Au lendemain des élections législatives, les chiffres annoncés par l'administration locale ont fait ressortir une participation citoyenne de 34,24% dans la wilaya de Sétif qui compte une population de 773 949 inscrits. Le suffrage exprimé a donc été estimé à 224 751 voix, alors que le nombre des non-votants a atteint 508 514 personnes. Si, pour les résultats annoncés tard dans la soirée du scrutin, le FLN avec 5 sièges, conduit par Salah Goudjil, s'est positionné loin devant le RND et le mouvement Infitah de la jeune Naïma Farhi, tous deux avec 3 sièges, le PNSD et le MSP, avec 2 sièges chacun, et le FNA avec 1 seul siège, le lendemain un remaniement notable a été opéré au niveau des résultats officiels annoncés. Le RND, conduit par Yahia Guidoum à Sétif, non convaincu par les 3 sièges obtenus, se voit bénéficier d'un siège supplémentaire, au même titre d'ailleurs que le FNA, au détriment des deux sièges acquis la veille par le PNSD. Questionné à ce sujet, le DRAG de Sétif nous confirme qu'après vérification du décompte final par le centre des opérations électorales, il s'est avéré qu'« une erreur de saisie est survenue au niveau des statistiques », sanctionnant ainsi le PNSD dont « le quotient électoral atteint plus la barre des 5% de voix » exprimées en sa faveur. Mais interrogé aussi à propos de l'influence du match du football qui se déroulait au moment de la clôture du scrutin, si on prend en compte les accusations des partis contestataires, le DRAG confirme qu'« aucune répercussion notable n'a influé sur le bon déroulement de la consultation électorale ». De ce fait, aucune répercussion n'est à signaler, même si tout au long du match de football, le personnel du centre des opérations électorales au niveau de la wilaya était carrément branché sur le match de football par le biais du téléviseur placé dans la même salle. Cependant, outre les contestations relevées à Sétif depuis l'annonce des résultats du scrutin, c'est le cas du leader du PNSD à Sétif qui mérite d'être signalé puisque Hamdaoui Sihamdi, la tête de liste du parti, a été évacué hier vers l'hôpital de Aïn Oulmane suite à une attaque. L'incident marque, en effet, l'ampleur de la contestation des irrégularités survenues avant la fermeture des bureaux de vote, au moment du dépouillement et au moment de la saisie, si on se réfère à la réaction des partis contestataires composés du PNSD, d'Ennahda et d'El Islah. Car, selon certaines sources partisanes, le PT, conduit par Djelloul Djoudi, chef du groupe parlementaire, aurait récolté 1 siège, au même titre qu'Ennahda et El Islah. Jusqu'à hier, au niveau des QG des formations politiques, aucune déclaration officielle n'a été enregistrée car les représentants, « soumis » à la discipline de leurs partis respectifs, préfèrent les déclarations de presse de leurs bureaux centraux à Alger, a-t-on relevé. Et, de ce fait, aucun point de presse n'a été programmé à Sétif depuis l'annonce des résultats. Reste que l'incident, provoqué par l'hospitalisation de la tête de liste du PNSD, n'a pas manqué de provoquer quelques remous tant du côté des partis politiques, qui contestent la régularité du scrutin, que parmi la population. Abdehalim Benyelles, La Tribune