En Algérie, la prostitution demeure encore un sujet tabou qui ne se traite qu'en cercles fermés, mais la réalité sur l'expansion de ce phénomène social a fini par être des plus criardes et le silence complice des uns et des autres accentue davantage la gravité du mal et lui permet de s'ancrer encore au sein de la société qui ne cesse de le dénoncer. Selon un institut de sondage, basé à Alger, chaque prostituée fait vivre, avec son «sale revenu» au minimum 3 personnes. Recourir à l'exercice du plus vieux métier du monde, la prostitution, pour boire, manger et s'habiller parait être l'unique occupation pour certaines femmes et demeure le signe révélateur d'un profond malaise. Un signe de la dépravation en pleine ascension d'une société qui a mal et qui souffre en silence. Malheureusement, ce type de perversion tend à toucher une bonne partie de la population algérienne qui s'oriente vers ce commerce charnel si juteux ! Une étude sexuelle en récente émanant d'une association de lutte contre les fléaux sociaux, portant sur l'exploitation Algérie atteste que 80% des prostituées sont malheureusement de jeunes femmes et des fillettes dont l'âge varie de 25 à 16 ans ! Toujours selon cette analyse, la prostitution semble devenir un véritable marché géré par des proxénètes où dominent souvent la violence et la recherche en toute priorité du profit. Présente dans les plus grandes villes du pays, la prostitution a migré vers les petites villes, vient de faire son apparition dans des agglomérations secondaires de taille moyenne et a fini par se déplacer en périphérie, en zones forestières au bord des routes ou sur les parkings sous la protection de « gardes de corps ». Les jeunes forment l'énorme majorité du contingent : 75 % des prostitués ont entre 16 et 25 ans, et la moitié du bataillon est encore mineure, selon le rapport de l'étude. Pire encore, environ 50 % des personnes concernées ont commencé la prostitution en étant encore mineures. L'âge moyen d'entrée dans la prostitution se fait entre 15 et 16 ans. L'explosion de la prostitution parait avoir été constatée depuis une vingtaine d'années. Les raisons avancées sont trop connues : la misère reste l'une des principales causes qui poussent vers l'exercice du plus vieux métier du monde, la décennie noire est également mentionnée comme une cause majeure, et en dernier, les problèmes familiaux demeurent à l'origine de cette déviation sexuelle. Autres facteurs aggravants sont cités a travers l'étude, le développement d'Internet et du téléphone portable qui permettent l'anonymat des clients et des proxénètes et qui ont largement permis également à une certaine libéralisation des mœurs de la société algérienne, autrefois assez conservatrice. A présent, la prostitution ne parait point revêtir son aspect « immoral », les rues, certaines cités universitaires, les salons de coiffure abritent de plus en plus de filles de joie qui s'affichent sans la moindre pudeur. Une fois la nuit tombée, ces filles sillonnent les rues, les parkings et les entrées d'hôtels où elles disposent de chambres louées à l'année pour proposer leurs « services ». Livrées à leur triste sort, ces malheureuses parviennent tant bien que mal à survivre dans cette jungle régie par la loi du profit. La rue, les cabarets, les ponts, les lieux clandestins de débauche sont devenus leur dernier refuge où elles existent souvent en « noir et blanc «. Supportant difficilement leur métier, certaines avec l'âge, se sentent si humiliées qu'elles finissent par recourir à l'irréparable sans que nul ne se soucie. A présent, le nombre des prostituées de la rue ou tout autre lieu, tend à s'amplifier clairement et a pris des proportions alarmantes et menaçantes ; ce « drame national » d'une société musulmane nécessite un traitement qui semble tarder encore à voir le jour !