Comme d'habitude et à chaque période précédant le mois sacré de Ramadhan, la spéculation bat son plein, et ce, malgré les assurances des responsables du secteur. Ainsi, et lors d'une virée vers certains marchés de la ville d'Oran, nous avons constaté de visu que les prix de plusieurs produits à large consommation ont connu ces derniers jours, une flambée inexpliquée.Sur ce registre, le prix du poulet est passé de 190 dinars le kilo , il ya quelques jours à 360 dinars.Pourtant, cette fluctuation n'avait pas de raison d'être du fait qu'au mois d'août de l'année passée, une mesure de suppression de la TVA sur les intrants dans la production des aliments, et ce, pour une durée d'une année (devant prendre fin en septembre prochain), a été initiée, afin de réduire un tant soit peu de la fluctuation que connaît le marché des viandes blanches. Or, il apparaît que cette disposition d'allègement n'a pas eu l'effet escompté et la fourchette des prix annoncée officiellement et ne devant dépasser les 250 DA n'a été que théorique. Selon un producteur d'aliments de volailles de la wilaya d'Oran, le nombre de producteurs de cette matière essentielle pour la filière avicole a baissé et est passé de près de 70 à seulement 3 actuellement. Ceci dit, les seuls à avoir résisté aux contraintes de l'activité n'arrivent pas à satisfaire la demande locale des aviculteurs, qui ont à plusieurs reprises, tiré la sonnette d'alarme sur les risques qui pèsent sur l'avenir de la profession. Le producteur d'aliments estime que la stabilisation du marché des viandes blanches notamment, comme produit de large consommation, nécessite des mesures plus profondes et globales et qui devront toucher tous les segments de la filière avicole, car des dispositions isolées ne peuvent mettre un terme à la valse des prix. Il y a une année, la même situation avait été vécue et les rares points de vente ouverts par les Offices publics et qui ont taxé le poulet à 250 DA le kg n'ont pas été un facteur de stabilisation des prix. Pire encore, des bouchers qui se sont alimentés chez les mêmes Offices publics à hauteur de 210 DA le kilo, n'ont à aucun moment respecté la marge bénéficiaire fixée par la loi et ne devant pas dépasser les 20% du prix d'achat. Les bouchers estiment qu'ils ne doivent nullement être les seuls à être pointés du doigt et comme à l'accoutumée, ce sont les réseaux de spéculateurs qui dominent le marché, du fait de la faiblesse des moyens de contrôle et de leur inefficacité. Du côté des éleveurs, la chute des prix observée depuis le début de l'année a été une source d'inquiétude pour leurs investissements. Même si la cherté des aliments en raison de la fluctuation des cours mondiaux du maïs et du soja est la principale raison de cette hausse, d'autres facteurs comme la hausse du SNMG, ainsi que les prix de l'énergie sont cités pour expliquer cette fluctuation. Cette frénésie des prix qui touche d'ailleurs les fruits et légumes, risque de prendre de l'ampleur et les bouchers prédisent déjà des prix pouvant atteindre les 400 DA, voire plus, durant la première semaine du Ramadhan.