Le général à la retraite, Khaled Nezzar, a été entendu ce mardi par le juge d'instruction près le tribunal militaire de Blida dans le cadre de l'affaire tristement célèbre de Said Bouteflika et des deux généraux des renseignements. En effet, Khaled Nezzar a été entendu durant deux heures par le juge d'instruction près le tribunal militaire en tant que témoin, dans le cadre de l'enquête sur l'affaire d'atteinte à l'autorité de l'Etat. Pour rappel, le général à la retraite, Nezzar avait révélé des échanges d'appels téléphoniques entre lui et Said Bouteflika dans lesquels il a témoigné de plusieurs actes graves vis-vis du frère de l'ex-président de la République. Tout en rappelant que Khaled Nezzar avait publié une déclaration dans laquelle il dénonce le complot organisé par le frère du président déchu, Said Bouteflika, qui s'accrochait au pouvoir et était prêt à annoncer l'Etat de siège ou l'Etat d'urgence. Affirmant l'avoir mis en garde contre le recours à la violence contre les manifestations pacifiques et a compris qu'il (Saïd Bouteflika) se comportait comme le seul décideur et que le Président en titre était totalement écarté : «Je lui ai dit que la balle est encore dans votre camp. Surtout, ne perdez pas de temps, le mouvement est en train de faire boule de neige, bientôt il sera trop tard !» Nezzar a évoqué également un autre contact avec le frère-conseiller du Président déchu le 30 mars, mais par téléphone : «Au son de sa voix, j'ai compris qu'il était paniqué.» Il venait d'apprendre, précise-t-il, que le vice-ministre de la Défense avait réuni les commandants des forces et qu'il pouvait agir contre Zéralda d'un instant à l'autre. «Il voulait savoir s'il n'était pas temps de destituer le chef d'état-major (…). Je l'en ai dissuadé fortement au motif qu'il serait responsable de la dislocation de l'armée en cette période critique. La balle était de nouveau dans le clan des Bouteflika. Je pensais qu'ils allaient agir rapidement, d'autant que Saïd – il le disait – craignait d'être arrêté à tout moment.» En ce 29 avril 2019, Nezzar venait de servir Saïd Bouteflika sur un plateau d'argent. Le témoignage de Khaled Nezzar alourdit encore plus les accusations portées contre Said Bouteflika