Plus d'une cinquantaine de mises en demeure ont été adressées, depuis le début de l'année, par la direction de l'Environnement, à des gérants de stations de lavage-graissage pour des faits de pollution. Il s'agit principalement d'infractions liées au déversement dans la nature d'huiles usagées, souvent nocives pour la santé et l'absence d'équipements pour le traitement. Avec une moyenne de 300 stations de lavage implantées à travers toute la wilaya, le contrôle s'impose d'office et des mesures doivent être prises pour inciter les contrevenants à respecter les normes en vigueur, de l'avis de certains. Sur un volume d'huile moteur donné, seuls 53% génèrent une huile usagée, le restant étant autoconsommé. Toutefois, un seul litre d'huile à moteur usagée peut contaminer... un million de litres d'eau potable ! Il devient donc indispensable de s'assurer à ce que ce lubrifiant essentiel à la santé du moteur de la voiture soit bien récupéré après usage. A Oran, le problème de récupération des huiles usagées est toujours d'actualité. Les actions initiées par les pouvoirs publics, depuis les années 80, n'ont pas obtenu, à ce jour, des concrétisations significatives. Bien qu'une taxe de 12.500 DA par tonne de lubrifiant mise sur le marché ait été instaurée par décret, en vigueur depuis 2006 (taxe versée au Fonds de la dépollution et de la protection de l'environnement), les gérants de stations de vidange et les concessionnaires se plaignent toujours de problèmes de collecte. Certaines stations de lavage ne sont pas équipées en filtres à huile et continuent de déverser les lubrifiants dans les réseaux d'assainissement. Le réseau de distribution de Naftal avait été chargé de faire le plus dur en procédant à la récupération des huiles de vidange automobile dans ses stations service et celle des huiles industrielles dans les usines concernées, mais avec la mise sur le marché de plusieurs marques de lubrifiants, la collecte est devenue plus pénible pour Naftal, car la récupération des huiles des autres opérateurs n'est pas la première mission de Naftal. Aussi, pour des raisons diverses, notamment le peu d'adhésion des opérateurs concernés, le taux de 10% de récupération a rarement été dépassé. C'est dans ce contexte que de vastes campagnes visant les stations de lavage et de dégraissage automobiles sont lancées depuis des mois à Oran. Des contrôles qui doivent être accompagnés de mesures rigoureuses, ceci avec la création de sociétés de récupération afin d'éviter que ces huiles soient sources de pollution et de maladies.