Certaines agences de voyages en Algérie remplissent les caisses illégalement en recourant à des combines réalisables grâce aux nouvelles technologies sans qu'Amadeus ou les compagnies aériennes puissent intervenir. Qui de nous n'a pas sollicité une agence de voyages pour l'achat d'un billet. Certains avaient fait confiance au réseau de vente d'Abimou Booking, une agence algéroise, pour réserver leurs billets d'avion. Mais il se trouve que des vendeurs n'effectuent jamais les réservations auprès des compagnies aériennes. Certains citoyens ne pourraient jamais partir, et se retrouveraient bloqués à l'aéroport, car leurs billets n'existent pas. Et les dirigeants de l'agence Abimou sont aux abonnés absents. C'est le cas d'un citoyen à Mostaganem dont la réservation a pris une tournure amère. Il s'est vu annuler la réservation sans aucune explication et l'Agence Abimou, s'en lave les mains et endosse la responsabilité à son vendeur. En Algérie, selon un ancien voyagiste, la possibilité d'émettre un billet électronique a ouvert, malheureusement, une brèche qui permet de tricher en toute impunité. Une fois que la réservation est répercutée sur le fichier Word, l'agent de voyages peut modifier à sa guise et mettre le tarif qu'il veut." Le témoin fait remarquer que, "bien entendu, ce même tarif est soumis au client à qui on fait comprendre qu'il n'a pas le choix, en évoquant l'indisponibilité ou en briguant des frais de service qui sont d'actualité uniquement pour les compagnies européennes. Il s'agit pourtant de dividendes qui ne sont pas transférables et surtout non réglementés par la législation algérienne". Les agences de voyages négocient parfois, grâce à des conventions contractées avec les compagnies aériennes, des prix préférentiels qu'elles ont le droit d'accorder ou non à leurs clients. D'autres jouent sur les frais de service entre ceux qui les ramènent à la baisse pour décrocher le marché et ensuite gagner sur les tarifs des billets. D'autres, au contraire, les augmentent et les imposent au client sans l'afficher par écrit ou le tenir au courant. À noter que les frais de service sont négociés entre la compagnie et l'agence (compagnies européennes) avec la suppression de la commission (réduite à peine à 1%). Une pratique valable au niveau international mais pour des clients qui ont le choix d'acheter sur internet ou solliciter les services d'une agence, ce qui est loin d'être le cas en Algérie. Il existe aussi des agences qui ne sont pas agréées IATA et qui se retrouvent à sous-traiter chez les agences qui ne le sont que pour partager ensuite les bénéfices qui seraient "gonflés" par le biais d'un tas d'astuces. Amadeus est le premier fournisseur mondial de solutions technologiques et de distribution pour l'industrie du voyage et du tourisme, adopté en Algérie par la majorité des agences de voyages tout autant que les compagnies aériennes, sauf par Air Algérie, même si la compagnie nationale est actionnaire à hauteur de 60% dans Amadeus Algérie, mais là n'est pas le propos. Interrogé précisément sur le problème des agences de voyages, un responsable de cette entité reconnaît "avoir entendu parler de cela sans pouvoir le prouver". Et en insistant pour savoir s'il n'y avait pas moyen d'éviter ce genre de pratiques, il répond : "Il faut d'abord situer les responsabilités car, parfois, le propriétaire d'une agence de voyages ne peut pas contrôler ceux qui travaillent pour lui, mais peut rompre la relation de travail''.