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L'Algérie ne peut suppléer qu'à une très faible capacité le déficit d'approvisionnement en gaz russe l'Europe
Publié dans Réflexion le 06 - 04 - 2014

Certains voulant caresser du poil la population algérienne qui est largement vaccinée de ce discours lassant depuis des décennies, voulant maladroitement induire en erreur la population algérienne, la rente est toujours là , ne vous inquiétez pas, pas les étrangers qui doivent sourire face à ces déclarations, ou ne connaissant pas le dossier s'aventurent dans des prospectives dénudées de tout fondement, que l'Algérie face à la crise ukrainienne suppléerait , en cas de baisse des exportations russes, au marché européen. Membre de plusieurs organisations internationales de l'Energie, venant de plusieurs conférences en Europe entre mars avril 2014, consacrées à ce sujet, je voudrai éclairer objectivement le lecteur algérien.
1-L'Europe et la Russie économies interdépendantes
La Russie restera premier exportateur mondial d'hydrocarbures jusqu'en 2035, couvrant jusqu'à 4% de la demande mondiale en énergie, estiment les experts de la compagnie pétrolière britannique BP : « La Russie restera premier exportateur d'énergie dans le monde avec 736 millions de tonnes équivalent-pétrole par an d'ici à 2035 », lit-on dans le document. Toujours, selon le rapport, de 2012 à 2035, le volume de la production et de la consommation d'énergie en Russie augmentera respectivement de 21% et 20%. Dans le même temps, la production d'hydrocarbures liquides atteindra, selon BP, d'ici 2035, 11 millions de barils par jour (Algérie : entre 1,2 et 1,4, en voie d'épuisement vers 2020/2025), soit le 3e rang mondial après l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. Il est reconnu pourtant qu'après 2020, la Russie devrait, en outre, entamer la production du pétrole difficile à extraire. Grâce aux hydrocarbures, la Russie est devenue la huitième économie mondiale. Ce secteur représente, aujourd'hui, les deux tiers des exportations de ce pays et 35/40% du PIB. Donc, la puissance russe dépend de la stratégie du géant Gazprom, société cotée en bourse contrairement à Sonatrach, assimilée à l'Etat russe. Les réserves de change étaient de 509,6 milliards de dollars au 1er janvier 2014, contre 537,618 milliards au 1er janvier 2013, et sont estimées à 493,326 milliards de dollars au 1er mars 2014, ayant connu une baisse depuis la crise ukrainienne, selon la Banque centrale de Russie. Certes, la Russie bénéficie d'une situation enviable : elle affiche un déficit budgétaire inexistant, une dette extérieure limitée à 15% du PIB et une stabilité politique relative. Mais, du fait, de sa dépendance aux hydrocarbures, l'économie russe reste vulnérable aux chocs externes. Ainsi, l'économie russe fait face à de nombreux défis : une dépendance des matières premières, d'où une économie de rente, une corruption responsable du mauvais climat des affaires, une absence de réformes structurelles, une population vieillissante, une vulnérabilité vis-à-vis de l'instabilité économique en zone euro et un possible ralentissement de la Chine, et ce, en plus d'une chute du rouble ou, encore, un repli du cours de pétrole. Gazprom a écoulé 162,7 milliards de m3 vers l'UE et la Turquie en 2013, dont 86 milliards par l'Ukraine. Par le passé, l'Ukraine était l'un des deux passages historiques du gaz, avec la Biélorussie (jusqu'à 80% du gaz russe destiné à l'Europe). Cette part a diminué depuis la création du gazoduc North Stream (55 milliards de m3 gazeux) qui va de Russie à l'Allemagne par la mer Baltique. Elle tend à diminuer encore avec le gazoduc South-Stream (65 milliards de m3 gazeux), qui reliera l'Europe par la Bulgarie et la Hongrie à fin 2015. Qu'en sera-t-il de la menace du géant Gazprom d'interrompre ses exportations de gaz en raison d'impayés de 1,89 milliard de dollars, comme cela a été le cas à l'hiver 2009, quand des coupures avaient perturbé l'approvisionnement des pays européens ? Or, la part de marché russe en Europe est passée de 25,6 %, en 2012, à 30 %, en 2013, Mais Moscou n'a aucun intérêt économique à priver l'Europe de ses hydrocarbures. Un arrêt total des exportations vers l'UE ferait perdre 75 milliards de dollars à la Russie et pourrait entraîner « un repli de l'ordre de 3,7 % du PIB », selon Charlotte de Lorgeril, du cabinet SIA Partners. Parallèlement, l'Europe ne peut pas se passer des hydrocarbures russes, ayant importé, en 2013, 225 millions de tonnes de pétrole par an de Russie et une bonne partie du gaz. A terme, cela favoriserait les USA où la crise ukrainienne permettrait l'utilisation de l'arme économique, le gaz/pétrole de schiste. La technique de fracturation hydraulique a permis aux Américains de devenir le plus gros producteur mondial de gaz, alors que certains scénarios, en 2000, prévoyait l'importation du gaz russe par les USA. Cependant, cela ne peut se faire qu'à moyen terme (horizon 2017/2020, selon l'AIE) et nécessite de lourds investissements afin de mettre en place les infrastructures de liquéfaction et de transport, à la rentabilité incertaine (voir le New-York Times du 05 mars 2014), au cas où la Russie décide de baisser ses prix, sans compter le marché asiatique en plein expansion. Aussi, ni la Russie ni l'Europe n'ont intérêt, à court terme, à provoquer une guerre commerciale, surtout, avec la crise économique, le niveau d'endettement élevé de l'Europe. L'institut de recherche Oxford Economics estime, dans des simulations débouchant sur une interruption de livraisons de gaz russe via l'Ukraine, que le prix du gaz sur le marché en Europe augmenterait de 15% et celui du pétrole de 10%, la zone euro subirait un recul de 1,5% du PIB, d'ici 2015, par rapport au « scénario de base » (hors escalade militaire), s'aggravant, à -3% pour certains pays de l'Est. Etats-Unis et Asie connaîtraient un impact « plus limité ». Mais la Russie serait la plus grande perdante, « le rouble déclinerait fortement, l'inflation flamberait et le PIB russe baisserait de 2%, en 2014, puis de 4,5%, en 2015, par rapport au scénario de base. En cas de sanctions commerciales majeures, par exemple, un embargo sur 80% de ventes de gaz et pétrole, les prévisions sont encore plus sombres, avec un PIB russe en recul de 10%, d'ici fin 2015, par rapport au scénario de base. Il s'en suivrait d'importants remous sociaux et politiques.

3.-Sonatrach pourrait-elle suppléer au déficit en gaz de l'Europe ?
Le marché européen est, de longue date, le marché naturel de l'Algérie pour ses hydrocarbures, notamment pour le gaz avec un fléchissement étant passé de 13/14% entre 2008/2010 à 9% en 2013, perdant donc des parts de marché. Ce qui n'est pas dû seulement à des difficultés d'approvisionnement après l'attaque de Tiguentourine,(18% des exportations pour une valeur moyenne de 3,5 à 4 milliards de dollars) mais, aussi, à la volonté de l'Europe de réduire ses approvisionnements au profit d'autres acteurs du marché libre, dont le prix est plus bas. C'est que de nouveaux concurrents sont apparus ou vont apparaître, tels les Etats-Unis, des pays de l'Afrique de l'Est (Mozambique, Tanzanie) ou méditerranéens (Israël, Chypre, Liban) ; de même, des pays européens tenteront de développer leur propre potentiel de gaz non conventionnel ; les exportateurs traditionnels vers l'Europe, dont la Russie, devraient adopter un comportement plus agressif pour préserver leurs parts de marché. En outre, la souplesse commerciale du Qatar, dont la part de marché européen approche celle d'Algérie, en 2012 (8/9%), fait de ce pays le concurrent le plus sérieux avec Gazprom. Pour le marché asiatique, l'Algérie, outre les faibles capacités de GNL, devrait contourner toute l'Afrique, avec des coûts de transport exorbitants pour arriver en Asie. Des clients européens de Sonatrach ont demandé à la compagnie de revoir à la baisse ses prix du gaz et le Mémorandum avec l'Europe insiste sur la révision des clauses des contrats à moyen et long terme, du fait qu'il existe depuis des années une déconnexion du prix du gaz de celui du pétrole. L'effet domino est là, il n'y a pas qu'Edison qui avait demandé à revoir les prix (en baisse), mais aussi ENI (Italie) et GNF (Gas Natural Fenosa, Espagne), selon le P-DG de Sonatrach. Rappelons l'arbitrage international ayant opposé Sonatrach à l'italien Edison, contrôlé par le français EDF, dans une affaire de revue à la baisse des prix de gaz. Sonatrach a perdu à cause de la clause de « bouleversement » contenue dans le contrat d'approvisionnement, stipulant que les prix peuvent faire l'objet de réduction en cas de changement des conditions économiques. La demande en gaz en Europe est en déclin et les exportations algériennes vers ce marché aussi. L'Italie, qui reçoit près de 34% de ses importations de gaz d'Algérie, a considérablement réduit la consommation de ses centrales électriques au profit des énergies renouvelables et en s'adressant à d'autres fournisseurs sur le marché libre. Snam Rete Gas, principale entreprise de transport et de liquéfaction de gaz en Italie, dans son bilan financier au titre de 2013, rapporte un volume de gaz injecté dans le réseau italien de 69,01 milliards de m3 (- 8,9% sur une année) dont 61,53 milliards importés, en baisse de 9%. Dans le détail, les flux en provenance d'Algérie par le biais du point d'entrée Mazara del Vallo ont chuté de 40,2%, s'établissant à 12,46 milliards de m3 (20 % du total d'importations). Ils s'établissaient à 7,49 milliards de m3 en provenance d'Europe du Nord par Passo Gries, en baisse de 17,1%, et à 5,7 milliards de Libye, par Gela, en baisse de 11,9%. Inversement, les importations de gaz de Russie, dans le Tarvisio, ont augmenté de 26,9%, à 30,26 milliards de m3. L'Algérie se voit, donc, contrainte de revoir les débouchés de son gaz. Dans ce contexte, et face à la crise ukrainienne, l'Algérie ne pourra suppléer que partiellement à court terme au manque de gaz de l'Europe, posant la problématique de ses réserves de gaz ? Se pose, donc, forcément la forte consommation intérieure, le prix de l'électricité étant plafonné depuis 2005, entraînant un déficit structurel pour Sonelgaz de plus de 44 milliards de dinars, en 2012. Se posent aussi les limites des réserves de gaz traditionnel en Algérie, où, en 2017, la consommation intérieure risque de dépasser largement les exportations ayant doublé les capacités d'électricité, à l'horizon 2017, à partir des turbines de gaz allant vers plus de 70 milliards de m3 gazeux, dépassant les exportations actuelles qui peinent à atteindre 50/55 milliards de m3. On devrait arriver, sauf découvertes exceptionnelles à un coût compétitif, à un épuisement, à l'horizon 2030, des hydrocarbures traditionnels, devant produire plus de 155 milliards de m3 gazeux annuellement, si on veut exporter 85 milliards de m3. Selon certaines études, les prévisions de consommation nationale, horizon 2030, doubleront pour l'ensemble des hydrocarbures. En 2040, celle de gaz naturel serait de 100 milliards de m3 pour une production escomptée au double, ce qui, compte-tenu des volumes indispensables au maintien de la pression dans les gisements (88 milliards de m3 réinjectés en 2011), ne laisserait alors qu'une dizaine de milliards de m3 disponibles à l'exportation, soit cinq fois moins qu'en 2011. La consommation électrique (200 milliards de kwh en 2040 pour une population de 60 millions d'habitants) exigerait de brûler au moins 50 à 60 milliards de m3 de gaz. Pour le court et moyen terme, il doit être pris en compte la concurrence de Gazprom avec le North et le South-Stream, qui contourne l'Ukraine (120 milliards de m3 gazeux, expliquant le gel du projet Galsi de 8 milliards de m3 gazeux et un coût passé de 2,5 à plus de 4 milliards de dollars, donc, non rentable au vu du prix actuel). Et, également, la concurrence américaine avec la révolution du pétrole-gaz de schiste, ce marché représentant 20% des recettes de Sonatrach. On peut découvrir des milliers de gisements non rentables par rapport au vecteur prix international, Hass R'mel et Hassi Messaoud ayant épuisé environ 45/50% des réserves. La rentabilité au prix constant 2013 pour les GNL doit être de 15/16 dollars le MBTU et 9/11 dollars pour les canalisations. En cas d'un fléchissement de prix, les gisements marginaux seront fermés, car non rentables. Le départ des Chinois de la raffinerie d'Adrar, reprise par Sonatrach qui supporte les surcoûts, doit être médité. Je pense qu'un large débat sur les subventions devrait impérativement avoir lieu après la présidentielle, l'Algérie étant le pays qui généralise et subventionne le plus au monde l'électricité et le carburant. Le pays ne peut continuer à généraliser les subventions sans ciblage, ne profitant pas toujours aux plus défavorisés et aux secteurs inducteurs de valeur ajoutée durable. Cela explique, d'ailleurs, les conflits actuels sur le prix de cession du gaz, dont la rupture du contrat Total-Sonatrach pour le projet d'usine de vapocraquage d'éthane à Arzew. Mais cette rupture ou gel du contrat n'est pas propre à Total, dans la mesure où se pose toute la problématique de la politique de subventions en Algérie (prix intérieur environ 1/10e du prix international) où plusieurs projets fort consommateurs de gaz avec des partenaires étrangers ont achoppé et achoppent toujours sur le prix de cession de gaz. Aussi, dans la situation actuelle, il n'est pas envisageable une rupture économique entre l'Europe et la Russie, l'Algérie n'ayant pas les capacités pour suppléer au déficit, tout au plus, un petit appoint. Selon Africa Energy Intelligence, du 02 novembre 2013, le méga-champ gazier de Hassi R'mel connaît une baisse sensible de production, faute de travaux de développement et d'entretien. Le site en question, qui produisait 75 milliards de m3 en 2008, n'en livre que 55 milliards en 2012. Les exportations algériennes de gaz seraient passées de 60 milliards m3, en 2007, à 52 milliards, en 2011, 55 milliards, en 2012 et environ 47 milliards de mètres cubes en 2013 dont 37 environ pour la consommation intérieure. Par ailleurs, le pétrole algérien (identique au libyen très prochainement concurrent direct de Sonatrach), qui, traditionnellement, bénéficiait d'une prime de 3 dollars environ en raison de son absence de soufre et de sa proximité de l'Europe, n'est plus acheté qu'avec un rabais de 2 à 3 dollars, du fait notamment de la crise des raffineries. D'autant plus que, suite à l'attentat de Tinguentourine (18 % des exportations et des revenus annuels de 3,9 milliards de dollars), les installations ne sont pas encore opérationnelles. L'Algérie se trouve confrontée à une forte consommation intérieure de gaz, qui risque de dépasser les exportations en 2017, d'où la nécessité, pour elle, d'arbitrer entre la consommation intérieure et les exportations en déclin, du moins pour le gaz traditionnel, le gaz de schiste, du fait de son coût, n'étant pas pour demain. Et cette situation serait d'autant plus intenable (subventions et transferts sociaux directs et indirects représentant 30% du produit intérieur brut, soit 70 milliards de dollars en 2013) si le cours du marché tendait à fléchir comme le prévoient les organismes internationaux entre 2015/2017, 98% des exportations entre 2013/2014 relevant des hydrocarbures et 70% des besoins des entreprises importés, d'où un taux d'intégration public-privé de moins de 15%.

En résumé, l'Algérie ne recèle qu'environ fin 2013 environ 3000 milliards de mètres cubes gazeux (1,5% des réserves mondiales et 0,8% pour le pétrole) ( 4500 étant des données de BP de 1999 jamais réactualisées), le PDG de Sonatrach ayant déclaré officiellement le 25 février 2013 encore moins environ 2.000 milliards de mètres cubes gazeux ) et existent trois scénarios complémentaires : premièrement l'Algérie ne peut suppléer au gaz russe quitte à intensifier ses exportations allant plus rapidement à l'épuisement et cela demande des investissements très lourds, non opérationnels à court terme. Deuxièmement créer des tensions sociales et ralentir son développement en abaissant la consommation intérieure au profit de l'exportation par une baisse drastique des subventions. Troisièmement réduire sa marge de profit d'environ 10/15% par rapport au gaz russe pour être compétitif, l'Europe connaissant un niveau élevé d'endettement ne pouvant supporter un surcout. Or le problème stratégique pour l'Algérie est l'urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique, lui même lié à un nouveau mode de gouvernance, pour réaliser la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures s'insérant dans le cadre d'avantages comparatifs mondiaux en termes de coût/qualité.


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