Si la décongestion du port d'Alger doit passer désormais par le débarquement de véhicules importés au port de Mostaganem, cette opération ne se fera pas dans des conditions simples et encore moins sans soulever le courroux des opérateurs économiques tourmentés par tant d'arithmétique notamment pour les concessionnaires de voitures asiatiques qui n'ont plus la possibilité de recourir aux gros navires pour et qui par conséquent vont s'encombrer par de lourdes charges de fret. Le port de Mostaganem d'une disponibilité de deux petits bassins et un terre plein limité, n'est pas en mesure de recevoir les navires de moyens tonnages pour ne pas parler des navires dits ‘Roro' et ‘Lolo'. C'est là l'avis de connaisseurs. D'après plusieurs agents consignataires de navires agréés rencontrés à Mosta ces derniers jours, le port de Mostaganem n'offre pas les conditions nécessaires pour pouvoir accueillir les navires chargés de véhicules. Idem pour les deux autres ports de Ghazaouet et celui de Djendjen. Leur disposition physique ne permet pas le traitement d'une opération pareille puisqu'il s'agit là d'arrivée de navires de gros tonnages, alors que s'y ajoute au problème de tirant d'eau, le manque d'espace à quai. Un autre avis d'un organisme officiel vient réaffirmer ces remarques. Il s'agit du LEM (le Laboratoire d'études maritimes), qui dans une étude sur le transfert du trafic véhicules vers les dits ports, précise dans un document rendu public, « le port de Mostaganem possède une configuration assez limitée avec la mole de l'indépendance pour recevoir des navires ayant une longueur de 200 m et un tirant d'eau de 8,50 à 9 m… ». Une autre correspondance du PDG du port de Mostaganem, qu'exhibe un consignataire, atteste que les navires ‘car-carries' de 200 m et d'un tirant d'eau de 8,50 m à 9 m « ne peuvent accoster au port de Mostaganem pour des raisons caractéristiques nautiques du port sachant que le plus fort tirant d'eau est limitée à 8,22 m ». Autrement dit, ce sont les opérateurs qui doivent se mettre à d'incroyables équilibrations pour épouser les donnes et répondre aux données physiques du port. Ce qu'avait entrepris dans un passé récent la société locale qui importait les véhicules « Volkswagen » en recourant à des petits bateaux de 150 voitures. Mais là, il s'agissait d'abord de petites quantités de véhicules de luxe et de deux, en parlant de l'Europe, c'est la porte à côté par rapport au lointain Chine entre autres pays asiatiques. En plus, à cette époque là, cette société était la seule à y activer. Elle ne pouvait pas être tant encombrée ou encombrante. Donc, ce ne sont pas tous les importateurs qui pourront jouer le jeu en recourant à de petits navires. Avec une alternative pareille, le port de Mostaganem sombrera sans aucun doute sous l'asphyxie, alors qu'il est déjà hautement exploité avec sa spécialité de réception des produits destinés à l'industrie pétrochimique du sud, entre autres activités. Avec les caractéristiques de son tirant d'eau d'une surface de 30 ha, à un tirant de 6,77 m à 8,22 m et de 6,95 m à 8,32, le port est assez petit pour recevoir des navires de moyen tonnage et de 200metres de longueur. Quant au terre-plein de 70 ha avec seulement quelque 6 ha de surface utile, il est déjà sujet à une autre problématique de location de terres pleines aux privés. Pour l'illustration, il y a déjà des cargos de tonnage moyen qui sont obligés de transiter par d'autres ports nationaux ou étrangers, le cas de celui faisant la ligne Houston (USA) Mostaganem, pour se délester d'une partie de leur cargaison pour être en mesure d'entrer au port de Mostaganem. Pour encore penser à la délocalisation des bateaux de pêche d'une flotte de plus de 250 embarcations, vers le port de Salamandre allant permettre au port une plus au moins décongestion, le projet piétine avec plus de… 4 ans de retard. C'est dire que le port de Mostaganem pourrait à bien des égards de s'asphyxier par la nouvelle mission qui lui a été assignée et à laquelle il ne répondra guerre aisément.