Les américains ont voté, Mme Clinton a perdu, Donald Trump a gagné ; les siens ont jubilé, les perdants ont pleuré, ont crié leur rage, leur désarroi et leur déception ; ont eu le « hangover », un mal de tête du matin, après une soirée mouvementée ; certains ont déjà déclaré de vouloir immigrer au Canada, d'autres ont même voulu renoncer á leur nationalité américaine. Tout ce capharnaüm sentimental est tout à fait normal après une déception inattendue ou une réussite spontanée. Mais revenons à la réalité et essayons de voir les choses d'une façon plus pragmatique et réaliste. La question ou les questions que l'on doit se poser et que probablement tout le monde se les pose; faut-il avoir peur du président Donald Trump ? Est-il vraiment dangereux ? En scrutant ses speeches, il n y a rien dans ses discours qui fait état d'une guerre nucléaire qui exploserait la terre en milles morceaux et mettrait ainsi fin á l'espèce humaine ; il n y a rien non plus dans ses discours une insinuation qui stipule qu'il prendrait ses bombardiers pour attaquer les autres pays comme ils l'ont fait ses prédécesseurs avec un langage hypocritement mielleux. Tout son discours a été axé sur la défense de son pays sur le plan économique avec son slogan « America goes first », ce qui est tout á fait normal pour un candidat qui aime son pays et qui le protège. Où est le problème? Tous les présidents du monde sont élus pour défendre les intérêts de leur pays. Et Donald Trump, on l'aime ou on ne l'aime pas, n'a pas dérogé á cette règle fondamentale qui est d'aimer son pays et le défendre. Construire un mur pour bloquer les immigrés illégaux ou bannir les musulmans ayant un potentiel dangereux ou renégocier les accords internationaux pour rapatriés les emplois perdus font toujours recette chez les américains car ces décisions sont légitimes et reflètent un amour sincère de celui qui les réclame. Il faut mettre en tête que Donald Trump est le président des américains et non le président du monde. Jusque-là, il n y a rien à dire. Néanmoins, et selon les européens, l'élection de Donald Trump aura, par la force des circonstances, des répercussions au niveau international, notamment en Europe et le Moyen –Orient. Les européens qui, généralement, favorisaient Hillary Clinton, se sont réveillés le 9 novembre avec un mal de tête désaxant pour se retrouver tous devant le cauchemar de Trump qu'ils, il faut le dire, détestaient car il va á l'opposer de la politique européenne commune de défense. Ils vont certainement revoir le mode de financement de l'OTAN et que les européens devront mettre la main á la poche pour assurer leur défense contre l'ennemi juré de l'est, la Russie. Les accords transatlantiques vont être revus et cela ne plaît pas aux européens car plus le Brexit des britanniques voilà l'Amexit á l'américaine de Trump qui va laisser l'Europe dans une maison semi-détachée qui a déjà le feu généré par la progression des nationalistes anti Europe. La bonne entente de Trump avec le président russe Poutine sera certainement vécue comme une trahison. Quant au conflit du Moyen-Orient, la nouvelle stratégie militaire américaine va certainement changer la donne. Elle sera ainsi beaucoup plus proche des russes et beaucoup plus loin des européens. A l'inverse d'Hillary Clinton qui était beaucoup plus interventionniste dans la région car elle promettait, en concert avec les européens, d'armer les opposants syriens qui ne sont en réalité pas si différents de ceux de Daesh d'une part et de renforcer l'aide aux kurdes dans le nord d'autre part, Donald Trump, lui, se désengagerait de ce conflit car c'est un problème qui, selon lui, ne serait pas une priorité pour les américains. Il reprochait d'ailleurs á Mme Clinton d'avoir créé ce conflit notamment son soutien á l'intervention américaine en Irak et en Libye. A contempler avec acuité les deux profils, Donald Trump paraît plutôt une colombe á coté de la candidate de l'establishment, Hillary Clinton.