La situation du secteur de la santé à Mostaganem va de pire en pire avec des responsables qui n'ont pas bougé depuis des années. La situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur a fait réagir les médecins qui ont tenu à exprimer leur ras-le-bol et dire ‘'Basta'' à l'insouciance des responsables de la santé à Mostaganem. En effet, dans une lettre adressée à la tutelle avec le cachet ‘'urgent'', les praticiens généralistes, exerçant notamment au niveau des urgences médicales chirurgicales de l'établissement public hospitalier ‘'Ernesto Che Guevara'', dénoncent les conditions déplorables et ‘'catastrophiques'' dans lesquelles ils exercent leur noble métier. Les médecins évoquent une attitude méprisante du premier responsable envers les praticiens qui font face à un manque flagrant de moyens de diagnostic et thérapeutiques. Le premier responsable est accusé de mauvaise gestion, allant jusqu'à s'abstenir à pallier les défaillances signalées, mettant en péril la vie des malades. En plus de l'annulation abusive de leurs acquis et l'écartement du partenaire social, des coups sont portés au moral des praticiens qui se sont retrouvés, disent-ils, contraints d'exercer une ‘'chirurgie de guerre'', vu l'absence de tout moyen nécessaire à la bonne prise en charge du malade. Les médecins appellent, à cet effet, à la normalisation et l'amélioration des conditions de travail, notamment aux UMC et au renforcement en personnel médical et paramédical et en matériel médical permettant aux praticiens concernés de remplir convenablement leur travail pour une meilleure prise en charge des malades. Concernant les défaillances graves dénoncées par ces derniers, on retrouve premièrement l'état de la salle d'accueil qui ne répond pas aux normes, sans des moyens de surveillance des paramètres vitaux tel que le moniteur patient multiparamétrique au niveau de la salle de déchocage et la salle d'observation. Quant à l'appareil de radiologie, il est souvent en panne mettant en péril la vie des malades polytraumatisés qui sont transportés vers l'hôpital (plus de 2 km) avec les risques qu'ils encourent pendant le déplacement. Aussi, un laboratoire défaillant avec des bilans d'urgence insuffisants (manque du bilan biologique : FNS, ionogramme, urémie, créatinémie, dosage de la troponine, lypasemie et bilan d'hémostase). Des appareils tels que le nébulisateur (un seul) et l'ECG (un seul) sont souvent en panne posant un problème de diagnostic et thérapeutique pour les patients présentant une urgence cardiovasculaire. L'EPH ‘'Che Guevara'' dispose de seulement deux scanners, un à l'hôpital et l'autre aux UMC, les deux sont en panne. Cette défaillance est à l'origine des évacuations vers Oran, disent-ils, ajoutant : ‘'à quoi bon avoir un neurologue sans scanner ?'' Le plus ‘'scandaleux'' est l'absence d'autoclave au niveau de la salle de soins pour stériliser le matériel de suture et de soins. ‘'Même l'élévateur (ascenseur) est en panne'', ont-ils regretté. A cet effet, les médecins généralistes de l'EPH de Mostaganem demandent l'ouverture d'une enquête pour répondre à la question ; pourquoi l'EPH de Mostaganem avec plus de 25 services et avec un nombre très important de spécialistes de santé publique et des hospitalo-universitaires (près de 140) continue d'évacuer ses malades vers le CHU et l'EHU d'Oran, ainsi que l'EHS de Canastel avec un nombre d'évacuations qui ne cesse d'augmenter.