On aura compris donc l'essentiel avec la nouvelle crise entre le premier ministre du pays et le premier chômeur du pays : rien n'a changé dans les mentalités. L'une des plus graves crises du pays est encore traitée comme une insurrection kabyle et un complot externe. Du coup, les mêmes recettes : colis alimentaires et répressions des leaders. Sellal donne là où OuldKablia frappe et là où les « services » manipulent. Et cela dérange, agace et met en colère : c'est l'avenir de tous, la terre de tout le monde, qui sont traités par des incompétences héréditaires et des solutions de casernes. De quoi faire pleurer de rage et faire songer aux jours sombres promis. Qu'est-ce que cela aurait couté d'écouter, de recevoir, de comprendre et d'humaniser les liens et les rapports et les conflits ? Pourquoi cette lenteur dans la solution et cette rapidité dans l'insulte et la stigmatisation de ceux qui ne sont pas dans les rangs ? Pourquoi traiter comme une menace un Tahar Belabbes, leader des chômeurs, et traiter comme un innocent présumé un Chakib Khelil ? Est-ce plus dangereux de marcher que de voler ? Pourquoi est-on incapable de dialoguer et de comprendre ? Qu'est-ce qui empêche les castes dominantes de saisir les enjeux et d'opter pour le consensus au lieu de la confrontation ? Finalement, le sud n'est pas assis, il « marche ».