Le processus de destitution du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb, est enclenché. Désigné par un coup de force suite à la destitution de Said Bouhadja, Bouchareb est appelé lui aussi à partir par la force. Retournement spectaculaire à l'Assemblée populaire nationale. Quelques heures après l'annonce faite par les membres du bureau de retirer leur confiance au président, Mouad Bouchareb, en lui demandant de démissionner «immédiatement», un communiqué de cette institution a démenti formellement avoir convoqué une réunion de son bureau, en rappelant que celui-ci, conformément à son règlement intérieur et notamment à ses deux articles 9 et 18, ne peut se tenir que sur convocation de son président et sous sa présidence. Aussi, le communiqué indique-t-il que le bureau de l'APN tient ses réunions et rend ses décisions en présence d'une majorité de ses membres, ce qui n'est pas, selon les auteurs du communiqué, le cas de la réunion tenue ce dimanche. Et d'ajouter que les décisions prises officiellement ne peuvent être annulées par une réunion qui ne remplit pas toutes les conditions légales, et en présence de membres dont les postes ont été déclarés vacants et remplacés par d'autres députés suivant les procédures constitutionnelles et réglementaires en vigueur. Les rédacteurs du communiqué, qui porte l'empreinte de son président, accusent les membres du bureau qui s'étaient réunis en son absence de «menacer la stabilité et la cohésion» de l'institution législative et de vouloir en ternir la réputation aux yeux de l'opinion publique. Ne s'avouant pas vaincu, le président de l'APN tente de revenir, en invitant «tout le monde à faire preuve d'un sens de responsabilité pour clôturer la session parlementaire du printemps». Pour rappel, les membres du bureau avaient justifié leur retrait de confiance au président de l'APN par les développements que connaît le pays. Dans leur déclaration, ils avaient souligné qu'en raison de son rejet par le groupe parlementaire de son propre parti, le FLN, Mouad Bouchareb est devenu un facteur de blocage de l'APN. Le FLN a justifié son appel à la démission de Mouad Bouchareb par le «mouvement populaire exigeant le départ des symboles du régime».