Comme il fallait s'y attendre, l'affichage des résultats du concours de recrutement d'enseignants sur la base du diplôme n'ont pas laissé indifférents les nombreux postulants. Ceux dont les noms ont figuré sur les listes ont laissé éclater leur joie car ils ont la possibilité d'entrer dans la vie active après des années d'attente pour certains ou tout de suite après l'obtention du diplôme pour d'autres (comme le prétendent quelques uns parmi les recalés). Les autres, ceux qui n'ont pas été retenus, étaient envahis par des sentiments de déception, de frustration et de colère à la suite de l'annonce des résultats jeudi soir. Ils ont attendu dimanche avec impatience afin d'exprimer leur insatisfaction et crier leur ras-le-bol face à la précarité de leur situation. Plusieurs dizaines de candidats mécontents se sont, en effet, regroupés dimanche matin devant le siège de la direction de l'Education (DE) en signe de protestation contre ce qu'ils ont appelé un manque de transparence par rapport aux critères retenus pour le calcul des notes. Les contestataires étaient constitués surtout de postulants aux postes de professeurs d'enseignement secondaire aigris par le sentiment d'exclusion qu'ils ont ressenti. Plusieurs d'entre eux, titulaires de magistère se sentent exclus dans la mesure où leur diplôme et leur ancienneté n'ont pas pesé lourd dans la balance. Ceux-là et d'autres ont décrié le manque de transparence ayant entouré l'opération de sélection qui s'est basée uniquement sur l'étude du dossier car, diront plusieurs contestataires : « il n'y a pas eu d'examen oral à proprement parler ». Invité à donner plus d'explication à propos de cette affirmation, un jeune homme précisera : « Tous les candidats s'attendaient à se retrouver devant un jury composé de deux personnes au minimum, cela n'a pas été le cas puisqu'il n'y en avait qu'un seul. Mais le pire, c'est que les questions étaient d'une généralité désarmante. Elles n'avaient aucun rapport ni de près, ni de loin avec la spécialité demandée ». Parmi les contestataires, certains disent avoir exercé plusieurs années dans les CEM et lycées sans que cela ne serve à quelque chose alors que d'autres fraîchement diplômés ont été retenus, d'où le sentiment de « favoritisme » à l'égard de certains profils, dont les détenteurs de master 2. Les contestataires ont rédigé une plate-forme dans laquelle ils soulèvent un certain nombre de points qui demandent des éclaircissements, selon eux. En premier, ils demandent à ce que les listes soient affichées de nouveau, mais avec plus de détails (date de naissance et année d'obtention du diplôme), comme cela a été le cas dans d'autres wilayas. De même, ils appellent les services concernés à détailler tous les critères pris en considération dans le calcul de la note. Par ailleurs, ils veulent que tous les candidats ayant déposé leurs dossiers soient mis au courant de leurs notes détaillées. Ils veulent savoir aussi quelle a été la place du magistère qui semble avoir été « dévalorisé » par rapport au master. Le dernier point soulevé a trait au sort des listes d'attente qui n'ont pas été affichées en même temps que celles des candidats reçus. Des représentants des protestataires ont été reçus par le secrétaire général de la DE qui a assuré à ses interlocuteurs que le choix des candidats a été fait selon les critères exigés par le ministère. Il a, entre autres, parlé du privilège accordé aux détenteurs de master 2 (bac +5) conformément aux directives ministérielles. Il a aussi demandé aux candidats insatisfaits d'introduire un recours avec la promesse que la direction de l'éducation leur donne une réponse détaillée sur leurs cas.