONU en Syrie Kofi Annan a démissionné jeudi de son poste de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie après cinq mois d'efforts infructueux. Il a fustigé le manque de soutien des grandes puissances à sa mission. «J'ai fait de mon mieux», a déclaré Kofi Annan à la presse à Genève, mais «la militarisation croissante sur le terrain et le manque évident d'unité au sein du Conseil de sécurité ont fondamentalement changé les circonstances pour l'exercice effectif de mon rôle». «Je n'ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait», a-t-il poursuivi. Hillary Clinton a remercié Kofi Annan d'avoir assumé la «lourde tâche» de tenter d'établir une transition politique pacifique, pointant le blocage du Conseil de sécurité qui a privé le médiateur des «outils nécessaires pour faire avancer sa cause». Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a jusqu'à présent pas réussi à faire pression sur les protagonistes du conflit syrien, et en premier lieu sur Damas, à cause de l'obstruction systématique de Moscou et Pékin, qui ont mis leur veto à trois reprises à des projets de résolutions occidentaux au Conseil. Au moins 50 personnes ont été tuées par les forces syriennes au cours d'affrontements avec les forces rebelles dans la ville de Hama (centre), rapportent des habitants et des militants de l'opposition. L'Assemblée générale de l'ONU doit voter vendredi sur une résolution présentée par le groupe des pays arabes qui dénonce le bombardement des villes rebelles par l'armée syrienne et réclame une transition politique en Syrie.