Hugo Chavez, président du Venezuela, n'a pas attendu d'être mort pour entrer au panthéon bolivarien du socialisme du XXIe siècle. Il y a été porté de son vivant par les foules enthousiastes qui se pressaient sur son passage afin de recueillir un peu de sa présence avant de revenir à la maison chargées d'émotion, de souvenirs et de promesses révolutionnaires. Vu de l'extérieur, le culte de la personnalité qui entourait l'ancien militaire putschiste pouvait surprendre. Il se comprend mieux quand on se replace dans la tradition hagiographique d'un pays qui avait fait de Simon Bolivar une idole vénérée, une icône intouchable, avant même la prise du pouvoir de celui qui se présentait comme son héritier spirituel.Ernesto "Che" Guevara, présenté comme un modèle indépassable par les dirigeants vénézuéliens a connu le même sort, et on peut penser que dans les mois qui viennent les T-Shirts, bibelots, bijoux et images diverses du leader décédé inonderont les rues de Caracas et des autres capitales des principaux pays membres de l'ALBA : La Havane , La Paz , Quito et Managua . D'autres, pendant ce temps, se frotteront les mains, en particulier du côté de Washington et de Bogotá, en tablant sur l'épuisement de la rhétorique bolivarienne.Au-delà des expressions qui ont fait la renommée de Chavez, il faut aussi prendre la mesure des discours qui ont façonné son image de leader révolutionnaire.