Alors que s'égrène l'affaire Sonatrach en plusieurs épisodes et que les enquêtes nourrissent un violent pugilat entre clans au pouvoir, l'homme par qui le scandale arriva, le prince des ténèbres de l'or noir, reste hors d'atteinte. Retour sur le fabuleux destin de Chakib Khelil. A. Antinationale. La politique de Chakib Khelil a été qualifiée d'antinationale et contraire aux intérêts supérieurs de la nation. Plusieurs milieux politiques, Parti des travailleurs en tête, ont alerté l'opinion sur le comportement de ce ministre qui, pour un temps, paraissait insensible à toutes les critiques. Pour Louisa Hanoune, Chakib Khelil a créé «un émirat» en Algérie. Une principauté qui semblait ouverte à beaucoup de monde. Khelil a entraîné Sonatrach dans une instabilité chronique avec des changements à répétition des dirigeants. Chakib Khelil, qui a fait appel à ses proches pour occuper des postes sensibles au sein de Sonatrach, a appliqué une politique salariale dépassant toutes les limites. De très gros salaires ont été accordés à une certaine catégorie de cadres, méprisant le reste du personnel, à commencer par les cadres intermédiaires jusqu'aux agents de sécurité. Tous les cadres de Sonatrach parlent d'une dame, qui s'occupait théoriquement des ressources humaines, qui avait tous les pouvoirs, droit de vie et de mort au sein de la première entreprise du pays, grâce à la protection de Chakib Khelil. B. Banque mondiale. Chakib Khelil a exercé à la Banque mondiale, à Washington, à partir de 1978. Il a été chargé de suivre l'évolution du secteur de l'énergie dans les pays de l'Amérique du Sud. Il y reste jusqu'à 1999, date de l'arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. Natif de la même région que lui, le chef de l'Etat fait appel à Chakib Khelil alors en procédure de retraite de la Banque mondiale. Chakib Khelil restera pendant onze ans ministre de l'Energie et des Mines et accessoirement PDG de Sonarach, bénéficiant donc de deux salaires et des primes. Prié de quitter son poste après l'éclatement du scandale Sonatrach, Chakib Khelil se rend presque heureux à Londres pour travailler dans une agence de consulting énergétique, Ame Trade Ltd, qui oriente ses activités vers l'Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. Ame Trade organise notamment des expositions, foires et événements dans le secteur. Elle assure aussi des programmes de formation. Le responsable de cette agence a participé, au nom d'une autre entreprise, à l'organisation du GNL 16 à Oran en avril 2010, un événement qui a coûté très cher à l'Algérie. A Vienne, en Autriche, Chakib Khelil, qui connaît parfaitement le milieu des affaires, crée, en février 2012, la société CGKL Associates avec l'Irakien Issam Chalabi, le Libyen Ghanem Choukri et l'ancien ministre de l'Energie du Nigeria, Rilwanu Lujman. CGKL devait faire du consulting pour le compte des grandes compagnies au monde et des Etats. Les activités de CGKL ont été gelées après la mort suspecte de Ghanem Choukri. Depuis, Chakib Khelil s'est redéployé ailleurs. Il aurait été recruté par la firme canadienne Wilton Ressources. C. Chakaba. C'est le nouveau verbe en arabe inventé par les jeunes sur les réseaux sociaux. Chakaba signifie voler en arabe. Ce terme est supposé être plus fort que saraka puisque chakaba concerne les millions de dollars, pas des 200 ou 500 dinars volés au marché de légumes ! D. DRS. Le Département de renseignement et de sécurité (ex-Sécurité militaire) aurait procédé à des perquisitions dans le domicile de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines. Cette information a été entourée de secret. Saura-t-on tout sur les richesses de Chakib Khelil ? Ou s'agit-il d'une simple opération de routine ? E. Etats-Unis. Durant les dix dernières années, Chakib Khelil a procédé à plusieurs placements bancaires. Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, Chakib Khelil a acquis trois propriétés dans l'Etat du Maryland (nord-est des Etats-Unis). Le montant de la transaction est estimé à 2,1 millions de dollars. Aux dernières nouvelles, ces acquisitions ne seraient que la partie visible de l'iceberg. F. Fuite. Présent en Algérie lors de l'éclatement du scandale Sonatrach II, à travers la presse italienne relayée par la presse algérienne, Chakib Khelil est resté plusieurs jours à Oran. Il a ensuite pris la fuite, fin mars 2013, au lendemain d'une perquisition aux domiciles de plusieurs hauts cadres de Sonatrach. Il serait parti en Suisse, l'eldorado des fortunés algériens. G. GNL 16. En avril 2009, la Conférence internationale du gaz (GNL 16) a eu lieu à Oran. 3000 participants. Deux bateaux-hôtels ont été loués pour l'occasion. Des bateaux qui ont accosté au port d'Oran pendant plusieurs jours. L'organisation de cette conférence a, selon des sources, coûté 800 millions de dollars. «Même si cette rencontre a été organisée dans les plus beaux hôtels d'Europe, elle n'aurait jamais coûté autant», a estimé un expert. Faut-il parler de surfacturation ? Possible. H. Hydrocarbures. Chakib Khelil a voulu imposer la controversée loi sur les hydrocarbures malgré les critiques des experts et de certains partis. A l'intérieur du gouvernement, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, n'avait pas caché son refus et son désaccord par rapport à ce texte. La loi, selon plusieurs spécialistes, visait à mettre sous contrôle étranger tous les gisements de gaz et de pétrole de l'Algérie. Reste une question : pourquoi le président Bouteflika a-t-il accepté avant de revenir sur sa décision ? Adoptée en 2005, cette loi a été retirée en 2006, sans aucune explication à l'opinion publique. I. Investigations. The Federal Bureau of Investigations (FBI) américain s'intéresse de près à Chakib Khelil. Le FBI, qui possède une représentation à Alger (qui couvre le Niger et la Tunisie également), enquête sur l'origine de la fortune de Chakib Khelil. L'intérêt vient du fait que l'ex-ministre algérien de l'Energie est un citoyen américain. Cependant, la base de données du FBI, mise en ligne sur internet, ne mentionne nulle part le nom Chakib Khelil. Il ne s'agit probablement que de procédures d'information préliminaires sur les acquisitions de l'ex-ministre algérien en territoires américains et en zones off-shore (voir lettre E). J. Je. «Je ne suis rien à côté de Chakib Khelil, à qui je ne pouvais rien refuser : il jouissait de la protection du n° 1 (...) Je n'ai fait qu'exécuter les ordres de Chakib Khelil.» La déclaration est de Mohamed Meziane, ex-président-directeur général de Sonatrach. Aveux faits devant des enquêteurs après l'éclatement de l'affaire Sonatrach en 2010. Le n°1 évoqué par Mohamed Meziane n'est autre que le président Abdelaziz Bouteflika lui-même. Mohamed Meziane est sous contrôle judiciaire depuis 2010, pas Chakib Khelil, libre comme l'air ! L'ex-ministre a donné ordre à l'ancien patron de Sonatrach de signer un marché de gré à gré avec la société allemande Kontal pour un projet de «protection électronique». Kontal a, dans la foulée, donné des cadeaux aux fils de Mohamed Meziane et, bien entendu, à l'ex- ministre de l'Energie. K. Khalifa. Beaucoup l'ignorent, mais même Chakib Khelil a «mangé» dans la main de l'ex-golden-boy des hauteurs d'Alger. Il fut à plusieurs reprises invité par ce dernier à des dîners gala, bien arrosés. D'après d'anciens employés de Abdelmoumen Khalifa, l'ex-ministre de l'Energie aurait même touché des rétributions en mains propres. Généralement pour des services rendus. On dit que l'homme est riche, mais apparemment pas assez pour éviter de tendre la main pour quelques «milliers d'euros» en plus, des poussières d'or ! L. Laisser-aller. Chakib Khelil était un ministre hyper présent dans la gestion de l'entreprise Sonatrach. Ce qui ne l'a pas empêché de dénoncer et de mettre fin à des pratiques qui mettent le fonctionnement de l'entreprise en danger. Au-delà des affaires de corruption, l'ex-ministre ne s'est jamais élevé contre le grave problème de pléthore au sein de Sonatrach ou encore la fuite des compétences. Il ne faut pas oublier que c'est l'homme qui a déclaré : «Celui qui veut quitter Sonatrach, eh bien il n'a qu'à le faire, on en recrutera d'autres…» A l'époque de Chakib Khalil, les revendications salariales n'avaient pas d'oreille attentive. M. Marché. Marché de gré à gré. Sonatrach, du temps où Chakib Khelil était à sa tête à titre provisoire, a signé plusieurs contrats de ce type avec Clearlogic Inc qui est basée à Haddonfield, au New Jersey, aux Etats-Unis. Pourquoi cette entreprise ? Il se trouve que Clearlogic Inc est propriété à 60% de la famille Khelil. L'ex-ministre, son fils Sina et son épouse Najat Arafat (d'origine palestinienne) sont actionnaires dans cette entreprise. Clearlogic Inc agissait en coordination avec Brown and Root-Condor (BRC) (voir la lettre X). Les relations publiques de Clearlogic sont assurées par Jennifer Lynn Khelil, épouse de Sina. N. Network. Réseau. Chakib Khelil, aidé par son fils Sina, son épouse Najat Arafat, sa belle-fille Jennifer Lynn, ses anciens collègues de la Banque mondiale, a constitué un vaste réseau d'affaires en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique. Entre Londres, Paris, Washington, Toronto, Rome, Tripoli, Dubaï, Chakib Khelil a tissé au fil des ans des relations d'affaires. L'argent distribué grâce à la formule du gré à gré au ministère de l'Energie et des Mines a valu à l'ancien membre du gouvernement algérien une estime du milieu du consulting pétrolier. Il se fait inviter à toutes les conférences, rendez-vous, rencontres, symposiums, expositions… Le retour d'ascenseur ! O. Oujda. Chakib Khelil est né dans cette ville du Maroc oriental le 8 août 1939. Oran et Tlemcen seront les deux autres villes d'adoption. Il existe sûrement des ressemblances quelque part. A Oran, Chakib Khelil possédait une belle villa sur la corniche, un appartement F4 à Aïn El Turk et un lot de terrain à Arzew. Les trois propriétés auraient été vendues dans la précipitation entre février et mars 2013. P. Pleasant. Bob Pleasant serait «le juriste» américain que Chakib Khelil a recruté au ministère de l'Energie et des Mines dès son installation à ce département avec l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999. Cet homme, qui aurait travaillé à la Banque mondiale, a contribué à l'élaboration de plusieurs textes de loi durant «le règne» de Chakib au ministère de l'Energie. Il aurait reçu la somme de 2 millions de dollars pour «confectionner» la fameuse loi sur les hydrocarbures. Aux Etats-Unis et au Canada, il existe plusieurs personnes qui portent ce nom de Pleasant entre Bob, Robert et Bobby. L'ami de Chakib Khelil aurait plus de 65 ans, son profil n'existe nulle part. Curieux ! Q. Question. Un journaliste a posé cette question à l'ex-ministre de l'Energie et des Mines : «Est-ce que l'Algérie exploite et exporte du diamant ?» Réponse de Chakib Khalil : «Je ne sais pas de quoi vous parlez.» Le journaliste relance : «Est-ce que l'Algérie est signataire du Processus de Kimberley prônant la non-exploitation et la vente de diamants issus des conflits armés ?» Réponse du haut responsable : «Vous vous intéressez à des choses plus grandes que vous !» A l'époque, Chakib Khalil était à l'apogée de sa «puissance», quelques mois avant l'éclatement de l'affaire Sonatrach. Et, bien entendu, les questions du journaliste restent sans… réponse. R. Résidence Chaâbani. C'est dans cette résidence au Val d'Hydra, à Alger, que Chakib Khelil a acquis deux luxueux appartements pour y résider. Ceci lui évitait, dit-on, de longs déplacements quotidiens puisque le siège du ministère de l'Energie et des Mines est à côté. De là à croire que l'ex-ministre pensait à l'économie de carburant en achetant ces deux appartements, ça serait croire à la présence de l'eau sur Neptune ! Les deux appartements auraient été, aux dernières nouvelles, vendus contre la somme de 30 milliards de centimes. S. Saipem. Une entreprise italienne connue pour ses combines et pour la pratique des pots-de-vin. Cette entreprise a eu tous les privilèges grâce au payement de commissions dépassant les 200 millions de dollars à Chakib Khelil et à de hauts responsables du ministère de l'Energie et des Mines. Le nom de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a été cité. Il s'est vite défendu dans un texte publié dans la presse : «Je n'ai jamais eu un quelconque rapport avec l'ENI ou la Saipem ou l'une de leurs filiales, ni en Algérie ni à l'étranger. La presse italienne et internationale qui s'est fait l'écho de documents officiels d'enquête contre l'ENI ne s'est jamais hasardée à dire que je suis personnellement concerné par cette enquête.» Le neveu de Mohamed Bedjaoui, Farid Bedjaoui, un redoutable intermédiaire, a été cité à plusieurs reprises dans le dossier ouvert par la justice italienne. Chakib Khelil n'a, lui, rien dit. Depuis le début des «affaires» Sonatrach et autres, l'ex-ministre de l'Energie a opté pour la stratégie du silence. T. Twin Towers. Chakib Khelil voulait ses tours jumelles pour installer les bureaux du ministère de l'Energie et des Mines. Il est parti, elles ne se sont pas écroulées. Et encore ! Ces deux bâtisses, peu esthétiques malgré l'effort des concepteurs, sont construites sur un terrain marécageux au Val d'Hydra. Tous les spécialistes connaissent le problème de ce terrain. Mais Chakib Khelil et ses nombreux conseillers ne voulaient rien savoir. Il y a de l'argent, pourquoi s'en priver ! La construction de ces deux bâtisses a, d'après plusieurs rapports, engendré des surcoûts. Il n'existe aucune donnée précise sur l'enveloppe dégagée pour ce projet. Le jour de l'inauguration, Bouteflika n'a pas résisté à dire à son ministre de l'Energie : «Tout ça pour ça !» Trois petits tours et puis s'en vont ! U. USA. Chakib Khelil est citoyen américain. Il a fait ses études à la Texas A&M University où il a obtenu son doctorat en ingénierie pétrolière en 1968. En 1970, Chakib Khelil revenait en Algérie pour travailler à Sonatrach à la direction de la valorisation des hydrocarbures. Il s'occupait de la prospective pétrolière et gazière. Pour la petite histoire, Chakib Khelil avait commencé ses études en France en 1959 grâce à une bourse accordée par le FLN. V. Vierges. La moitié de ces îles, qui appartiennent à la couronne britannique, abritent fiscalement Sonatrach Petroleum Corporation (SPC), boîte off-shore de Sontarach qui a fait l'objet d'un redressement fiscal par les autorités de Londres. Chakib Khelil, qui a visité plusieurs fois la capitale britannique, n'en a jamais parlé. Cette affaire est tenue au secret. W. Watt. Chakib Khelil, c'est connu, a bloqué l'investissement de Sonelgaz dans le secteur de l'énergie électrique. Que des kilowatts manquaient au pays, ça laissait le ministre indifférent. Il était pris dans une drôle de logique, en déphasage avec les réalités socioéconomiques de l'Algérie. Le pays était souvent plongé dans le noir. Des délestages partout. Des émeutes et des manifestations des citoyens. Chakib Khelil pensait pousser son idée jusqu'au bout, rassuré par le parapluie présidentiel : obliger l'Etat algérien à ouvrir le marché de la production et de la distribution de l'électricité aux étrangers. Il n'a pas réussi, mais l'Algérie enregistre aujourd'hui un immense retard en matière d'infrastructures électriques. Ce qui n'a pas marché avec les hydrocarbures, Chakib Khelil voulait l'imposer dans la production de l'électricité. X. X. Inconnu. Mystère. L'affaire Brown and Root-Condor, une joint-venture entre Sonatrach et la firme américaine Halliburton, a été rapidement dissoute par Chakib Khelil. Le motif de cette décision précipitée est d'effacer toute trace de surfacturation sur de nombreux marchés établis entre le ministère de la Défense et Sonatrach. Les détails de ces contrats demeurent toujours non connus du public. «Sonatrach est un grand corps, malade cependant, car gangrené par la corruption. Très rares sont les contrats de réalisation de projets, d'achat de matériel ou de prestations de services qui ne font pas l'objet de versement de pots-de-vin», a soutenu Hocine Malti, ancien vice-président de Sonatrach (entre 1972 et 1975) et consultant international. Le dossier BRC serait lié à une affaire d'espionnage. D'où l'opacité entretenue autour du scandale. Y. Yousfi. Youcef Yousfi, le successeur de Chakib Khelil au ministère de l'Energie et des Mines, est-il Monsieur propre ? N'a-t-il donc rien à se reprocher lui qui ne dit rien publiquement sur son prédécesseur ? Cet ancien président-directeur général de Sonatrach, ancien directeur de cabinet à la présidence de la République, ancien président de l'OPEP et ancien ambassadeur d'Algérie au Canada et en Tunisie, ne semble pas laisser le microcosme d'Alger indifférent. On lui prête aussi de petites affaires, exécutées en toute discrétion, comme la construction d'une clinique, dirigée par son épouse, dans des conditions peu claires. Youcef Yousfi, comme la plupart des ministres, n'a pas fait sa déclaration patrimoine. Mais il y a une constante : Sonatrach, c'est la roue de la fortune ! Z. Zéro. Transparence Zéro. Chakib Khelil communiquait beaucoup. Malgré qu'il occupait plus que d'autres ministres les espaces médiatiques, Khelil donnait peu d'informations utiles à la presse. Les journalistes algériens lui ont souvent reproché de favoriser les médias étrangers quand il s'agissait de communiquer des nouvelles d'importance, notamment lorsqu'il était à la tête de l'OPEP. A Oran, en mars 2010, lors du déroulement du sommet de la 15e réunion de l'OPEP, les médias étrangers étaient les premiers à donner l'information sur la baisse de production. La chargée de la communication, toujours en poste, a marginalisé la presse nationale et favorisé l'accès aux réunions de l'OPEP aux journalistes étrangers. Sur instruction de Chakib Khelil ? Les journalistes algériens ont protesté contre ce comportement, considérant cet épisode comme une preuve de plus du mépris des responsables algériens envers la presse nationale. Au ministère de l'Energie, l'opacité est une culture !