Des sources dignes de foi dévoilent qu'une liste d'environ 200 personnes qui avaient récolté des sommes colossales en Algérie, transférées à l'étranger se trouvent entre les mains des enquêteurs. Contrairement à ce qui se propageait comme in tox dans le cadre de la lutte contre la corruption, pour détourner l'opinion publique, en faisant savoir que seulement des petites têtes sont et seront touchées dans cette campagne qui est passagère, et qui se prépare pour un éventuel remaniement ministériel, en affirmant qu'elle rentrerait dans un cadre étroit de règlement de comptes entre les clans du pouvoir. Nous avons appris, de source digne de foi, que les investigations du Département des renseignements et de la sécurité DRS et de l'IGF ont touché, cette semaine, plusieurs villes du pays, notamment Oran, où des recherches et investigations se sont penchées vers les services des contributions et les banques, où des recherches sont en cours touchant des dossiers de transaction et autres. Quant au pognon qui est sorti du pays durant les années passées, des investigations sont en cours et touchent même des pays européens. D'autres part, une liste d'environ 200 personnes qui avaient récoltés des sommes colossales en Algérie, transférées à l'étranger est entre les mains des enquêteurs. Tous le travail se déroule, selon notre source, dans le calme et la confidentialité la plus absolue et les résultats seront communiqués à l'opinion publique dés que possible. On parle même d'un second procès Khalifa qui mettra à jours des noms de têtes très importantes, qui n'ont pas été cités dans le procès précèdent bien qu'il s'est déroulé loin des influences. Le Président Bouteflika compte beaucoup sur l'équipe d'investigation, déjà en parle d'une tempête des incorruptibles qui va s'abattre sur tous les ‘'rapaces''. Il était temps d'agir, dira un ancien enquêteur en retraite, les rubriques ‘'détournements de dernier public » et corruption, sont devenues régulières tant la matière semble intarissable. Des charrettes de hauts cadres très supérieurs, présumés indélicats, continuent d'être placées sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire. Sonatrach par exemple était et cela n'est pas un secret pour le citoyen algérien une vache à traire, chacun dans son « étable » et ça a pris de grandes dimensions jusqu'au sommet, son PDG, le mieux payé en Algérie est désormais sous contrôle judiciaire Et c'est grave. Un jugement plutôt sévère ! Les algériens éprouvent tous ces temps-ci une sorte de malaise. Autour du citoyen, qui observe le trouble et même un certain désarroi. Il s'est créé un véritable fossé entre la classe politique et la population, depuis l'affaire de Khalifa. Ensuite le défilé de la privatisation « sauvage » On n'a privatisé, d'accord, mais on n'a aussi privatisé l'inprivatisable, dirons les économistes. Les algériens depuis, et c'est vrai, ont envie de s'exprimer. Mais pour dire assez de ces détournements, assez de cette corruption, assez de ce pouvoir d'achat qui a guillotiné la classe moyenne, alors que les milliards traversaient la méditerranée ! La balle serait alors repartie dans le camp du Président de la République, le seul patron, pour le reste l'absence de confiance, surtout après les scandales qui ont éclaté, est désormais telle que tout finit par ressembler à du théâtre. De plus M. Chakib Khalil par exemple, est tellement prudent, tellement tacticien, tellement soucieux de son avenir qu'il en arrive à être couleur de muraïlle. L'algérien est d'abord étonné. Etonné que les leçons du passé ne soient pas prises en compte. Il faut se mettre dans la tête que le fléau de la corruption ne sera éradiqué que par une lutte acharnée sans répit loin de toutes les influences politiques qu'en avaient rencontrés dans le passé. Rappelons-nous, pendant les campagnes électorales certains partis criaient haut et fort en dénonçant la corruption et ils semblaient connaître des dossiers et des auteurs. Seulement jusqu'à présent ces partis gardaient le mutisme !! Les coups de théâtre qui se sont succédé depuis l'affaire de Khalifa, n'ont pas seulement modifié le jeu des institutions. Ils ont aussi changé le paysage politique. Alors que l'opinion publique en ce temps est bien intéressée à cette lutte contre la corruption et attendent des résultats concrets, surtout pas de non lieu. Pour cela il va donc falloir créer un réseau qui intéressera, bien sûr, les politiques classiques, mais aussi les socioprofessionnels, les animateurs d'associations et organisations et, plus généralement, toute la force patriotique du pays pour un rassemblement derrière le président dans ce front de lutte contre le fléau de la maffia. La maffia de ces ripoux a gangrené partout, dans tous les secteurs, elle n'est pas nouvelle, rappelons nous, au milieu des années quatre-vingt dix, comment en l'espace de quinze années une multitude d'obstacles a été mise en travers de la production nationale du médicament « le cadeau royal inespéré fait aux commerçants du médicament et à leurs relais au sein de l'Etat », lorsque l'obligation de production imposée aux importateurs par la loi fut annulée par un des gouvernements qui succéda à celui de Mouloud Hamrouche. Faisant un constat globalement négatif de la politique pharmaceutique nationale, désabusé que les pouvoirs publics continueront à faire dans la duplicité du discours, les importateurs à développer leurs affaires juteuses, les multinationales à préserver leurs parts du marché. Mars 1995, M. Chettih PDG de l'usine SIDER d'El Hadjar, reprend confiance. Il a consigné avec l'Etat un contrat de performance de quatre années. De nouveaux horizons s'ouvrent pour l'entreprise sidérurgique SIDER qu'il dirige et dont la production alimente une centaine d'usines et beaucoup de branches industrielles. Ce contrat n'a pu être obtenu qu'au bout d'un long travail de préparation et d'une expertise. Son objectif est de parvenir, à la fin du délai contractuel, à ce que chaque atelier réalise la meilleure performance et d'arriver à une production d'acier liquide de l'ordre de 1 670 000 tonnes. Le PDG est également satisfait parce que son entreprise commence à regagner sa position sur le marché national du rond à béton. La libéralisation du commerce extérieur avait vu l'apparition d'hommes d'affaires puissants qui, en 1994 notamment, ont inondé le marché et ont amassé de substantiels profits. Cette période a donné lieu, déclarait alors le PDG, à des pratiques condamnables dans le sens où, précisait-il, il y a eu importation de rond à béton d'Ukraine dont les normes ne sont pas admises en Algérie. Malgré ces pratiques, en écoulant sa production et en important, l'entreprise SIDER était en voie de reconquérir sa position sur le marché du rond à béton. Vers la fin de l'année 1995, une dépêche laconique de l'agence de presse APS annonçait que l'entreprise SIDER était en cessation de paiement. Cette surprenante information n'émanait pas de l'entreprise et son PDG se refusait à la commenter, se contentant de rappeler que le contrat de performance incluait un volet relatif au réaménagement de l'endettement de SIDER. Et depuis l'entreprise avait des projets. Avec ses collaborateurs, le PDG prévoyait de travailler avec la SONATRACH pour la production de – tubes sans soudure-, de créer une filiale en partenariat pour fabriquer des « réfractaires » ou encore de se lancer dans la production d'éponge de fer. Malheureusement, l'engagement et la détermination du PDG et de quelques-uns de ses collaborateurs seront stoppés net à quelques semaines de la première année de la mise en exécution du contrat de performance. Février 1996, suite à une plainte du ministère de la justice, ils sont placés sous mandat de dépôt et incarcérés pour : ‘'détournement de derniers publics, exposition des biens publics à la dilapidation et à la détérioration, utilisation des biens publics à des fins personnelles et au profit de tiers, conclusions de marchés contraires à la législation ayant entraîné un préjudice aux intérêts de l'Etat et déviation dans l'exécution des fonds publics''. Les quelques 20 000 travailleurs de l'entreprise et l'opinion publique sont secoués par la nouvelle ! Lors d'une émission télévisée, les actions anticorruption sont évoquées. Il y a eu par ailleurs, d'autres situations où l'on se serait attendu à l'ouverture d'une instruction judiciaire ou, à tout le moins, à une réaction des pouvoirs publics. Ainsi, début Avril 1996, le ministre de la restructuration, M. Benachenhou, révélait à la presse que l'Algérie achète de l'Etranger deux millions de tonnes de ciment pour le prix de sept millions de tonnes ! Cette déclaration n'a suscité aucune réaction officielle. Ni mise au point, ni explication, ni ouverture d'une enquête judiciaire. Avril 1997, le PDG de l'ERCO M. Boutarouk Belkacem et ses collaborateurs, sont mis sous mandat de dépôt. Le patron des cimenteries de l'Ouest algérien, est accusé d'avoir exécuté des marchées d'importation de sacs à ciment, contraire à la réglementation, et détournement de dernier public…, Une année plus tard ils seront libérés Tous réintégrés à leurs postes à l'exception du PDG, qui quelques temps après il fonda une entreprise privée, qui présenta ses services à l'ERCO même. On a éclaté aussi l'affaire des D.15, mais l'opinion publique ne saura rien. C'est-à-dire, que le mal a commencé au début des années quatre-vingt, et s'est gangrené pendant la période où le peuple algérien s'est retrouvé confronté à un terrorisme sanguinaire, c'est pendant cette période que certains rapaces ont fais leur beurre et leur sale argent Où Paris et Genève sont presque devenus des Wilaya d'Algérie. La corruption, la spéculation, les détournements et les marchés contraires à la réglementation ont toujours existés, depuis l'indépendance, seulement leur degré de gravité était très minime. Aujourd'hui, l'Algérie s'est retrouvée à la croisée des chemins, et Bouteflika a pris l'initiative de mener la lutte pour éradiquer ces fléaux, seulement cette lutte n'est ni facile, ni simple, c'est un champ de mines que les investigateurs traversaient. Rien que le problème des matériaux de construction dont le créneau du ciment qui est très juteux et que plusieurs acteurs jouaient sur sa scène depuis les débuts des années quatre-vingt dix n'est pas encore assaini, les spéculateurs et le fonds du problème sont très connus, sans pour autant intervenir énergiquement. Plusieurs enquêtes dans le passé touchant les barrons du ciment ont étaient tous simplement étouffés, plutôt classés ! Même la presse a contribuée beaucoup plus que les enquêteurs. Ce qui attire l'intention de l'opinion publique, c'est que le prix du sac du ciment n'a pas baissé malgré la promulgation par le gouvernement d'un décret exécutif fixant les marges plafonds de gros et de détail. La marge des détaillants est plafonnés officiellement à 60 da sur le sac de 50 kg et celle des grossistes à 40 da sur le prix sortie d'usine qui est fixé à son tour à 300 da le sac de ciment des cimenteries publiques et 330 da celui produit ACC Lafarge. Le front de la lutte contre la spéculation est ouvert à son tour, l'Etat veut s'attaquer aussi à la spéculation. D'abord le ministre du commerce a été saisi pour la révision du code du commerce et en premier lieu l'abrogation de la loi sur l'offre et la demande promulguer en 1990, en vue de la fixation des prix des produits à large consommation. Et c'est aussi le Président de la République qui est derrière cette initiative. Il a personnellement suivi ce dossier depuis trois mois.