Le vice-président du MSP Abderrezak Mokri , a remis sur le tapis la revendication de son parti pour une levée « immédiate » de l'état d'urgence considérant que celui-ci n'est souvent qu'un prétexte pour empêcher l'existence d'une véritable vie politique nationale Ceci est une question qui ne se pose même pas, tant il est connu que les gouvernements sont les fusibles qui sautent, mais la véritable question est celle de permettre des élections libres et transparentes qui ouvriraient la voie à une alternance au pouvoir », a déclaré ce samedi 29 janvier, Abderrezak Mokri, à la Chaîne III de la radio nationale. Interrogé sur les rumeurs persistantes en Algérie qui évoquent un remaniement imminent de l'exécutif, notamment le départ du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le vice président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'y est pas allé par quatre chemins pour décrier l'absence d'une véritable démocratie en Algérie et l'absence des espaces d'expression collective et individuelle. Le MSP est, avec le FLN et le RND, membre de l'Alliance présidentielle au pouvoir. Aussi, l'intervenant a-t-il remis sur le tapis la revendication de son parti pour une levée « immédiate » de l'état d'urgence considérant que celui-ci n'est souvent qu'un prétexte pour empêcher l'existence d'une véritable vie politique nationale. Mokri rappellera que cette requête a été introduite par le groupe parlementaire du MSP il y a trois ans à l'Assemblée populaire nationale (APN), mais qu'elle est demeurée sans suite. Il regrettera que la capitale soit toujours interdite aux marches au moment où les pouvoirs publics « demandent aux citoyens de manifester pacifiquement ». Et de s'interroger : « Comment voulez-vous qu'ils sortent manifester si on leur interdit de le faire au nom de l'état d'urgence ? On a fait des rassemblements dans des salles fermées mais avec le temps, cela n'est plus efficace car les gens ont besoin de marcher ! ». Sur un autre plan, le responsable du parti présidé par Aboudjerra Soltani a particulièrement insisté pour que l'Etat lève toutes les restrictions sur la liberté d'association, garantie par la Constitution algérienne. « Que l'Etat lève la main sur les associations. On a eu des cas d'empêchement même s'il ne s'agit pas d'associations à caractère politique. C'est le cas pour des personnes qui ont voulu défendre la mémoire de notre histoire, ou encore qui ont essayé d'organiser la corporation des poètes. Il faut laisser les gens », dira l'invité de la radio. Interrogé sur le devenir de l'Alliance présidentielle, Abderrezak Mokri a estimé qu'elle est « en panne ». Déclarant que son point de vue sur cette question a souvent irrité son entourage, il ajoutera : « Je ne peux pas me prononcer à la place d'une institution mais il appartient à ceux qui la dirigent de réfléchir à son devenir car on est devant des échéances et des circonstances qui exigent cette réflexion ! ».