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La violence à l'école, phénomène étranger à la société algérienne
Publié dans Réflexion le 27 - 03 - 2013

« L'élève est au centre de l'action éducative », insiste l'article 2 de la loi d'orientation 2008.À dire vrai, depuis l'indépendance, passant par la réforme de 2003, l'enseignement subit sans cesse des amendements qui visent touts à assurer à l'apprenant les meilleures conditions d'apprentissage.
Introduction
Un enseignement obligatoire et surtout gratuit mis en œuvre intégralement, une pédagogie de réussite, un certain confort pédagogique (des classes moins chargées), des enseignants minutieusement sélectionnés, sont des mesures qui visent à garantir au sujet apprenant les chances de la réussite scolaire.Cependant, contrairement à ce qu'on attendait, les résultats ne sont pas à la hauteur de toutes ces mesures. Echec et violence scolaires ne sont plus, malheureusement, des exceptions mais plutôt un sérieux problème qui nous pousse à s'interroger sur le futur profil de l'enseignement en Tunisie. Ce modeste travail est moins une étude professionnelle qu'une réflexion sur les causes et les solutions envisageables d'un tel phénomène partant d'une petite expérience personnelle et poussé par l'envie de jouir d'un milieu scolaire sain et performant animé par des apprenants disciplinés qualifiés, responsables qui sachent jouir des atouts mis à leur disposition.Il va sans dire que les conditions de l'enseignement en Algérie ne s'améliorent pas. On essaye sans cesse de créer une ambiance favorable qui permet à l'élève d'apprendre à se former, se cultiver, bref, d'être un élément performant et actif capable de s'intégrer dans la vie sociale.Dans cette perspective, on a aboli le « châtiment corporel » dans l'enseignement pour protéger la dignité de l'élève et dans le but d'éliminer toute forme de pratiques violentes capables d'influencer son caractère.
Pourtant, les chiffres de la violence scolaire atteignent des taux relativement élevés nous poussant ainsi à se demander : Pourquoi la violence scolaire augmente-t-elle.
Doit-on concevoir ce phénomène comme l'expression d'une hostilité accrue aux différentes formes du savoir ? Ne pouvons-nous pas considérer la violence comme une conséquence naturelle des changements que subit la société ? Cette violence n'appelle-telle pas une remise en question du régime disciplinaire scolaire ?Dans notre analyse de ce sujet, nous optons pour un plan en deux parties. Nous commençons d'abord par évoquer les causes estimés de la violence scolaire notamment les mass-médias, la démission des parents et la mauvaise exploitation de la liberté donnée à l'élève suite à l'interdiction du châtiment corporel.Par la suite, nous présenterons les solutions envisageables pour faire face à ce problème : renforcer les mesures préventives de la violence scolaire, réajuster le rapport élève/enseignant, donner plus d'autonomie à l'enseignant.
Les origines de la violence scolaire
1. Les mass-médias et la culture de la violence :
L'école était depuis son institution un lieu sacré consacré à l'apprentissage et du savoir et du savoir être. C'est là où l'enfant s'instruit se socialise et développe ses talents. Au sein d'un groupe d'apprenants, l'élève est appelé à communiquer avec ses collègues, s'échanger les idées, influencer et s'influencer.Il est tout à fait naturel qu'il y ait souvent quelques bagatelles entre les sujets apprenants dues peut-être à la différence de leurs caractères, comportements, de l'éducation subie par chacun d'eux. Mais que ces petits problèmes arrivent jusqu'à la violence verbale ou physique contre les collègues et même contre l'enseignant, cela pousse à réfléchir.La violence à l'école prend plusieurs formes : racket, Insultes, vols, menaces verbales, extorsion (tapage), bagarres, gangs, armes, vandalisme (...) pratiqués par des garçons et moins fréquemment par des filles. Il ne s'agit plus des écarts de conduite mais de pratiques quotidiennes accrues.Qu'on le veuille ou pas, le milieu de vie influence notre caractère. On est touché plus ou moins par ce qu'on voit, ce qu'on écoute à travers les mass-médias et notre milieu se caractérise aujourd'hui par une submersion de la technologie audiovisuelle. Internet, télévision, téléphone, développent une nouvelle manière de communiquer favorisant les images. Ces moyens ont effacé les frontières entre les êtres humains. On voit et on entend parler de tout ce qui se passe dans le monde.
Mais tout n'est pas bon à regarder ni à écouter. A nos jours, Guerres, manifestations violentes, filmes d'actions . .sont devenus un pain quotidien. Les mass-médias commencent à présenter un réel danger pour nos enfants. Passant une grande partie de la journée à regarder la télé, les jeunes consomment des doses élevées de scènes violentes. Selon un sondage de Médiamétrie, datant de Janvier 2003, les enfants passent plus de deux heures chaque jour devant leur écran de télévision. L'un des télévisions qui diffusent le plus une matière violente est la télé américaine :« A ses débuts, la télévision américaine était relativement peu violente, mais la fréquence des émissions à caractère violent s'est progressivement accrue. Selon R.M Liberté et en 1973, les séquences violentes présentées sur le petit écran auraient augmenté de 15 % entre 1951 et 1953. En 1964, on enregistrait un accroissement de 90% par rapport à 1952 et il semble bien que dans les programmes actuels, les scènes violentes soient toujours plus nombreuses. Une analyse détaillée du contenu des émissions des années 1960, aux U.S.A., effectuée par Larsen (1968), a montré que la violence est le moyen le plus souvent utilisé par tous les personnages pour atteindre leurs objectifs et qu'elle est, de surcroît, plus efficace que les moyens approuvés socialement. Les programmes réservés aux enfants comportent également un taux élevé de violence, alors que ceux-ci y consacrent une grande partie de leurs temps de loisirs. En 1968 déjà, la National Association for bette Radio and Télévision estimait que le jeune Américain assistait, en moyenne, entre les âges de 5 à 15 ans, à la mort violente de plus de 13 400 personnes. Selon R.E. Granson, en 1970, les données se rapportant aux Etats-Unis étaient les suivantes :
. Huit émissions sur dix (et neuf sur dix aux heures où, en fin de semaine, ce sont
surtout les enfants qui regardent la télévision) présentaient de la violence ;
. Environ six ou sept personnages principaux sur dix commettaient des actes de violence ; pour la programmation enfantine, le rapport se situait entre huit et neuf sur dix. »
.On a choisi l'exemple de la télévision américaine car c'est celle qui inspire le monde et son influence sur les mass-médias est remarquable. Elle stimule les jeunes en leur présentant un monde provocateur d'héroïsme flamboyant diffusant ainsi toute une culture de violence. Il va de même pour ce qui se passe à la télé dans le reste des pays occidentaux qui n'en sont qu'une expansion.
On voit l'écho de cette culture dans les comportements des enfants, des jeunes et même des adultes à qui on inculque toute une idéologie : la loi de plus fort. Les enfants, à la maison, dans la rue et même à l'école semblent régurgiter la violence intériorisée et reproduire les scènes enregistrées pendant de longues heures passées devant le petit écran. L'exemple occidental agit malheureusement et remarquablement sur la jeunesse du monde et ce que fait cette jeunesse n'est qu'une reproduction de ce qu'elle regarde.La télévision est censée, en miroir promené partout dans le monde, reproduire la réalité d'une manière plus au moins authentique. Par ailleurs, La matière diffusée à la télévision dans le monde arabo-musulman est heureusement moins violente, elle est plus courtoise et les romances y règnent. Tant mieux, ceci adoucit au moins les humeurs violentes. Et Dieu merci, plus de 80% des films et des chansons arabes chantent l'amour : une culture de paix naît parallèlement à celle de la violence!A vrai dire, les mass-médias ne sont qu'un simple moyen de communication. Mal exploité par l'être humain, comme la plupart des moyens d'ailleurs, cet engin peut avoir des conséquences indésirables. D'où la nécessité de contrôler la matière diffusée. Nos enfants ne sont pas protégés contre ce qu'ils regardent.De plus, on peut exploiter la télé pour transmettre les valeurs morales de civilité, de la tolérance, de l'acceptation de l'autre qui caractérisent notre civilisation arabo-musulmane. Il y a lieu de parler même d'un enseignement télévisé : des cours à domicile qui renforcent le processus d'instruction de l'enfant entamé à l'école, à travers un contenu ciblé à la fois ludique et didactique. Des programmes télévisés qui répondent à ce critère existent à nos jours. Un travail de sélection de la matière vue par nos enfants s'impose. A cet égard, la famille peut et doit jouer un rôle très important.Aussi, les médias contribuent-ils incontestablement à répandre la violence dans le monde. Les jeunes, le public le plus fidèle, en sont fortement touchés d'où la nécessité d'un filtrage de ce qu'ils regardent. C'est la responsabilité des parents.
Mais les parents assument-ils réellement cette responsabilité ?

a) L'abdication de la famille
Un recul considérable est à souligner concernant le soin accordé par les parents à l'éducation de leurs enfants comme le souligne l'article suivant :
« Selon une étude réalisée plus de la moitié des bêtises commises par les élèves surviennent en classe. Et seulement, 4 à 5% de ces élèves sont traduits chaque année devant les conseils de discipline A chaque fois qu'on passe devant un établissement scolaire, on assiste à des scènes de violence choquantes. Ce sont des enfants ou des collégiens qui échangent toutes sortes d'insultes aux meilleurs des cas. Sinon ils viennent carrément aux mains. Le comble c'est que ce phénomène est en train de proliférer au déterminant de la sacralité de l'école qui perd du coup de son aura. A ce sujet, nous nous posons la question suivante : « Quel rôle peut jouer la famille dans la lutte contre la violence en milieu scolaire ? » [...] Entre temps, la Famille est appelée à jouer son rôle et remplir sa mission. A quoi peut-on s'attendre lorsque la démission parentale continue à prendre des galons ? D'aucuns constatent que les parents cherchent de plus en plus à se faire substituer par les aide-ménagères ou encore les technologies de l'information et de la communication ; lesquelles sont belles et bien impliquées dans l'ancrage de la violence chez les enfants. Et c'est à cause des usages exagérés et très souvent incontrôlés. D'ailleurs, le désistement des parents est derrières plusieurs problèmes scolaires, qui enfoncent davantage le clou et compliquent la situation. Décidément pour que l'école puisse réagir aux « traitement », il faut d'abord redéfinir l'autorité au sein de la famille et lui permettre de retrouver son équilibre».
La violence en milieu scolaire : La démission des parents à l'index.
La famille et l'école se complètent. L'enseignant en classe sème chez l'élève des informations et lui apprend des comportements que la famille doit stabiliser. Les parents éduquent leurs enfants selon des valeurs morales et sociales nobles que l'école est censée développer et étendre.Ca c'est l'idéal. La réalité en est différente et le soutien familial fait défaut la plupart du temps ou moment où l'enfant, notamment à l'âge de l'adolescence, passe par des changements physiologiques, psychologiques et comportementaux délicats.Le rôle des parents ne se limite pas à assurer aux enfants les besoins matériels et scolaires : argent de poche, cahiers, livres, beaux vêtements, ordinateurs. L'élève a besoin aussi de parents qui l'écoutent, l'orientent, le guident, dialoguent avec lui et le mettent dans la bonne voie. Des parents qui l'accompagnent et lui fournissent le soutien nécessaire.Laisser en toute liberté, l'enfant, incapable encore de se contrôler et de choisir ses actes - car il n'a pas encore atteint la maturité -, peut trouver une grande difficulté à se repérer et s'écarte souvent de la bonne conduite. La liberté totale peut dans ce cas lui être nocive. Les changements qu'a subis la société ne sont pas sans participer à l'accroissement de ce problème. Témoins d'une période où règne le matérialisme, nous nous trouvons, inconsciemment engagés dans une longue course en vue d'assurer les dits besoins de la vie. La mère au foyer est supplantée par une mère occupée d'assurer deux tâches en parallèle : s'occuper du foyer, des enfants, du mari et exercer un métier en dehors de la maison : une équation difficile à réaliser et rarement réussie, aboutissant à une sorte de déséquilibre au sein de la famille.Ce déséquilibre consiste à donner moins de temps à l'éducation des enfants qui devient à nos jours une surcharge souvent embarrassante pour le père et la mère sur un même pied d'égalité. Il en est que les enfants naissent souvent dans une quasi absence de contrôle et d'orientation.Ainsi, influencés pour les changements et les exigences de la vie, les parents abdiquent et se détachent, bon gré mal gré, de leur principale responsabilité : l'éducation des enfants. Moins contrôlé et de plus en plus ignoré, l'enfant incapable de se repérer essayant de compter sur soi-même et de prouver son existence, choisit la violence pour dire : je suis là, je suis libre. A cela on ajoute l'abolition du châtiment corporel dans l'enseignement : une nouvelle dose de liberté.
L'élève est-il déjà capable d'exploiter cette liberté ?
2. L'abolition de la punition physique : une liberté encore mal comprise par l'élève :Les changements qu'a subis le système éducatif tunisien ont touché le régime disciplinaire. Parmi ces changements on cite l'abolition du châtiment corporel dans les établissements scolaires. Ce décret est encore objet de débat social. On vise apparemment à changer un comportement social qui n'hésite pas à utiliser la force comme moyen d'éducation et de répression et à mettre en place une nouvelle pédagogie qui privilégie le dialogue dans la résolution des problèmes :« En Algérie, une enquête réalisée par des pédiatres auprès de 100 parents représentatifs de la population de culture traditionnelle dans la région d'Alger a montré que 60 % d'entre eux avaient été battus dans leur enfance. 64 % d'entre eux pensaient que cela avait été bon pour leur éducation. Abolir le châtiment corporel est conçu donc comme la volonté d'un changement profond au niveau des mentalités et des habitudes sociales jugées à nos jours en Géographie de la violence éducative ordinaire par continents et par pays, adéquation avec le nouveau profil du pays et les grands pats parcourus vers un objectif aussi grand : faire de l'Algérie un pays développé.Dans cette perspective, on vise à changer le regard de la société vers l'enfant qui n'est plus considéré comme un élément à dompter, un élément perturbateur voire sauvage.Conformément à la Convention Internationale des droits de l'enfant datée du 20 novembre 1989, il est désormais un être doué d'une dignité laquelle doit être protégée contre toute forme d'agression.A nos jours, d'autres méthodes jugées plus civilisées comme le dialogue sont mises en pratiques dans les établissements scolaires. On veut être plus proche de l'élève, l'aider à s'exprimer, à dépasser ses problèmes, lui tendre la perche au lieu de le battre avec. On ne peut, en réalité, que saluer ces bonnes intentions car, au niveau théorique, le projet s'avère d'une grande valeur humaine. Cependant, juger de l'utilité d'un tel projet, dépend étroitement des résultats de cette décision. On s'attendait à une diminution des pratiques violentes à l'école.Les résultats ne sont pas toujours encourageants.
Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
En effet, habitué à être battu, l'élève se trouve soudain a l'abri de toute forme d'autorité, intouchable, adulé, au centre des occupations et objet d'un traitement délicat.Quelques élèves abusent de ces nouveaux acquis et en font un mauvais usage. Profitant de la loi d'impunité, ils vont jusqu'à oser des agressions contre leurs enseignants comme le montrent les statiques :En réponse aux interrogations le CLA affirme que les cas de violence contre le corps enseignant ont atteint les 1135 dont 352 cas d'agression physique au cours de l'année scolaire 2010- 2011. Ces cas ont été enregistrés au niveau de 1.117 établissements éducatifs fréquentés par plus d'un million d'élèves. «Les problèmes de communication, l'absence de dialogue entre le corps enseignant et les élèves et le nombre relativement faible de surveillants sont les principales causes de la violence dans le milieu scolaire», selon le CLA tout en faisant remarquer que les «mesures répressives et dissuasives» ne constituent pas la meilleure solution pour juguler ce phénomène».Il semble que pensant pouvoir tout faire sans aucune sanction, puisque personne désormais ne peut exercer une autorité quelconque sur lui, l'élève commence à traiter l'enseignant en égal voir parfois en rival.Certes, Comme l'a affirmé le CLA, les «mesures répressives et dissuasives» ne constituent pas la meilleure solution pour juguler » le phénomène de violence. Ceci sera : lutter contre la violence par la violence, dit-on. Mais on doit rappeler que l'école est aussi censée nous communiquer le sens de la discipline et de l'obéissance non par humilité et par avilissement mais en tant qu'une condition nécessaire pour assurer l'intégration du savoir. Ce n'est pas à l'école et à l'école seulement qu'on va mettre en application les solutions proposées pour contenir les actes de violence. Le problème demande un effort collectif.En résumé de ce qui précède, nous pouvons dire qu'influencé par son milieu, l'élève est touché par la culture de violence diffusée à travers les médias. Collé à l'écran, il intériorise ce qu'il voit et en rend compte sous forme de violences verbales ou physiques pratiquées dans la rue, au sein de la famille ou à l'école. L'absence de contrôle parental a participé à l'accroissement de ce phénomène et l'impunité a créé un milieu favorable à son développement. Devant cette situation, quelles sont les mesures à prendre pour faire face à ce problème ?
Les solutions envisageables
1. Renforcer les mesures préventives contre la violence scolaire : Il est important de signaler que la violence scolaire est un problème mondial. Cependant des remèdes standards ne seront pas efficaces dans la mesure où le degré de violence varie d'un pays à un autre et d'une région à une autre au sein de chaque pays. Dans tous les cas, la prise des mesures préventives sérieuses pour regeler la situation est de plus en plus urgente.Parallèlement à la naissance de ce phénomène, une loi est censée naître dans le but de donner à l'affaire un statut juridique, c'est-à-dire créer une loi indépendante qui traite les cas de violence à l'école. Même si on ne peut pas infliger aux élèves auteurs d'agressions des peines de prisons lorsqu'il s'agit de mineurs, des amendes peuvent être infligées aux parents des élèves qui commettent des actes violents. Les sommes à payer varient selon la gravité des cas. Dans le pire des cas, des peines de prison peuvent être aussi imposées aux parents.Ces mesures bien que dures, peuvent donner de bons résultats car les parents dans ce cas vont être obligés de s'intéresser à leurs enfants pour leurs protéger et pour se protéger. L'attention sera double.Il ne sera pas sans utilité aussi de mettre en clair un guide pratique qui réglemente le traitement des cas de violence dans les établissements scolaires.
2. Réajuster le rapport enseignant/ élève :On veut dire par réajuster le rapport entre l'enseignant et l'élève montrer à chacun d'eux ses droits et ses devoirs. L'enseignant doit savoir qu'il est de ses obligations de respecter l'élève, le traiter en tant qu'être humain doué d'une dignité et non moins important que lui.En revanche, l'élève doit à son enseignant un respect total. Il doit l'aider à lui communiquer le savoir nécessaire en éprouvant une concentration totale et un sérieux permanent. L'élève doit reconnaître à l'enseignant son autorité. Dès l'entrée en classe, le sujet apprenant met en tête qu'il est dans un lieu organisé dépendant d'un maître de lieu.En l'absence de ces conditions, le déroulement des cours sera en butte à plusieurs difficultés. En comparaison avec son ancien statut, l'enseignant est de plus en plus effacé.Les nouvelles théories ont fait de lui un guide qui ne doit plus imposer le savoir à l'élève mais le lui faire découvrir. Ces théories partent certes d'une bonne intention : mettre l'accent sur la capacité réflexive de l'élève et le transformer en élément actif au lieu d'un simple récipient à remplir d'informations.Désormais, l'objectif de l'enseignement ce n'est pas apprendre mais plutôt apprendre à apprendre. On met l'accent sur la manière, le comment.Toutefois, les nouvelles approches pédagogiques, sans se rendre compte peut-être, trop concentrées quelles sont sur l'élève, ont mis dans l'ombre l'enseignant : le maître déchu.Le constructivisme et le socioconstructivisme ou ce qu'on appelle les méthodes cognitives sont un bon moyen de socialiser l'élève mais ils s'intéressent peu à son comportement au cours de l'apprentissage.Piaget et Vygotski ont certes mis l'élève au centre de l'action éducative mais ils ont dénué l'enseignant de son statut de maître. Ils ont fait table rase des méthodes empiristes d'apprentissage qui ont comme condition nécessaire l'obéissance du sujet apprenant voir sa soumission, considéré qu'il était moins comme un être humain qu'une bête. Ceci paraît tout à fait raisonnable. Il en résulte que la question de comportement des élèves ne posait pas problème. Chez les cognitivistes, toutes les interventions de l'enseignant tournent autour de la connaissance transmise. Il « traite l'information », il « sélectionne, organise et schématise les connaissances ». Ceci suppose un apprentissage qui se déroule dans des conditions ordinaires où l'élève présente la motivation volontaire, l'attention et la bonne conduite. Mais que faire si ce n'est pas le cas ?L'enseignant doit dans ce cas intervenir pour gérer le comportement de l'élève et le mettre dans l'ordre pour pouvoir poursuivre le processus d'apprentissage. L'intervention du maître donc doit se faire sur deux volets : le volet cognitif en tant que guide et animateur et le volet comportemental, pour ainsi dire, en tant que maître du lieu d'apprentissage.L'absence de l'un de deux volets est le signe d'un déséquilibre voire d'une défection d'où l'aspect machinal de la méthode empiriste et le manque de discipline qui caractérise la méthode cognitiviste comme le prouve ce qui se passe aujourd'hui dans les écoles. L'idéal est une approche qui joint la discipline de la méthode classique et la mise en valeur de la capacité intellectuelle de l'élève en tant que constructeur du savoir par laquelle se distingue l'approche moderne.En attendant, une réhabilitation du statut du maître nous paraît nécessaire pour imposer l'ordre et gérer les comportements déchaînés des sujets apprenants. On doit lui remettre son autorité en lui assignant des limites. L'élève, surtout dans le cycle primaire et dans le premier cycle de l'enseignement secondaire c'est-à-dire jusqu'à la neuvième année, est censé reconnaître et subir l'autorité- qui doit être justifiée- du maître.Le rapport entre l'enseignant et l'élève sera plutôt un rapport de maître/disciple. A partir du deuxième cycle de l'enseignement, secondaire, élevé dans la discipline, l'élève respecte l'enseignant. Le Rapport entre les deux devient un rapport élève /enseignant. Un enseignant qui désormais assurera un rôle d'accompagnement et de guidage sans perdre aux yeux de l'élève sans statut de maître.Ainsi, donner à l'enseignant un statut plus solide permet de gérer les comportements des élèves au sein de la classe et de faire face à la violence. L'être humain est plus ou moins animal quand la raison fait défaut. Dans ce cas une force qui le remet dans l'ordre devient nécessaire. L'enseignant en maître assurera cette fonction. Il suffit de l'encadrer et de lui donner plus d'autonomie.
3. Donner plus d'autonomie à l'enseignant :Il est important de signaler que donner de l'autonomie à l'enseignant ne veut pas dire lui donner une liberté totale. Ceci peut signifier pour quelques enseignants faire ce qu'on veut c'est-à-dire enseigner comme on veut, exercer une autorité absolue et abusée sur l'élève pratiquer une violence non justifiée sur lui, le terrifier. C'est ce qu'on appelle résoudre la violence par la violence ou remplacer la violence de l'élève par la violence du professeur ce qui ne résout pas le problème.A dire vrai, l'autonomie de l'enseignant touche d'abord le contenu, le savoir enseigné. Ceci nous pousse à parler des programmes préconisés. Mais quel-est le rapport entre le choix des programmes enseignés et la violence scolaire ?Ces programmes passent souvent à côté des besoins réels des élèves, qui les jugent difficiles et épineux. Le contenu ne touche, par la force des choses, qu'une élite des apprenants, ceux les plus intelligents, qui ne sont pas nombreux d'ailleurs. Les autres continuent à traîner des lacunes qui s'accumulent sans cesse. Cet accumulation de lacunes renforce leurs sentiments d'impuissance voire de désespoir lesquels se traduisent sous forme d'indifférence, d'absentéisme, pour prendre la forme de réactions violentes. Violence de l'élève d'abord contre les camarades brillants car il n'arrive pas à les égaliser et lui provoque un sentiment d'infériorité. Puis une violence contre l'enseignant qui lui impose un savoir inaccessible. Violence aussi contre l'école qui le pousse vers l'échec et finit par le jeter dans la rue. Violence enfin contre la société et les autorités qui n'arrivent pas à le contenir et lui procurer un emploi pour réaliser ces rêves. Car il faut le dire, l'élève ne compte plus sur l'école pour réaliser ses ambitions.Par ailleurs, un paradoxe se pose. Les nouveaux programmes et les nouvelles approches pédagogiques visent à faire apprendre à l'élève comment exploiter un savoir qui n'est pas toujours acquis. Plus logique est de s'assurer d'abord de l'intégration du savoir puis apprendre à l'élève à l'exploiter.Par conséquent, il ne serait pas sans utilité de faire participer les enseignants surtout les plus expérimentés au choix du contenu enseigné car l'enseignant demeure les plus capable d'identifier les besoins scientifiques et psychologiques de l'élève.Par ailleurs, l'autonomie de l'enseignant touche aussi son rapport avec l'élève. Une certaine autorité peut aider ce dernier à contenir les réactions violentes et les amortir. C'est lui donner les prérogatives nécessaire à la rectification, la correction de l'élève sans lui permettre d'en abuser. Le sujet a fait l'objet d'une conférence-débat organisée le CLA à Oran:« La désintégration de la notion de famille, les jeux censés être éducatifs, la privation, le système pédagogique et par là même le système de punition ont été longuement discutés par les participants et les spécialistes présents lors de cette soirée.«On ne peut pas changer la société par décret», a affirmé un professeur dans son intervention. Il a analysé le phénomène de la violence avançant une série de propositions pour faire barrage à la violence. Il a estimé que le système pédagogique actuel n'offre pas aux enseignants la possibilité d'utiliser tous les moyens dont ils disposent pour éduquer les écoliers. L'impunité de l'enfant l'encourage à signer et persister dans ses dérives ».A cet égard la pédagogie différenciée n'est pas sans apport. Partant d'un diagnostique, on détermine l'attitude à prendre envers chaque élève selon les cas. Un élève timide peut être doucement conduit à dépasser sa situation et se socialiser. Un élève intelligent peut être orienté d'une manière à exploiter son intelligence et la développer. Un élève qui est désintéressé doit être mené de façon à changer ses attitudes en discutant avec lui et en l'orientant. De même, pour un élève dont la conduite est d'une agitation excessive qui arrive jusqu'à la brutalité, les pratiques violentes, pourquoi n'est pas lui imposer une correction si les autres moyens ne donnent pas des résultats. La correction justifiée témoigne d'une discipline fondée sur la raison : « l'élève fait 'apprentissage de la liberté. Être libre ce n'est pas s'affranchir de toute règle mais c'est se soumettre à la règle que l'on se donne parce qu'elle est l'expression d'un idéal à atteindre ».Il serait utile aussi de former les enseignants en matière de la psychologie de l'enfant, la communication. On peut aussi consacrer des heures de pratiques en faveurs des futurs enseignants pendant leur formation à l'université sous formes de cours qu'il présentent dans des école, des collèges ou des lycées en vue de les préparer au métier et les familiariser avec les difficultés de l'enseignement de bonne heure pour qu'il puisse être plus maîtres de leurs situations.
Conclusion
Notre étude tire à sa fin. Ce n'est pas là le point de vue d'un spécialiste. Rappelons- le, notre travail ne doit pas dépasser les limites d'une réflexion qui se veut personnelle sur le thème de la violence scolaire.Cherchant d'abord les origines de ce phénomène, on a essayé dans la première partie de l'analyse de montrer dans quelle mesure les médias, la démission de la famille et la mal compréhension de l'impunité par les élèves ont favorisé le développement et l'accroissement de la violence à l'école.Dans la deuxième partie de notre étude on a proposé quelques solutions comme le renforcement des mesures préventives contre le phénomène de violence, le réajustement du rapport enseignant/élève et la réhabilitation du statut du maître en lui donnant plus d'autonomie dans l'exploitation des outils dont il dispose pour éduquer les enfants.Comme tout problème, la violence à l'école a des solutions. Par comparaison à se qui se passe sous d'autres cieux, les cas des violences en Algérie restent certes gênantes mais toujours contrôlables. Tout dépend de la performance, de la rigueur et de l'utilité des mesures prises pour contenir ce phénomène. La pédagogie n'est pas une science exacte. Il s'agit plus d'un art d'éduquer que d'une recette à appliquer.Cela dit, faire face à la violence est un projet collectif qui part de la réalité et qui est censé être amorcé et mis en application par les autorités notamment le Ministère de l'Education, respecté et accentué par les parents et mis en vigueur par le biais des enseignants et du corps administratif scolaire à qui on peut accorder les prérogatives nécessaires pour le faire.L'Algérie a toujours fait preuve de grande performance dans le relèvement des défis. C'est là un autre défi délicat à relever.Cette étude est inspiré d'une étude faite en Tunisie et complétée car le problème de la violence à l'Ecole est mondial et concerne particulièrement les pays Maghrébins ou ce phénomène est étranger à leur culture.


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