Les conséquences de certaines pratiques «guérisseuses», dites traditionnelles, opérées par des Rakis, prennent des proportions alarmantes, à la lumière de la permissivité observée par les instances de la tutelle qui ne sont pas parvenues à mettre en place un dispositif efficace de lutte contre ce charlatanisme «déguisé». L'une des expressions alarmantes de ces pratiques est survenue, hier, dans la localité d'El Hassi, lorsqu'une femme, Y.A., âgée de 54 ans et mère de 9 enfants, a laissé sa vie entre les mains d'un guérisseur «raki» et son épouse, à l'issue d'une séance de hijama à laquelle a été soumise la victime, pour soi-disant, se rétablir d'un malaise «curieux» dont elle souffrait depuis quelque temps. Selon des différents témoignages que nous avons recueillis auprès de ses proches, la victime présentait les symptômes d'une anémie avec une forte migraine. Le médecin-généraliste qu'elle avait consulté l'avait rassurée, lui confirmant son bon état. Mais les assurances du médecin n'ont pu ainsi mettre à terme son malaise organique, ce qui ouvrait la porte à toute sorte d'interprétations à ce problème. Selon ses proches, la victime perdait connaissance et était tout le temps agitée, subissant même des convulsions. Trois jours après la première consultation effectuée par son médecin traitant, la défunte a repris ses mouvements habituels et parvenait, un tant soit peu, à marcher de façon autonome et son visage pâle avait aussi repris ses couleurs. N'ayant pas été convaincue par le diagnostic, fait par son médecin traitant, la victime demande alors à son fils de l'emmener chez un Raki, mais ce dernier lui avance un niet catégorique. Elle demande alors à l'un de ses proches de l'emmener chez un guérisseur traditionnel «Raki» dont la femme pratique la «hijama». Un couple, très connu dans la localité d'El Hassi, vu que chacun d'eux s'occupe des malades du même sexe. Arrivée sur place et après avoir exposé son problème à l'épouse du Raki, cette dernière décide de pratiquer une «hijama». A savoir que la «hijama» ou saignée consiste en une incision qui se fait en un point précis du corps, avec un objet contendant servant à faciliter l'évacuation du sang. Soumise à cette dure épreuve, la victime perd connaissance sur place et son état se complique davantage. Choqués par la dégradation rapide de son cas, ses proches l'emmènent en urgence à l'EHU d'Oran où elle rend l'âme. Alertés, les éléments de la gendarmerie de la localité d'El Hassi se sont dépêchés sur les lieux et ont arrêté le «raki» et sa femme qui sont actuellement mis en examen. Il n'est pas inutile de souligner que cette pratique est considérée illégale par le conseil de l'ordre des médecins et condamnée par le code de la déontologie médicale à travers ses articles 31, 17 et 18, la hidjama, relevant de la médecine alternative, est pratiquée dans toutes les régions d'Algérie. “Ce n'est pas un module enseigné dans le cursus de la formation médicale. Elle met en danger la santé des citoyens et provoque plusieurs maladies suite à l'utilisation d'une lame non stérilisée ou d'une ventouse mal conçue.” Ce phénomène gagne du terrain, partout en Algérie et ses proportions deviennent de plus en plus alarmantes et leurs conséquences sont incalculables. Dans une étude consacrée à ce sujet, un organisme médical spécialisé a qualifié de “dangereuse” cette pratique, indiquant que “70% des personnes qui y recourent, risquent de contracter le SIDA et cette pratique expose un grand nombre de patients à des conséquences désastreuses.” Quant à la rokia, elle connaît une véritable explosion, promettant des solutions miracles aux problèmes de mariage, de stérilité, de démence, de guérison des sujets atteints d'une infirmité partielle ou totale, ou encore de venir à bout du mauvais œil, les victimes des Rakis sont généralement des femmes issues de différentes couches sociales.