Les souscripteurs dénoncent le retard accumulé dans la réalisation des logements dont la qualité est loin d'être parfaite, notamment par rapport aux prix imposés par les promoteurs. La wilaya de Sétif qui compte plus de 1,5 million d'habitants a lancé, au début de l'année écoulée, un ambitieux programme pour la construction de 25 000 logements sociaux participatifs, dans le cadre du programme quinquennal du président de la république, visant la réalisation de 1 million de logements. En effet, Sétif qui enregistre un grand déficit est l'une des rares wilayas du pays ayant réussi à mettre sur les rails ce programme. Ainsi, 10 000 unités LSP sont en cours de réalisation et les travaux au niveau de certains sites avancent à grands pas, au moment où d'autres accusent un retard considérable, loin de satisfaire les souscripteurs qui sont “las” d'attendre des logements dont les prix ne cessent d'augmenter. “Dernièrement, le promoteur m'a convoqué et m'a demandé de lui verser 100 000 DA, alors que j'ai déjà versé 800 000 DA. J'ai dû vendre ma voiture et les bijoux de mon épouse. je ne pourrai plus supporter d'autres dépenses. À ce prix-là, ce n'est plus un logement social participatif qu'on attend, mais un logement promotionnel”, dira Abbès, un bénéficiaire d'un logement auprès d'un promoteur privé. En effet, lors d'une visite d'inspection à travers les différents chantiers de construction, le wali de Sétif, loin d'être satisfait du rapport qualité-prix des logements LSP pratiqué par certains promoteurs, a demandé à ces derniers d'améliorer la qualité des matériaux et des finitions, notamment au niveau des parties communes, entre autres les escaliers. Des frais “inutiles”, selon ces mêmes entrepreneurs. Aussi, ils font appel aux bénéficiaires pour couvrir ces frais, mais sans passer par la banque conventionnée. Ce sont, comme les qualifient les souscripteurs, “des dessous-de-table” qu'ils sont contraints de verser, sinon ils se verront écartés de la liste des bénéficiaires et remplacés par d'autres plus “solvables”. Pourtant, la liste est passée au peigne fin par une commission ad hoc. Toujours dans le même contexte, certains bénéficiaires de logements sociaux participatifs auprès d'un promoteur public, à savoir Getic, voient que les travaux n'avancent pas. Faute d'effectif, le projet de réalisation du quota alloué à cette entreprise qui, rappelons-le, a participé à la réalisation du nouveau pôle universitaire El Bez, qualifié de joyau architectural, fait du sur-place. “Cela fait plusieurs mois que le chantier a démarré, mais nous ne voyons pas le bout du tunnel”, nous a affirmé un souscripteur qui n'a pas hésité à nous révéler qu'il allait ester la société Getic en justice pour le préjudice causé. Autre pomme de discorde entre les promoteurs immobiliers et leurs souscripteurs est le prix du mètre carré en contradiction avec la qualité de l'ouvrage. D'ailleurs, les bénéficiaires des 70 logements participatifs de l'OPGI de Sétif voient qu'ils ont été arnaqués. En effet, un appartement de 75 m2 est cédé à 197 millions, alors que les travaux et la qualité des finitions laissent à désirer. “Cet appartement m'a coûté les yeux de la tête, alors qu'il est inhabitable. allez voir la qualité du bois, du carrelage, de la faïence... ”, fulmine un des futurs bénéficiaires. “Le prix a augmenté parce que le projet a accusé un grand retard. Cela fait plus de 3 ans que nous attendons ces appartements. En attendant, nous vivons dans des locations à 10 000 DA le mois et ça risque de durer encore longtemps”, renchérit un autre bénéficiaire. Faouzi Senoussaoui