La faculté des sciences sociales de l'université Abdelhamid Ben Badis de Mostaganem, sis à Kharouba, a abrité ce mardi, une conférence animée par M. Juan David Sempere, professeur de géographie humaine à l'université d'Alicante. L'hôte était invité par l'association « les enfants de Tigditt ». L'intervention de M. Juan David, répartie en quatre points, était axée sur le thème du phénomène de l'émigration en Espagne. Le premier point concernait l'Espagne considérée comme étant une société d'émigration vers l'étranger. Il dira à ce sujet : « vers le 19ème siècle les espagnoles émigrèrent vers les pays d'Amérique du sud, notamment Cuba, le Venezuela et l'Argentine, puis vers l'Europe après la 2ème guerre mondiale ». Les Espagnols se tournèrent, par la suite, vers le Maghreb, plus particulièrement l'Algérie en choisissant la ville d'Oran où ils s'établirent à la fin de la guerre civile en 1939 ». En ce qui concerne le second point, le professeur Juan David évoqua les origines de l'immigration étrangère en la situant aux années 1950-1960 quand l'Espagne avait reçu son territoire des réfugiés d'Amérique du sud ainsi que les colons français et espagnols d'Algérie après son accession à l'indépendance. Selon l'interlocuteur, « l'Espagne n'est devenue un pays de forte émigration étrangère qu'à partir des années 1980 où il y était recensé environ 400 000 émigrés de différentes nationalités » et d'ajouter « en 1985 fut promulguée la première loi concernant la régularisation de la situation des émigrés ». Jusque là, l'immigration étrangère était invisible socialement d'autant plus que les médias n'en parlaient pas. Ce n'est qu'à partir de 1990 quelle devint visible et intéressa les médias. En 1991, l'Espagne imposa le visa pour tous les ressortissants maghrébins désireux se rendre en Espagne.