L'Algérie a-t-elle vraiment une opposition digne de ce nom, c'est-à-dire, fiable, crédible, autonome et sérieuse ? Cette question qui taraude depuis longtemps l'esprit de nos compatriotes en dit long sur la profondeur du marigot dans lequel se débat notre pays. Et puis, de cette molle opposition qui aurait pu être affublée de l'infamante étiquette de suicidaire, de mourante, de grabataire et ayant servi de malheureuse piétaille à des manœuvres de déstabilisation diligentées de cercles occultes en subsiste-t-il quelque chose aujourd'hui? L'idée de Abdallah Djaballah de chercher un consensus sur un candidat unique de l'opposition pour la prochaine présidentielle avait laissé entrevoir l'espoir d'une action commune, mais il n'en sera apparemment rien. L'initiative a pris du plomb dans l'aile avant même la tenue de la réunion à laquelle a appelé le président du FJD pour ce mercredi. On est déjà sûr que presque tous les poids lourds de la scène politique, soit le RCD, le FFS et le PT, ne seront pas présents. Même le candidat indépendant Ali Ghediri a changé d'avis après avoir donné son accord de principe dans un premier temps. L'opposition peut être définie comme l'ensemble des forces politiques qui expriment des divergences importantes par rapport aux détenteurs du pouvoir. Cette opposition peut prendre deux formes différentes. Elle peut s'exprimer au sein du Parlement à travers des représentants élus, mais également en dehors, c'est-à-dire dans un cadre extraparlementaire. Ainsi, à la veille des nouvelles réformes annoncées par le Président candidat, la question du statut de l'opposition politique en Algérie mérite d'être soulevée. L'opposition a, semble-t-il, repris du poil de la bête et promet désormais aux algériens de bien belles prouesses dans l'avenir. Il est vrai qu'étant usée jusqu'à la corde et victime propitiatoire d'un certain nombre d'inconséquences, d'incohérences, de déchirements, de compromissions, d'illusions ou tout simplement de naïvetés qui auraient constitué de bien réelles faiblesses pour son camp, cette opposition-là ne s'est pourtant jamais remise de ses débâcles d'aussi spectaculaire manière vu qu'elle tourne souvent autour du pot, s'entre-déchire en écho à un simple cri de sirène et s'abstient de serrer ses rangs. En quelque sorte, son expérience est celle de la défaite, du repli et même à certains égards de ‘'trahisons''.