Des cinéphiles que nous étions, qui n'a encore en mémoire le film de l'histoire des ces redoutables « canons de Navarone » des forces armées Allemandes, qui, nichés au sommet d'une colline imprenable, à l'embouchure de la mer Egée,ils avaient tenus tête aux armées alliées. Leurs destructions par un commando alpiniste avaient permis de sauver des milliers de soldats Britanniques bloqués en 1943 ? L'autre « Grosse Bertha », ce terrifiant canon de compagne Allemand également de la première guerre mondiale et dont le souvenir tonne encore dans l'esprit de nombreux habitants de certaines régions françaises , avait constitué des ravages dans les rangs de leurs armées . Mais, que sait-on de ce mythique et légendaire « Baba Merzoug » ? Ce redoutable canon, qui, installé sur les remparts de l'amirauté d'El Djazaïr pour la défense de cette dernière et toute sa baie, sema la terreur dans toutes les flottes ennemies qui s'aventuraient dans les lieux ? Jusqu'en 1830, « Baba Merzoug »fût le canon le plus puissant au monde. Il tenait le rôle de leader, à coté d'autres pièces d'artillerie de la défense de la ville d'Alger qui tenaient tous ensemble tête à toutes tentatives d'incursions ennemies à travers les voies maritimes. « Baba Merzoug » était la et veillait à dissuader toutes velléités belliqueuses et à repousser les nombreuses tentatives d'incursions des armadas, escadres , flottes et flottilles maritimes ennemies qui avaient pour ambitions , pour objectif de s'emparer ou de se saisir de cette puissante et place forte , tant redoutée que représentait Alger dans le bassin méditerranéen . Le poids de bronze de « Baba Merzoug »ne pesait pas moins de 12 tonnes. Sa puissance de feu était phénoménale et terrifiante .Il tenait en respect et à distance les plus téméraires des flottes ennemies qui osaient s'approcher de la rade du port d'Alger. Fabriqué en 1542 ; ce canon ou cette pièce d'artillerie est considérée à ce jour comme étant l'arme lourde la plus puissante au monde .Sa longueur de 7 m de n'a jamais été égalée à depuis. A titre illustratif, la « Grosse Bertha », le nom français de la très grosse pièce de canon terrestre de l'armée allemande que nous avons évoqué ne dépassait pas les 5 m (chambre de tir) A la suite de la conquête d'Alger, les nombreux canons de la defense d'El Djazaïr et de son l'amirauté connurent différentes infortunes. Certains ont été fondus et coulés pour en tirer la statue équestre du duc d'Orléans , 24 autres garnissent à ce jour le musée des armées de la place des Invalides à Paris .Quand à « Baba Merzoug » ,il est toujours intact . L'amiral Charles Bazoche (1784-1853), qui avait pris part à l'expédition contre la ville Alger en 1830, avait eu la charge de le transférer en France avec des caisses constituant le trésor de la régence d'Alger. Débaptisé depuis pour porter le nom de « la consulaire », »Baba Merzoug » trône toujours dans une place de l'arsenal maritime de la ville de Brest dans l'Ouest de la France. Nullement érodé par le poids des années « Baba Merzoug » ne demande qu'à rentrer chez lui. Pour réaliser à ce projet, un homme lutte presque seul depuis de nombreuses années. En, historien avisé et averti ,spécialiste de l'histoire d'Algérie et de la Casbah, Monsieur Belkacem Babaci se démène pour faire aboutir cette revendication en vu du rapatriement ce joyau du patrimoine historique national afin de le voir un jour orner à nouveau une de ses places naturelles à Alger. Monsieur Babaci nous révèle en outre qu'au musée de l'artillerie, toujours en France, il en existe un autre modèle de canon algérien à 9 bouches (sorties) qui pourrait être l'ancêtre des fameux Katiouchas ou Orgue de Staline. Ce canon fondu tout au début de 18 ème siècle traduit toute la vitalité de l'industrie de l'armement en Algérie avant la longue nuit coloniale. « Baba Merzoug », n'est ni un mythe, ni une légende .C'est bien une réalité qui avait donné des cauchemars aux commandants et amiraux des flottes ennemies qui osaient s'aventurer de plus près de la rade ou du port d'Alger. D'ailleurs, comme tout le monde le sait, Alger ne fût prise qu'à revers le 5 Juillet 1830. Le débarquement du corps expéditionnaire français qui a été réalisé le 14 juin 1830 loin à Sidi Ferruch avait certainement pour objectif militaire d' éviter le redoutable « Baba Merzoug ».