Le général André Zeller , l'un des cinq généraux qui ont tenté le coup d'Etat en Algérie contre le général de Gaulle , le 21 avril 1961, emprisonné durant 15 ans à la prison de Tulle , a consigné ses souvenirs dans son journal de prisonnier qui fut retrouvé après sa mort en 1979 et publié par son fils Bernard Zeller. C'est l'un des épisodes les plus controversés de l'Histoire de France. Le 21 avril 1961, quelques mois avant la fin de la guerre d'Algérie, les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller tentent un coup d'Etat en Algérie, prenant le contrôle d'Alger. L'opération est menée en réaction à la politique du général de Gaulle, accusé d'abandonner l'Algérie française pour une République algérienne. Mais l'opération a tourné court, et les généraux ont été emprisonnés. André Zeller a ainsi passé cinq ans en détention, notamment à la prison de Tulle. Une période qu'il va consigner au quotidien dans cinq cahiers, qui seront retrouvés peu après sa mort, en 1979. Des documents historiques que son fils Bernard Zeller a décidé de publier en intégralité, sous le titre Journal d'un prisonnier. Ce document brut permet de mieux appréhender le putsch d'Alger, aujourd'hui enseigné à l'école. «Il s'agit d'un document unique, car il permet de découvrir de l'intérieur le déroulement des événements, explique Bernard Zeller. Au-delà des ambitions politiques qu'on a pu leur prêter, les généraux apparaissent, dans ces écrits, mus par le refus de laisser l'Algérie aux mains des Algériens. Outre ces éclairages historiques, le livre contient aussi des analyses de l'actualité de l'époque, des débuts de la Ve République à la crise des missiles de Cuba. Un document qui permettra à chacun de se forger une opinion sur ce morceau d'Histoire. Retour sur les événements Rappelons que dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, André Zeller, ancien chef d'état-major de l'armée de terre, participe au coup d'Etat d'Alger avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt rejoints par le général Salan. Ce coup de force vise à maintenir l'Algérie dans la République française. Le 23 au soir, le général de Gaulle apparaît en uniforme à la télévision. Ses formules choc donnent un coup d'arrêt à l'opération : « Un pouvoir insurrectionnel s'est installé en Algérie par un décret militaire. Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite... Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route de ces hommes-là... » En métropole, l'opinion est lasse du conflit algérien. Le 25 avril, le putsch est un échec. Le 6 mai 1961 à Alger, André Zeller se met à la disposition de l'autorité militaire. Incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné à 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le haut tribunal militaire. Transféré à la maison centrale de Clairvaux puis à la prison de Tulle, il sera libéré par décret du président de la République le 13 juillet 1966, à l'âge de 68 ans. « Au fil des jours de sa captivité, André Zeller va noter ses conditions de vie, ses joies et ses déceptions, mais aussi ses réflexions sur la vie politique, sur l'armée, sur la situation mondiale, confronter ses actes à ses convictions.