La capitale des Hauts-Plateaux a renoué donc avec la fièvre de Dame coupe. En effet, contrairement à ses habitudes, Sétif s'est réveillée doucement. La circulation n'était pas dense, et les rares piétons s'affairent à rejoindre leurs postes de travail. Au niveau des points de départ, des bus affrétés spécialement pour le déplacement au stade du 5-Juillet, on s'attelle à regrouper les retardataires. Il faut dire que la plupart des supporters ont commencé à rejoindre la capitale la veille. Des centaines de véhicules venus des quatre coins de la ville de l'antique Setifis ont, en effet, défilé durant toute la soirée de lundi à mardi vers le temple olympique. À l'approche de l'heure de vérité, les quartiers se sont vidés totalement. Commerces, administrations et autres activités ont suspendu leur cours normal. Il y a ceux mêmes qui ont décidé d'accorder à leurs employés une journée chômée et payée pour leur permettre d'assister à cette finale inédite, laquelle a fait renaître aux plus nostalgiques l'époque où l'ESS (détenteur de six Coupes d'Algérie) disputait un tel événement. Benaïssa, l'arbitre de cette finale, donne le coup d'envoi de la 41e édition de la Coupe d'Algérie. Toute la région des hautes plaines retient son souffle. Rien ne bouge au centre-ville qui donne l'impression de vivre sous “couvre-feu”. Même les rares commerces restés en activité ont baissé rideau le temps de suivre cette confrontation retransmise en direct sur le petit écran. Les Unionistes parviennent à tenir le coup durant les 90' de la partie ; cependant au début de la première partie des prolongations, Messaoud profite du relâchement physique des Grenats pour marquer l'unique but de la partie. C'est le coup de grâce pour cette jeune équipe sétifienne qui ne parvient pas à revenir au score malgré tous les efforts déployés par Hannachi et ses poulains. Au coup de sifflet final de la rencontre, c'est un sentiment de tristesse mêlé à une certaine fierté. “Au moins, ils ont tenu le coup durant tout le match. C'est dommage de perdre de cette manière”, estime-t-on du côté de Aïn El-Fouara. Ainsi donc la belle aventure du Petit poucet de cette édition s'est arrêtée dans le dernier tour, et de quelle manière. Toutefois, chez les joueurs tout comme chez les supporters, c'est une mission accomplie à cent pour cent, quoiqu'au fond, les camarades de Toufik Mouyet pouvaient prétendre à quelque chose. Cette belle page dans l'histoire du doyen du club des Hauts-Plateaux pourra lui servir d'élan pour appréhender sereinement l'avenir et pourquoi pas revenir au plus haut niveau. C'est le temps de la réhabilitation d'un club qui fait au moins douter “les grands”.