Alors que nous commémorons aujourd'hui, l'évènement des massacres du 8mai 1945 de Sétif et Guelma perpétrés par la France criminelle, il est utile de rappeler un autre génocide Il y a de cela 171 ans à Ghar El Frachih, où plus d'un millier de personnes de la tribu des Ouled Ryah, furent enfumées. Cela s'est passé le 18 juin 1845 dans les grottes de Nekamaria à Mostaganem qui furent le théâtre d'une odieuse extermination massive des populations civiles par l'assassin le colonel Pélissier sur instruction du maréchal Bugeaud gouverneur d'Alger. Connu, sous le nom des Enfumades des grottes du Dahra, ou le Génocide des « Ouled Riah , ce terrible épisode de la guerre d'Algérie de l' année 1845 au cours duquel, le criminel colonel Pélissier de l'armée française ‘' criminelle ‘' ordonne la tuerie par gaz de 1 150 habitants ‘'indigènes'' de la tribu des « Ouled Riah », dans la Commune de Nekmaria, réfugiés dans les grottes pour échapper à la poursuite d'une colonne française. Une grande opération d'enfumade de femmes, enfants, nourrissons, vieillards et hommes sans défense au fond des sinistres grottes où a eu lieu l'un des plus graves génocides que l'histoire de l'humanité ait connu jusqu'à présent et ce, sous l'ordre de Pélissier, sur instruction du maréchal Bugeaud gouverneur d'Alger. LES « ENFUMADES DU DAHRA », UN CRIME CONTRE L'HUMANITE , 171 ANS APRES ON S'EN SOUVIENT TOUJOURS ? Il y a de cela 171 ans à Ghar El Frachih, plus d'un millier de personnes de la tribu des Ouled Ryah, furent enfumées. Cela s'est passé le 18 juin 1845. Les grottes de Ghar El Frachih se souviendront à jamais qu'ils furent le théâtre d'une odieuse extermination massive des populations civiles. Le 18 juin 1845, le colonel Pélissier n'hésite pas à asphyxier plus de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants, des Ouled Riah, qui s'étaient réfugiées dans la grotte de Ghar-El-Frachih dans le Dahra. Suite à la résistance faite de harcèlement, d'embuscades par la tribu des Ouled Riah : la réaction des troupes françaises dépassera les normes de la guerre conventionnelle, mais aussi de l'horreur. Le général Bugeaud et ses troupes se lanceront contre la tribu des Ouled Riah, alliés de Boumaza. Après des combats violents, hommes, femmes et enfants soit près d'un millier de personnes se réfugient dans les grottes considérées comme inexpugnables et dans lesquelles, ces tribus s'étaient déjà réfugiées durant la lutte contre la présence ottomane. Durant les pourparlers des coups de feu sont échangés et le colonel Pélissier ordonne d'amasser des combustibles devant l'ouverture des grottes appliquant les recommandations du général Bugeaud déjà mis en pratique « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes dira-t-il, imitez Cavaignac aux Sbéhas ; fumez les à outrance, comme des renards », le sinistre stratagème ayant déjà été utilisé. Le feu est mis aux très nombreux bûchers qui ceinturent les cinq ouvertures qui commandent l'entrée des grottes, de nombreuses fascines enflammées sont jetées du haut des rochers devant l'entrée des grottes. Après le forfait accompli, le lendemain une compagnie formée d'hommes du génie et de tirailleurs, reçoit l'ordre de pénétrer dans les grottes. À l'entrée, des animaux dont on avait enveloppé la tête pour les empêcher de voir ou de mugir sont étendus à moitié calcinés. Puis ce sont des groupes effrayants, que la mort avait saisi, le spectacle était saisissant du fait que les cadavres jonchaient le sol. Des nouveau-nés gisaient enfin çà et là des masses de chair informes piétinées forment comme une sorte de bouillie humaine. Plus d'un millier d'enfants de femmes et d'hommes avaient été asphyxiés et brulés. Après ce massacre, Pélissier fait mine de consciences inquiètes et osera déclarer : « La peau d'un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables. » A ce propos, un soldat écrira pour la postérité : « Les grottes sont immenses ; on a compté 760 cadavres ; une soixantaine d'individus seulement sont sortis, aux trois quart morts ; quarante n'ont pu survivre ; dix sont à l'ambulance, dangereusement malades ; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus ; ils n'ont plus qu'à pleurer sur des ruines. » Cependant outre-mer des voix s'élevèrent suite au crime perpétré par le général Pélissier, car le poète Lamartine, député dénoncera vigoureusement lors de la première session de l'assemblée parlementaire de 1846 les très nombreuses exactions : condamnant ainsi les massacres des populations, les incendies d'habitations, les destructions de moissons, d'arbres fruitiers, et la politique de la terre brûlée, en faisant allusion aux enfumades il dira : « Je pourrais vous parler d'autres actes qui y ont fait frémir d'horreur et de pitié la France entière les grottes du Dahra où une tribu entière a été lentement étouffée. J'ai les mains pleines d'horreur, je ne les ouvre qu'à moitié »! CHLEF A AUSSI CONNU LE MEME MASSACRE Les enfumades du 18 juin 1845 n'étaient pas les premières, pour ne pas oublier de citer, celles du 11 juin 1845 à Orléanville, « Chlef » où le général Bugeaud, commandant en chef, avait conseillé à ses subordonnés d'enfumer les partisans de l'émir Abd El Kader peuplant la région du Chélif: « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Enfumez-les à outrance comme des renards. » D'autres enfumades avaient été perpétrées, telles que celles des Sbéhas le 11 juin 1844. Le Dahra, n'en continuera pas moins de payer un lourd tribu, après les enfumades de Ghar el Frachih, avec les enfumades des Sbehas (Ouled Sbih) d'Aïn-Merane du 8 au 12 août 1845 par Saint-Arnaud qui le 8 août 1845 ordonnera à ses soldats d'emmurer vivants 500 Algériens qui s'abritaient dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn-Merane) et qui refusèrent de se rendre. Il déclarera : « Je fais boucher hermétiquement toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n'est descendu dans les cavernes. Personne que moi ne sait qu'il y a dessous 500 brigands qui n'égorgeront plus les Français ». LES FAITS : SELON LES HISTORIENS Les 19 et 20 juin 1845, Un détachement militaire français, sous les ordres du colonel Pélissier est chargé d'une mission de représailles dans les Monts du Dahra par le maréchal Bugeaud, remontait le Cheliff en direction de la côte. La colonne, partie quelques jours plus tôt d'Orléansville, progressait lentement, terrorisant les populations pour obtenir qu'elles se soumettent définitivement. Le 17 juin, un bataillon, parti en avant-garde sur la rive gauche de l'Oued Djerrah, pour couper des figuiers ainsi que d'autres arbres fruitiers et incendier quelques maisons, fut attaqué par un groupe d'hommes armés de fusils de la tribu des Ouled Riah. A la suite de cette embuscade, les assaillants se replièrent à l'intérieur d'une grotte, située plus en amont, en bordure d'un torrent dénommé Oued Frachich. A la vue de la colonne française, toute la tribu, femmes, enfants, vieillards, s'était précipités vers la grotte, emportant les biens qu'il était possible d'emporter : réserves de nourriture, bestiaux, tissus, bijoux... Le 18 juin au matin, la grotte est cernée. Mais les Français ne pouvaient avancer davantage. Ils étaient accueillis à coups de fusils. On donna de l'artillerie, avec des obusiers de montagne, en vain. Vers 10 heures, le colonel Pélissier, ordonna à la troupe de couper du bois et de ramasser de la paille dans les champs alentours où murissaient les moissons. Par paquets, ces combustibles étaient entassés aux deux entrées de la grotte et l'ordre fut donné d'y mettre le feu. Un officier espagnol qui fut témoin des faits rapporte dans les colonnes d'un journal madrilène, l'Heraldo, que le feu eut d'abord du mal à prendre « à cause d'un grand amas d'eau que l'on supposait exister à l'entrée des grottes ». Le témoin poursuit : « Vers une heure, on commença à jeter à l'ouverture de l'Orient des fagots qui, cette fois, prirent feu devant les deux ouvertures, et par une circonstance singulière, le vent chassait les flammes et la fumée à l'intérieur... de sorte que les soldats purent pousser les fagots dans les ouvertures de la caverne, comme dans un four ». Le lendemain, 19 juin à midi, Pélissier ordonna de rallumer le feu. Un soldat rapporte dans une lettre à sa famille : « ...Le feu fut alimenté toute la nuit...Voir, au milieu de la nuit, à la faveur de la lune, un corps de troupes françaises occupé à entretenir un feu infernal ! Entendre le sourd gémissement des hommes, des femmes et des animaux ; le craquement des rochers calcinés s'écroulant !... » Le lendemain, après être entré dans la grotte, il rapporte les scènes suivantes : « A l'entrée gisaient des bœufs, des ânes, des moutons ; leur instinct les avaient conduits à l'ouverture pour respirer l'air qui manquait à l'intérieur. Parmi ces animaux, et entassés sous eux, se trouvaient des femmes et des enfants. J'ai vu un homme mort, le genou à terre, la main crispée sur la corne d'un bœuf. Devant lui il y avait une femme tenant un enfant dans ses bras. Cet homme avait été asphyxié, ainsi que la femme, l'enfant et le bœuf, au moment où il cherchait à préserver sa famille de la rage de cet animal(...) On a compté 760 cadavres » Témoignage confirmé par l'officier espagnol: « Le nombre des cadavres s'élevait de 800 à 1000. On en sortit de la grotte environ 600, sans compter tous ceux qui étaient entassés les uns sur les autres, comme une sorte de bouillie humaine, et les enfants à la mamelle presque tous cachés dans les vêtements de leurs mères.» Ainsi fut clos un des épisodes tragiques de la guerre de colonisation de notre pays. A ce jour encore, les morts des Ouled-Riah demeurent sans sépulture.