Le général-major Ali Ghediri aurait continué à couler une retraite paisible, personne ou presque n'aurait entendu parler de lui. Mais, il tarde à se montrer à la hauteur du sérieux dont les observateurs ont peut-être trop vite affublé sa candidature. Une déclaration écrite envoyée aux médias, puis plus rien. Les Algériens n'ont pas encore entendu sa voix et sa communication est gérée jusque-là par la rumeur qui n'épargne aucun aspect de sa candidature : ses prétendus soutiens, son programme, son staff… Pour un nouveau venu sur la scène politique, ce n'est pas la meilleure façon de refaire son déficit d'audience et de notoriété. À moins de quarante jours de la date fixée pour le dépôt des dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 18 avril 2018, les observateurs s'interrogent sur la réponse qui sera réservée par le Conseil constitutionnel au dossier du général à la retraite. Si on a rapidement compris que l'officier supérieur ne porte pas le système dans son cœur, on doit aussi savoir qu'il n'est pas naïf au point de croire en ses chances dans une confrontation directe avec le président Bouteflika, les choses, dans le cas de figure, ne pouvant pas être autres que ce qu'elles ont toujours été. Selon le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid, citant des sources informées, des soutiens supposés du général Ali Ghediri s'activent pour que cette candidature ne soit pas empêchée à cause des obligations imposées aux officiers à la retraite. Une «candidature folklorique», c'est pourtant ce qu'ils défendent. Ils ne manquent certes pas d'arguments mais l'avantage avec cette fois-ci, c'est qu'on doit attendre encore pour être fixés. Cet attentisme généralisé de la classe politique appelle bien des questions, d'autant plus qu'il n'épargne pas les partis de la majorité qui, à pareille période en 2014, avaient déjà chauffé les tambours de la campagne pour le quatrième mandat. Trois d'entre eux, le FLN, le RND et TAJ, ont certes appelé le président Bouteflika à se représenter, mais ils l'ont fait du bout des lèvres et après de longues semaines de mutisme.