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CHUTE DU COURS DES HYDROCARBURES : Face aux nouvelles mutations mondiales, l'Algérie doit avoir une vision stratégique
Publié dans Réflexion le 28 - 12 - 2014

Les dernières mesures au niveau du Conseil des Ministres restreints sont certes louables mais insuffisantes, décisions de court terme, devant les insérer au sein d'une vision stratégique de moyen et long terme, le monde ne nous attend pas, toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Evitons une vision tant de sinistrose car tout ce qui a été réalisé depuis l'indépendance politique n'est pas totalement négatif, mais également d'autosatisfaction source de névrose collective, devant être tout simplement réaliste, et privilégier les intérêts supérieurs du pays. l'Algérie peut relever les défis de cette crise multidimensionnelle, devant à la fois rétablir la morale de ceux qui dirigent la Cité, devant donner l'exemple et optimaliser durant ces quatre-cinq années , la crise risquant d'être de longue durée, l'utilisation des réserves de change qui risquent de fondre, si elles sont gaspillées, comme le beurre au soleil .
Le débat stratégique qui doit avoir lieu, jamais abordé en Algérie avec sérénité, devant privilégier le dialogue politique, économique et social sans exclusive doit être le suivant : quel est le rôle de l'Etat dans le développement économique et social, l'efficacité des institutions à mettre en place , passant par une cohérence gouvernementale, et quelle place de l'Algérie en 2020/2030 au sein de la mondialisation irréversible car en ce XXIème siècle , les batailles économiques se remportent grâce à la bonne gouvernance et à la valorisation du savoir. Depuis ce conseil, nous assistons à une émeute d'hommes politiques, de ministres et de soi-disant experts, à de rares exceptions près comme ami Abdelhak LAMIRI, qui s'autoproclament experts en hydrocarbures, se contredisant alors qu'ils affirmaient il y a peu de temps le contraire, n'étant pas crédibles aux yeux de la population qui a une mémoire. La majorité des responsables sachant uniquement dépenser et non gérer, étant responsables de la situation actuelle, veulent aujourd'hui donner le gage de l'efficacité au nom du patriotisme économique et invoquant comme toujours les directives du président de la république. Aussi, suite à mes précédentes contributions, sur ce sujet (2008/2014 voir google), cette présente analyse le compromis des années 2015/2025-2030 qui devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité, impliquant les citoyens en un mot une société participative.

1.-Favoriser une croissance innovante au sein d'une économie ouverte
Le patriotisme économique ne saurait s'assimiler au tout Etat, mais à un rôle plus accrue de l'Etat régulateur , différence de taille pour toute politique économique fiable devant tenir compte de cette dure réalité, malgré la crise mondiale, d'une économie de plus en plus globalisée : favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l'entreprise quelle soit publique ou privée dans une économie ouverte et son fondement le savoir tout en garantissant le principe d'équité, les politiques parleront de justice sociale. Aussi, je déplore qu'aucun débat public sérieux n'ait eu lieu sur le futur rôle de l'Etat en Algérie, débat indispensable pour éclairer la future politique économique et sociale. C'est une des explications fondamentales du changement périodique du cadre juridique des investissements , du manque de cohérence et de visibilité, du fait de la neutralisation des rapports de forces, la politique gouvernementale se trouvant ballottée entre deux forces sociales antagoniques, la logique rentière épaulé par les tenants de l'import (13.000 mais en réalité seulement 100 contrôlant plus de 80% du total) et de la sphère informelle malheureusement dominante et la logique entrepreneuriale minoritaire. Cela explique également que l'Algérie est dans cette interminable transition depuis 1986, ni économie de marché, ni économie administrée, expliquant les difficultés de la régulation, l'avancée des réformes étant inversement proportionnelle au cours du pétrole et du cours du dollar, les réformes depuis 1986 étant bloquées ou timidement faites avec incohérence lorsque le cours s'élève. Une économie ouverte, la dure réalité, comme le montre l'actuelle crise mondiale ne signifie pas la fin du rôle de l'Etat régulateur car le marché a besoin d'être encadré. Aussi la nouvelle politique socio-économique algérienne devra reposer sur trois éléments fondamentaux complémentaires. Premièrement, elle doit tenir compte de l'adaptation aux mutations mondiales irréversibles. Les négociations futures avec l'organisation mondiale du commerce et les Accords pour une zone de libre échange avec l'Europe applicable depuis le 01 septembre 2005, doivent se synchroniser aux avantages comparatifs des pays du Maghreb dans leur ensemble. Car je pense fermement que l'Algérie ne dispose pas d'autres alternatives que l'adaptation à la mondialisation dont les espaces euro-maghrébins, euro- africains et euro-méditerranéens constituent son espace naturel. Prétendre que la mondialisation aliène le développement du pays et les libertés c'est ignorer une évidence: sans insertion dans l'économie mondiale, l'Algérie serait bien davantage ballottée par les vents des marchés avec le risque d'une marginalisation croissante. La nouvelle politique économique doit être marquée par l'adaptation à l'universalisation de l'économie de marché, le commerce international n'étant pas un jeu à sommes nulles. L'ouverture peut être douloureuse à court terme car elle impose des changements mais elle est bénéfique à moyen et long terme, mais devant être conscient que cette ouverture sera combattue par des forces sociales rentières, devant donc permettre l'éclosion de forces sociales réformatrices nouvelles . Deuxièmement, il y a lieu de garantir les grands équilibres macro-économiques par une monnaie stable et par la réduction des déficits publics, ces deux conditions, étant une condition nécessaire mais non suffisantes, évitant la hausse des prix sur des structures de monopoles inchangées ,( l'économie de marché ne signifiant pas hausse des prix ce qui se passe actuellement) , et donc aller vers les réformes institutionnelles et micro-économiques qui accusent un retard important au sein d'un monde de plus en plus interdépendant. Notamment la réforme de l'Etat, de la justice, de l'école( la mère des réformes qui conditionne le tout) , de l'économie( surtout le système financier figé, lieu de distribution de la rente et favoriser un véritable marché du foncier ), le tout devant être harmonisé avec de nouveaux systèmes de protection sociale qui doivent s'adapter, aller en cohérence et en mouvement s'intégrant à une économie dominée par le consommateur mondial et arbitrée par les marchés financiers. La compétition dans une économie globale fait que chacun a le monde pour marché et tous les consommateurs pour clients. La traduction d'un monde ordonné autour de la production est largement dépassée. Et l'introduction en lice de l'Inde et surtout de la Chine dans le commerce mondial représente une vraie révolution, caractéristique de l'unification des conditions de production dont la valeur ajoutée augmente mais dont les distances entre la production et la consommation diminuent avec là révolution dans le domaine du transport et des télécommunications. La libéralisation des mouvements de capitaux transgresse les frontières géographiques. Il y a lieu de revoir les concepts erronés de stratégie industrielle et d'imaginer une nouvelle politique de l'entreprise. Car à l'intérieur des entreprises se mettent en œuvre de nouveaux modes d'organisation éloignés du taylorisme, des grosses sociétés avec leurs lourdeurs bureaucratiques, fondés sur le raccourcissement des chaînes hiérarchiques, sur l'amélioration de la qualification, sur l'implication des personnes, sur la décentralisation interne et la gestion prévisionnelle des compétences. Troisièmement, la mutation nécessaire des services publics marchands. La conception passée sur une superposition forte entre secteur public, entreprise publique, monopole, activité limitée du territoire national doit faire place à l'efficacité de gestion, à la concurrence des services collectifs. Si certaines infrastructures peuvent continuer à être gérées par des monopoles les services de transport, eau, électricité, téléphone vocal doivent être libéralisés. Ainsi la plupart des pays émergents sans compter les pays développés ont des services collectifs caractérisés par de très nombreux acteurs privés et publics, puisque le commerce, l'agriculture et l'industrie sont presque totalement privatisés. Cependant, pour éviter les effets pervers du marché, l'action régulatrice de l'Etat est nécessaire pour assurer la cohésion sociale. La nouvelle politique socio- économique en Algérie devra être marquée en ce début du XXI ième siècle par l'innovation, mais également éviter qu'une économie qui produit la richesse ne détruise les liens sociaux dans un univers où la plupart des structures d'encadrements, (familles, religion, syndicats) sont faibles surtout en Algérie où bon nombre d'organisations sont des appendices bureaucratiques sans impacts de mobilisation mais monnayant leurs soutiens contre une fraction de la rente pétrolière et gazière.
2. Le devoir d'équité à travers une vision stratégique de l'articulation des rôles de l'Etat et du marché
Il faut éviter toute ambiguïté. L'égalité n'est pas celle du modèle de l963-2014 mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat providence de l'Etat gestionnaire à l'Etat régulateur, par la formulation d'un nouveau contrat social, renvoyant à la nécessaire refondation de l'Etat. L'Algérie a vécu sur un modèle égalitaire simple, grâce aux hydrocarbures et non par le travail er l'intelligence, l'Etat propriétaire gestionnaire régentant l'ensemble de l'activité économique et sociale réduction des inégalités, développement des prestations sociales pour tous, bien que certains contestent que ce modèle ait été équitable. Mais d'une manière générale, ce compromis est remis en cause avec l'évolution d'une société plus ouverte, plus individualiste exigeant des traitements plus personnalisés, avec comme toile de fond une croissance plus sélective et rendant urgent de mieux articuler les rôles respectifs et complémentaires de l'Etat et du marché. De ce fait cela remet en cause le traitement statistique global qui correspond de moins en moins à la réalité plus complexe, supposant d'ailleurs une structure indépendante du Gouvernement comme l'atteste actuellement l'effritement du système d'information. La société de marché incitant naturellement à plus d'efforts et de dynamisme et la solidarité dans la compétition implique de cesser d'exclure sous peine de devenir une société de décadence. Ainsi les problèmes doivent être absorbés différemment et cela passe par une réflexion collective sur la justice au sens sociétal. L'universalité de la justice n'existant pas, elle dépend du moment daté et du mouvement historique.
Une société dynamique en forte croissance offre des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines inégalités qu'une société dont l'économie en stagnation où l'avenir est incertain. Paradoxalement, en dynamique, certaines inégalités à court terme profitent aux plus défavorisés à moyen terme si l'on respecte les droits fondamentaux, bien qu'il faille éviter une domination excessive de l'argent sur la vie sociale. Dans un tel contexte il faut identifier lés inégalités qui doivent être combattues (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités nécessaires pour assurer le dynamisme de l'économie. Il ne sera plus question de la simple égalité d'accès à des prestations banalisées mais l'équité par la discrimination positive privilégiant le renforcement des relations professionnelles, la relance des négociations collectives branches par branches grâce à de nouvelles méthodes de travail fondées sur l'innovation continue. Il s'agira de favoriser de nouvelles structures sociales dynamiques pour impulser le changement et impulser celles traditionnelles par définition plus conservatrices. Ainsi doit être pensé au sein d ‘une vision stratégique, une nouvelle politique axée sur une nouvelle politique de l'emploi et des salaires liés à l'éducation ; une nouvelle politique de la protection sociale et enfin une nouvelle politique fiscale qui est au cœur de l'équité sont nécessaires évitant cette distribution de salaires sans contreparties productives, pour une paix sociale éphémère, différant les tensions dans le temps, des emplois improductifs notamment dans l'administration, les sureffectifs dans les entreprises publiques, voilant la réalité du taux de chômage, des taux d'intérêts bonifiés sans efficacité réelle et dresser le bilan de l'ANDI, de l'ANSEJ, de l'ANEM ect... En ce qui concerne l'emploi la politique passée et actuelle a été de préférer la distribution de revenus (salaires versés sans contreparties productives) à l'emploi, c'est à dire contribuant implicitement à favoriser le chômage.. Aussi s'agit-il de modifier les pratiques collectives et réduire les à-coups sur l'emploi en accroissant la flexibilité des revenus et des temps de travail par une formation permanente pour permettre l'adaptation aux nouvelles techniques et organisations. Le rôle primordial pour l'emploi est d'introduire l'initiative économique de tout le monde et les capacités entrepreneuriales caractérisées par les prises de risques industriels et économiques. La solution la plus sure est de s'appuyer sur la qualification, la professionnalité des salariés allant de pair avec la spécialisation de l'économie. L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. Pour cela une place importante doit être donnée à la négociation collective où l'Etat se confinera à son rôle en matière de minima de salaires et de grilles de classifications professionnelles et d'introduire des incitations comme celui d'abaisser les cotisations sur les bas salaires afin de diminuer les coûts relatifs des emplois non qualifiés. Cependant, en allégeant les charges, il faudra mesurer le prix de cet effort de redistribution par les actions ciblées de solidarité nationale en évitant de décourager les activités économiques. D'une manière générale il y a urgence d'un système d'éducation évolutif s'adaptant à la nouvelle conjoncture internationale par des réformes depuis le primaire jusqu'au supérieur en passant par la formation professionnelle par une formation permanente afin d'éviter des diplômés chômeurs avec la baisse du niveau, et donc améliorer la qualité : c'est que la majorité des salariés n'ont pas à ce jour bénéficier de formation professionnelle. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité qui s'est nettement détériorée (nos universités sont actuellement déclassées au niveau des classements internationaux) , il est souhaitable une décentralisation de la gestion de l'éducation d'une manière globale afin de faire jouer la concurrence régionale et son adaptation aux besoins de la société, avec quatre (04) grands pôles d'excellence et éviter ce mythe d'une université par wilaya..Le deuxième axe celui d'une nouvelle gestion de la sécurité sociale favorisant l'emploi et la cohésion sociale. Le financement de la protection sociale continue à être assis pour l'essentiel sur les cotisations sociales et absorber les gains de productivité au détriment de l'emploi et des salaires directs Car force est de reconnaître qu'avec la baisse de la salarisation due à l'accroissement du chômage, cela pèse sur le compte de la sécurité sociale et par la présence à la fois des dépenses de transfert et leur mode de financement, le déficit étant couvert par des prêts à moyen terme qui sont supportés sur les générations futures. Aussi la pérennité du système risque d'être menacée à moyen terme et nécessite de profondes réformes structurelles. Le paiement des retraites en cas de chute brutale des cours du pétrole et si la panne dans le développement persiste, doit nous faire réfléchir par des mesures pérennes et non conjoncturelles. D'une manière générale la notion d'équité a changé et l'accès à l'emploi doit être une priorité car la protection sociale actuelle accroît le chômage. Donc ce n'est pas un changement d'assiette des prélèvements qui résoudra les problèmes mais dans la maîtrise de la dépense aussi bien la dépense globale que la dépense remboursée, car dans cette sphère spécifique, celui qui consomme n'est pas celui nécessairement celui qui finance, et cela n'est pas neutre pour l'activité productive. Aussi l'ensemble des dépenses de la sécurité sociale ne doit pas croître, en volume, plus vite que la croissance du produit intérieur brut (PIB). Cette rationalisation des dépenses ne saurait signifier restriction aveugle afin de permettre de couvrir les besoins des plus démunis, supposant des enquêtes ciblées sur le terrain. Enfin dernier axe une nouvelle politique fiscale le système des impôts car le système d'impôt est au cœur même de l'équité, mais l'impôt pouvant tuer l'impôt car il modifie l'allocation des ressources réalisée notamment l'offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l'optimum économique et s'articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges, ce qui n'altérerait pas nécessairement leur caractère redistributif. Comme il y a lieu de préciser que le niveau de l'impôt direct dans une société mesure le degré d'adhésion de la population.
3.- Il ne peut y avoir de citoyens sans projet de société
Il n'y a pas de citoyens sans projet social et il n'y a pas de projet économique durable qui ne soit pas lié à un projet social. Il s'agit de restaurer à l'Etat sa vocation naturelle, le soumettre au principe d'efficacité conçu selon une démarche démocratique, la puissance publique dépendant trop des corporations rentières ce qui conduit à un éparpillement et un accroissement des dépenses de l'Etat qui ne sont pas proportionnelles à leur efficacité. Avec les 630 milliards de dollars de la dépense publique entre 2000/2013 (budget de fonctionnement et d'équipement, part devises et dinars) le taux de croissance moyen annuel aurait du dépasser les 9/10%. D'où l'urgence du renouveau du service public et l'optimalisation de l'effet de la dépense publique en introduisant plus de rigueur budgétaire et renforcer les organismes de contrôle : parlement, IGF, cour des comptes et revoir le mode de désignation des commissaires aux comptes au niveau des grands organismes et entreprises publiques en favorisant la concurrence. L'handicap majeur de toute société est l'intervention autoritaire, vision du passé, des pouvoirs publics, ce qui ne saurait signifier la fin du rôle de l'Etat stratégique en économie de marché en tant que régulateur et protecteur des plus démunis. Cette intervention – en cas de malaise social, cristallise le mécontentement populaire sur le pouvoir d'Etat et aboutit à un affrontement direct entre la puissance publique et l'opinion sans qu'intervienne la moindre médiation. Or malheureusement en Algérie l'intermédiation politique, sociale et économique est inefficiente, pour ne pas dire absente, chacun monnayant sa part de rente, contre un soutien artificiel, du fait que la majorité des organisations officielles vivent grâce aux transferts de la rente des hydrocarbures. Ainsi en cas de malaise social, les services de sécurité sont confrontés directement à la population accentuant le divorce Etat-citoyens. Sans cette intermédiation crédible , il est difficile de redonner confiance à la population algérienne qui suppose un Etat de Droit, base du retour â la confiance passant par des actions concrètes de luttes contre la corruption, le favoritisme, le régionalisme, les relations de clientèles occultes qui ont remplacé les relations contractuelles transparentes. Or souvent c'est l'application de la règle de Piter qui fait que l'on gravite dans la hiérarchie en fonction de sa servitude et de son degré d'incompétence. Il s'agit de mettre en place des mécanismes nouveaux dans le domaine politique, économique et social afin de lier l'efficacité économique, loin de tout monopole public ou privé, et l'équité pour garantir la cohésion sociale, loin de tout populisme. Les réformes politiques et économiques structurelles et non conjoncturels sont urgentes pour l'Algérie afin de s'adapter aux nouvelles mutations mondiales nécessitant des stratégies d'adaptation. Car le cadre macro-économique relativement stabilisé est éphémère sans de profondes réformes structurelles qui sont timides en témoigne la faiblesse des exportations hors hydrocarbures (moins de 2/3% des exportations totales). Les réformes de structures dont la privatisation qui ne sont certes pas une panacée mais devant encourager l'acte d'investissement créateur de valeur ajoutée impliquent la refonte du système financier – douanier, fiscal – administration et une nouvelle régulation sociale au profit des plus démunis impliquant un large débat national sur les subventions généralisées sans ciblage, source de fuite des produits hors des frontières et d »injustice sociale. Comme il y a lieu de ne pas confondre restructuration industrielle qui n'est qu'un élément – de la restructuration globale de l'économie objectif stratégique des réformes. Or le bilan de ces dernières années est mitigé : il faut tirer les leçons. Le consensus tant au niveau national est l'urgence d'objectifs politiques plus précis et une nouvelle organisation institutionnelle afin de donner plus de cohérence à la politique socio-économique. L'expérience de bon nombre de pays en transition vers l'économie de marché peut fournir des enseignements utiles pour atténuer le pouvoir bureaucratique rentier dominant en Algérie. Car il est utile de signaler que les raisons du faible flux d'investissement étranger et du privé national hors hydrocarbures pourtant indispensable pour renouer avec la croissance et donc d'atténuer les tensions sociales me semble être essentiellement imputable non pas à l'aspect sécuritaire qui s'est nettement amélioré, mais au système bureaucratique sclérosant tant central que local, étouffant les énergies créatrices, ce qui explique les mauvais classements internationaux(2006/2014) en terme d'attractivité pour l'Algérie malgré ses importantes potentialités et que l'investisseur mu par la logique du profit n'investit pas durablement en Algérie mais dans des activités de court terme sachant qu'il sera payé grâce aux réserves de change. Le pouvoir bureaucratique sclérosant a ainsi trois conséquences nuisibles au développement en Algérie : Première conséquence, une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays. Deuxième conséquence, l'élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique. Troisième conséquence : la bureaucratie bâtit au nom de l'Etat des plans dont l'efficacité sinon l'imagination se révèle bien faible. Et pour citer un philosophe « Le bureaucrate amène avec lui le carcan, les lenteurs les petitesses en oubliant la conscience et l'efficacité. Le but du bureaucrate est de donner l'illusion d'un gouvernement même si l'administration fonctionne à vide, en fait de gouverner une population infime en ignorant la société majoritaire».
En résumé, l'entrave principale au développement d'une bonne gouvernance en Algérie, provient de l'entropie (désordre). Le défi majeur, est de réfléchir aux voies et moyens nécessaires pour contrôler et réduire cette entropie à un niveau acceptable. Le rôle de l'intellectuel, du journaliste ou de tout cadre de l'Etat n'est pas de produire des louanges par la soumission contreproductive pour l'Algérie, en contrepartie d'une distribution de la rente, mais d'émettre des idées constructives et ce pour faire avancer positivement la société. Et tout cela renvoie à l'urgence d'une gouvernance rénovée impliquant la refonte de l'Etat.


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