Chakib Khelil qui frôle aujourd'hui les 75 ans, qui ne font pas son âge, avec une allure de jeune plein d'énergie et de dynamisme, est prêt à sacrifier encore une fois son expérience et son savoir-faire pour relever les défis de l'avenir de l'Algérie en pleine crise financière, avec la chute des cours du pétrole. L'homme, qui a été toujours une référence pour les pays exportateurs de pétrole, concurrent redoutable à la prochaine élection du président du Fonds Monétaire International (FMI), retourne en Algérie. Cet ancien ministre de l'énergie, qui a servi l'Etat algérien durant une longue période avec dévouement, ces années d'or où l'Algérie avait son mot à dire parmi les grands avec son ministre Chakib Khelil, spécialiste en économie et management du pétrole, du gaz et de l'énergie , incontournable, et on ne peut cacher cela . De ce fait, qui est vraiment Chakib Khalil ? Un modeste homme, fils d'un tailleur natif de Tlemcen, Chakib Khelil débute sa scolarité à l'école Sidi Ziane à Oujda. Par la suite, il rejoint, dans la même ville, le lycée Abdelmoumen. En 1959, il obtient une bourse du FLN afin de poursuivre ses études en France. Au début des années 1960, il s'installe aux Etats-Unis où il obtient successivement, en 1964 et 1965, un baccalauréat et une maîtrise en mines et pétrole de l'Université d'Etat de l'Ohio, puis un doctorat en ingénierie pétrolière à la Texas A&M University en 1968. De 1968 à 1971, il a été ingénieur aux Etats-Unis avec Shell et Phillips Petroleum (Oklahoma) et ingénieur avec le bureau d'études Mc Cord à Dallas. En 1971, il retourne en Algérie, où il sera jusqu'à 1973 chef du département « gisements » à la Sonatrach, et président de la société Alcore - une « joint-venture » entre Sonatrach et Core labotaries, une société américaine. De 1973 à 1976, il est conseiller technique à la présidence de la République algérienne puis président du groupe Valhyd (« Valorisation Hydrocarbures ») chargé du développement et du financement des ressources hydrocarbures en Algérie à long terme. À partir de janvier 1980, il travaille à la Banque mondiale sur des projets pétroliers en Afrique, Amérique latine et Asie et devient chef de l'unité « énergie » de la région « Amérique Latine ». Il prend sa retraite anticipée en tant que conseiller pétrolier de la Banque mondiale en octobre 1999 pour devenir, le 1er novembre de cette même année, conseiller du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le 26 décembre 1999, il est nommé Ministre de l'Energie et des Mines. En 2001, il cumule le poste de ministre avec celui de président de Sonatrach jusqu'à la nomination de Mohamed Meziane en 2003. Il est président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) durant toute l'année 2001 et durant l'année 2008. Il fut président de la Commission africaine de l'énergie (AFREC) en 2001, président de l'Association des pays africains producteurs de pétrole (APPA) en 2004 et du Forum des pays exportateurs de gaz (FOPEG) en 2010. Le 28 mai 2010, Chakib Khelil est démis de ses fonctions en raison d'accusations de corruption touchant son équipe. Il se reconvertira ensuite dans le consulting et s'associe, le 20 février 2012 à Vienne, avec le Nigérian Rilwanu Lukman, l'Irakien Issam Chalabi et le Libyen Chokri Ghanem pour créer la CGKL Associates. La mort de Chokri Ghanem, le 29 avril 2012, contraindra le reste des associés à dissoudre la société deux mois à peine après sa création. Le 28 novembre 2012, il rejoint en qualité de conseiller principal la Wilton Resources Inc dont le Président-directeur général n'est autre que Richard G. Anderson, ex-PDG de la First Calgary Petroleum (FCP) qui a opéré en Algérie durant onze ans (1997 – 2008). En décembre 2006, il reçoit un doctorat honorifique en sciences de la Robert Gordon University. Il fut décoré de la plus haute distinction au Pérou , la "Orden El Sol Del Peru " , le 02 Juillet 2002 par le président Alejandro Toledo et le 16 Janvier 2009 par le président Alan García . La régie de la manne pétrolière sous le règne de Chakib Khalil Grâce à la manne pétrolière gérée par l'ancien ministre Chakib Khalil, sous le règne du Président Bouteflika, l'Algérie a fait un sursaut économique très distingué et les 48 wilayas se sont transformées en un grand chantier de développement. L'Algérie a réalisé plus d'infrastructures, en 10 ans, entre 2003 et 2013, qu'en 40 ans, entre 1962 et 2002. Et il ne s'agit pas là d'un slogan politique, mais d'une enquête publiée en novembre 2013 par l'Office national des statistiques sur le niveau de vie des ménages. Elle est venue confirmer ce que les nouveaux paysages urbains laissaient deviner : logements, barrages, usines de dessalement d'eau de mer, routes, autoroutes, générateurs électriques, métro, tramways, équipements publics divers... l'Algérie est devenue un immense chantier. "Les Algériens vivent mieux qu'il y a quinze ans, leurs dépenses ont été multipliées par 2,9 de 2000 à 2011", souligne l'enquête. Plusieurs raisons expliquent cette amélioration du niveau de vie. La première, la diminution du chômage, qui a reculé globalement de près de 20 points en onze ans pour passer officiellement sous la barre des 10 %, mais 21 % des jeunes sont au chômage. La deuxième est l'accroissement de l'urbanisation : 69 % des Algériens vivaient en ville en 2013 contre 58 % en 2000. Troisième raison : la réduction des inégalités sociales en une décennie grâce à la hausse des salaires de la fonction publique et des transferts sociaux (28 % du PIB en 2012), selon l'enquête. Concrètement, le PNB par habitant est passé de 2 500 euros en 1999 à 5 600 dollars en 2013. Le rebond de la natalité en 2013, avec + 7,5 % de nouvelles naissances par rapport aux autres années, une autre conséquence du mieux vivre, mais aussi de l'accès plus facile au logement. ‘'L'âge moyen du mariage des jeunes femmes est de nouveau inférieur à 30 ans", explique le sociologue Said Derrache. Aujourd'hui, le temps est compté face à l'effet de la chute des prix du pétrole qui menace l'économie algérienne, et le retour de Chakib Khalil en Algérie en pleine crise pour mêler son expérience et son savoir en tant que spécialiste incontournable est un tremplin de la prise de conscience à la réflexion pour gérer la période de la crise avec des spécialistes, analysent certains économistes.