Bien que réhabilité, à coup de centaines de millions, il y a plus d'une dizaine d'années, le réseau d'assainissement de la ville d'Oran constitue un des problèmes cruciaux que les autorités n'arrivent pas à résoudre malgré diverses tentatives. On pensait que sa réfection en buses de PHD allait être la solution définitive pour qu'enfin les rejets soient canalisés vers le ravin en contrebas. Ce fut malheureusement un coup d'épée dans l'eau puisque le problème revient épisodiquement sans qu'une solution définitive n'en vienne à bout. Les travaux de réparations effectués de temps à autre, pour parer au plus pressé, ne suffisent pas pour que des eaux noirâtres ne sortent de sous terre pour envahir divers quartiers, à tour de rôle. Le mouvement de terrain aidant, il ne se passe jamais un mois sans qu'on appelle les services de la voirie pour colmater les brèches. Le camion de l'officie national d'assainissement (ONA) est souvent mis à contribution, parfois plusieurs jours de suite, pour aider à déboucher les canalisations encombrées. Pour procéder à la réparation d'une fuite, décelée il y a quelques jours, les employés chargés de la tâche ont dû faire appel à un engin (case) pour creuser un trou de près de deux mètres au niveau du trottoir et même une partie de la chaussée pour déceler l'origine des eaux usées qui sortent de sous terre à une cinquantaine de mètres de la place de la pêcherie contre bas du quartier populeux de Sidi El Houari . Les ouvriers ont ainsi constaté que le regard collecteur qui doit évacuer les eaux usées des habitations et structure mitoyen, a été englouti par le sol instable, laissant couler dans le vide les rejets d'une vingtaine d'habitations. Pour pallier cette insuffisance, il a fallu créer un autre regard qui ne durera certainement pas éternellement, vu l'instabilité du sol qui, périodiquement, détériore également les canalisations d'eau. Pour le moment, aucune fuite de gaz n'a été signalée. À chaque glissement souterrain, les buses d'évacuation se cassent ou se détachent des regards collecteurs. Les eaux pluviales ou les rejets domestiques s'écoulent alors en dehors du réseau, imbibant le sol qui s'affaisse encore plus. «Un cercle vicieux», explique un entrepreneur. «Le glissement de terrain casse le réseau et les eaux d'infiltration accentuent le mouvement», ajoute-t-il. Avec leurs maigres moyens matériels et financiers, les services de la commune ne peuvent que parer au plus pressé pour éviter aux passants de patauger dans ces eaux noirâtres. L'intervention de la wilaya pour remédier au problème serait un soulagement pour les autorités locales et les habitants des bâtiments du quartier qui s'inquiètent quant au devenir de leurs immeubles.