La société algérienne assiste, depuis quelques années, à un retour en force des pratiques ancestrales, aucun coin du pays n'a pu échapper à ses formes de médication spirituelle, la « rokia » s'installe lentement mais sûrement, gagne de jour en jour d'adeptes. A Mostaganem, comme ailleurs, les mostaganémois ont opté pour ce mode de traitement a fortes doses de foi et d'eau « merkiya » et déjà des « rakis » ayant acquis une bonne réputation, exercent à guichets fermés. « Réflexion » est allée pour ses lecteurs à la découverte de ce monde « enchanté », dont les avis sur cette pratique, se partagent différemment de l'un à l'autre… ! A Mazagran, la population n'éloge qu'un seul « raki » dont elle ne cesse de vanter les qualités et « la main »….Une main qui guérit presque tous les maux, aucun malade n'est revenu avec sa maladie ,tous ont quitté le lieu avec une mine superbe et sans le moindre mal,certaines personnes rencontrées,au sein de la cour du « raki »,à attendre leur tour,racontent que le jeune « raki » est parvenu à soulager un malade, qui était amené sur un brancard et avec une lettre médicale pour son orientation au bloc chirurgical, malheureusement, ce dernier, après être admis au sein de la chambre de consultation du « raki », ressort après une heure, sans le moindre mal et sans le brancard, malheureusement, ces affirmations n'ont pu être confirmées par le « raki » que nous n'avons pas pu voir et qui paraît a tout fait pour nous esquiver, pour des raisons que nous ignorons et dont l'un de ses assistants nous a gentiment dit que le jeune « cheikh » déteste la publicité et tient à demeurer inconnu du monde de la presse qui dénature les propos et la « baraka »… ! Donc, il nous sera très difficile d'offrir à nos lecteurs la version et l'avis d'un « raki » de bonne réputation sur le métier qu'il exerce. Afin d'éclairer davantage l'opinion, nous nous sommes rapprochés d'un médecin, exerçant au centre ville de Mostaganem, qui n'est pas allé par quatre chemins, pour nous dire que cette pratique est illégale, déloyale et doit être interdite, car beaucoup de ces malades lui sont revenus dans un état piteux après avoir pratiqué de la « rokia » et bu des solutions qui leur étaient très désagréables, en déclarant qu'ils sont plus malades depuis l'utilisation de cette pratique. Il nous confirme également que l'ingestion des produits indiqués à titre de traitement miraculeux, est très nocive, elle n'est pas facilement tolérée par l'organisme qui réagit par un dérèglement, se caractérisant par l'apparition de troubles digestifs et par de graves intoxications qui souvent nécessitent des lavages gastriques. Beaucoup de malades souffrant de pathologies organiques et psychiques ont fini par se faire hospitaliser, en agonisant et après avoir subi des séances de « rokia » sans la moindre amélioration de l'état de santé. Au cours de l'enquête sur ce délicat sujet, nous avons rencontré un père, dont la peine et la douleur se lisent encore sur son visage, il revient d'une visite qu'il vient de rendre à sa fille aînée, hospitalisée au sein de l'hôpital de psychiatrie depuis presque un mois. Elle a souffert d'une psychose névrotique d'après le certificat qui lui a été remis et qui nous a été présenté par le père, mais dont elle a interrompu le traitement médical sur l'avis du « raki » et s'est contentée de séances de « rokia » et de la prise d'un mélange sirupeux à base de miel et d'eau de rose. Un autre malade ayant subi des séances de « rokia » et bu de l'eau sur laquelle a été récitée des versets de Coran, ne partage point l'avis du père malheureux, il se déclare avoir être soulagé de tous les maux qui lui empoisonnaient l'existence, il se dit même avoir pris du poids et ne point souffrir d'aucun mal. Un jeune « imam » interrogé sur la question,a essayé de nous éclairer davantage en nous confirmant que la « rokia » est une pratique destinée surtout à chasser les mauvais esprits qui hantent certaines personnes,elle ne traite jamais les maladies,qui restent du domaine de la médecine . En fin de compte, les opinions sur cette nouvelle mode de traitement qui a le vent en poupe, différent d'une personne à l'autre ; le recours à cette pratique progresse de jour en jour et le foisonnement de « rakis », d'un coin à l'autre, ne fait que confirmer ce pseudo retour aux sources, qui ne semble profiter qu'à ces pratiquants qui s'enrichissent sur le dos de tant de malheureux, qui croient à toutes les histoires colportées ça et là. La santé de tant de citoyens ignorants, demeure en jeu en face de ce puéril qui la guette. Le manque d'information sur cette pratique « moyenâgeuse »paraît être à l'origine de cet engouement porté envers elle, une large campagne de sensibilisation autour de ce thème s'impose, afin de l'enrayer des mentalités nourries surtout par des ragots qui n'ont jamais pu être vérifiés sur l'authenticité de tant de miracles qui n'ont jamais eu lieu…. !