Ils étaient quatre jeunes scouts ; ils étaient beaux et insouciants ; innocents, ils ne savaient rien de la vie, et encore moins de la mort. Pourtant, elle est venue les ravir à leurs parents, proches et amis. Mostaganem va devoir commémorer doublement chaque 1er Novembre. Le premier pour le déclenchement de la glorieuse révolution armée contre le colonialisme, en 1954 et le second pour le souvenir de ces petits chérubins morts, déchiquetés en ce 1er novembre 1994 dans le cimetière de Sidi-Ali par une bombe. Ils sont des martyrs malgré eux et méritent au moins une petite stèle pour leur rendre un hommage. On s'en souvient, c'est une commémoration du 1er novembre de l'année 1994, qui s'est transformée en carnage ; il est 10 h 30 quand soudain retentit une explosion. Bilan : quatre (4) enfants tués aux corps déchiquetés, ensanglantés et des gens sous le choc. Pas moins de dix-sept (17) personnes blessées, dont certaines grièvement atteintes. Parmi eux, quatre enfants morts : Mohamed Chawki Ayachi (7 ans), Mehdi Boualem (9 ans), Mohamed Hachelaf (8 ans) et Abdallah Chouarfia (12 ans). Aujourd'hui, ces âmes innocentes reposent dans un minuscule carré au cimetière de « Sidi Benhaoua » à Mostaganem. Depuis, quelques années, on n'y vient plus, l'on n'y dépose plus de gerbes de fleurs à leur mémoire. Et, chaque fois que nous croisons dans la rue, notre ami « Raïs Boualem », un des pionniers du scoutisme Mostaganémois du temps de la fameuse troupe d'« El Falah de Tigditt » il ne manquera pas de reparler de ces quatre petits scouts passés de vie à trépas dans une mort sanglante. Ahmed Boualem dit « Raïs Boualem » a vécu le drame ce jour-là car il est le père de l'un d'entre eux, la chair de sa chair, qu'il a pris entre ses bras, en sanglotant cette petite créature, toute déchiquetée. Les 1er novembre de chaque année se succèdent selon les protocoles officiels mais faisaient de l'ombre, sans le vouloir, au drame qui a couté la vie à quatre jeunes scouts en ce jour de l'an 1994. Ils sont partis à jamais, laissant derrière eux un vide plein de douleur et de désolation que ne peuvent oublier les Scouts et encore moins les ont fait naitre et chérir. Leur souvenir se réveille à chaque novembre et vient hanter l'esprit de ceux qui ont connu la douleur subite du partir sans aucun au-revoir. Mais qui commémore aujourd'hui la mort de ces enfants innocents contre l'oubli et contre la barbarie aveugle ? Ces petits n'ont pas encore eu droit à un symbole de mémoire pourtant, chaque année, des citoyens et des scouts de Mostaganem espèrent que, pour ce 1er novembre 2016, un homme aurait l'honneur de faire ériger une petite stèle à la mémoire de ces quatre petits scouts. Ce serait aussi une autre manière de s'incliner devant l'âme d'autres martyrs et de dire non à la violence.