La gestion du tissu urbain à Sétif ne cesse de soulever le courroux de la population et son impact sur le cadre de vie des citoyens est plus qu'apparent ces dernières années. C'est la délivrance des permis de construire « entachée d'irrégularités » qui est mise à l'index en l'occurrence par les riverains. C'est ainsi que le cadre architectural hérité de l'époque coloniale au centre-ville commence à épouser les formes anarchiques des nouveaux lotissements. L'exemple flagrant émane du bouleversement du cadre architectural résidentiel de la cité « Bon Marché » (ex-cité Lévy) par l'intronisation de bâtis à plusieurs étages et à locaux commerciaux supplantant le style villa à un seul étage. La déformation du paysage urbain est plus qu'apparente, la qualité de vie des riverains souffre à plus d'un titre de cette agression. Le dernier cas d'irrégularité urbaine constaté à Sétif demeure celui de l'empiètement de l'espace public de l'avenue du 8 Mai 1945. Des piliers ont été érigés sur l'espace réservé au trottoir, rasant du coup les arbres séculaires de l'avenue. L'agression urbaine et l'empiètement de l'espace public n'ont guère eu raison de l'indifférence puisque le « forfait » menaçait de porter un lourd préjudice à l'avenue la plus appréciée de la ville de Sétif et la mieux aérée, la célèbre route de Constantine. L'intervention des pouvoirs publics n'a pas, cette fois-ci, failli aux doléances des riverains. Actuellement, c'est l'affaire de la construction d'un hôtel R+8 au milieu de la Cité des moudjahidine (ex-Cité des combattants), composée de 53 villas, qui risque de remettre en question la qualité de la gestion de l'espace urbain à Sétif. Les habitants protestataires brandissent le statut de cité résidentielle propre à leur espace d'habitation tout en menaçant contre toute tentative de « violation et de non-respect des lois définissant les règles générales d'aménagement d'urbanisme et de construction ». Dans leurs écrits adressés au Premier ministre, au wali de Sétif, au président d'APC, au ministère de l'Habitat ainsi qu'au ministère des Finances, il est fait état du « piétinement du domaine public, d'un plan de masse entaché d'irrégularités et de complicités entre les services de l'APC, de la SUCH et de la DUCH ». Outre cela, on relève l'absence de consultation publique pour la réalisation de l'ouvrage touristique. Il est écrit aussi que même les services administratifs et techniques du ministère concerné « n'ont pas été avisés » de la réalisation du projet. Selon les contestataires, l'édification d'un tel ouvrage sur le site d'une ancienne villa démolie engendre de graves problèmes liés à l'ensoleillement et à la protection du cadre de vie des riverains. Les services techniques de l'urbanisme à Sétif sont à ce titre interpellés sur l'empiètement des parties relevant du domaine public, un chapitre qui pourrait surgir dans le cas d'une promotion immobilière établie sur le site d'une résidence individuelle à la cité le Caire (ex-la Pinède). Une autre affaire qui pourrait soulever moult protestations. A. B.