La position du parti socialiste (PS), le parti de François hollande, à l'égard du sionisme n'est pas une question tactique ou de circonstance. C'est une attitude politique qui depuis la scission du congrès de Tour en 1920, est restée une constante inséparable de l'attitude de ce Parti à l'égard du colonialisme en général. L'appui des socialistes au sionisme est d'abord l'appui à un mouvement européen porteur des valeurs colonialistes de l'occident bourgeois qui, du fait de sa supériorité, aurait le droit de soumettre des peuples arriérés et parmi eux les arabes de Palestine.Toutefois, Léon Blum, le Président de la République française (1946–1947), a été, tout au long de sa vie politique un sympathisant actif du sionisme, n'y voyant « aucun heurt possible dans sa triple qualité de Socialiste, de Français et de Juif ». Il se disait issu « d'une longue suite d'aïeux français [...], qui assure désormais une patrie digne, également libre à tous les Juifs qui n'ont pas eu comme moi la bonne fortune de la trouver dans leur pays natal [...]. Je m'en suis toujours senti fier et j'en suis plus que jamais solidaire ». La Palestine, « pays natal des Juifs », ne l'était donc pas des palestiniens eux-mêmes. Après 1945, Léon Blum est, dans ses fonctions politiques et gouvernementales, un artisan actif de la reconnaissance d'Israël sur le plan international. Il est proche de Chaim Weizmann, premier président d'Israël et participe à la construction de l'étroite alliance diplomatique, économique, militaire et technologique qui unit la France de la IVe République à Israël. En 1947, alors que la France envisageait de s'abstenir au vote sur le partage de la Palestine (Résolution 181), il intervint auprès du Président de la République pour que celui-ci donne ordre, malgré l'avis contraire du ministre des Affaires étrangères Georges Bidault, à Alexandre Parodi représentant français à la jeune ONU, de voter « pour » la partition. En 1947, Jules Moch, Ministre socialiste de l'Intérieur, appuie l'armement des forces de conquête sionistes. Pour la France, Israël est un allié indispensable au Proche-Orient où l'influence française décline après la fin de la tutelle sur la Syrie et le Liban. Elle y est en concurrence avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni sur le contrôle des hydrocarbures. De plus, la France s'oppose à la politique panarabe de l'Egypte de Nasser qui soutiendra le FLN algérien. Elle trouve en Israël un Etat qui lui permettait de garder un pied dans la région. Ainsi, en octobre 1956, Israël intervient avec la France et la Grande Bretagne contre L'Egypte qui a nationalisé le canal de Suez. En 1956, Bourgès-Maunoury, ministre de la Défense dans le gouvernement de Guy Mollet élargit la coopération franco-israélienne à la fourniture d'armes dont des Mirages III de Dassault, dont certains seront fabriqués sous licence en Israël. En 2000, Lionel Jospin alors Premier ministre en visite en Israël apporte clairement un soutien aux sionistes en dénonçant en des termes très violents le Hezbollah : « La France condamne les attaques du Hezbollah et toutes les actions terroristes unilatérales, où qu'elles se mènent, contre des soldats ou des populations civiles. Lionel Jospin avait alors affronté à sa sortie de l'université de Bir Zeit de Ramallah, les jets de pierres et les insultes de centaines de jeunes Palestiniens. Les récentes déclarations de François Hollande sont dans la même veine. Pour lui, le droit est toujours du côté de l'occupant et la révolte de l'opprimé toujours illégitime et condamnable. De la SFIO au PS, les socialistes ont toujours pris le parti des colonialistes, de la « dite civilisation occidentale », contre la « barbarie des races inférieures » et des dominés.