L'entrée en vigueur de l'accord de partenariat Algérie-UE, la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC, la mise à niveau des entreprises locales par le biais de l'antenne euro-développement PME, la création d'une nouvelle direction des PME chargée de la création d'entreprises de production et de leur contrôle sont autant de facteurs qui interpellent l'intervention de l'université et sa position au diapason des bouleversements socio-économiques du pays notamment avec l'engagement du Plan national de relance économique 2005-2009 décidé par le chef de l'Etat. L'Université de Sétif, lieu de rayonnement du savoir et de la technologie, semble adhérer à cette dynamique de contribution au développement économique régional. Longtemps reléguée au rang de la formation académique et stérile à l'écart des préoccupations de la cité, l'Université Ferhat Abbas, joyau architectural retenu à juste titre comme modèle de rayonnement du savoir par les plus hautes instances du pays, est à pied d'œuvre à l'orée de l'année 2006 dans le but de poser les jalons de la promotion des relations de coopération et de contribution au développement économique par le biais d'initiatives concrètes attendues lors de ce premier trimestre de l'année 2006. Le professeur Baki Chakib Arslane, le nouveau recteur installé depuis 2 mois, lance le 1er forum qui réunira tous les opérateurs économiques de la région, ce qui constitue, selon lui, « une plate-forme de consolidation des relations naturelles entretenues entre l'Université et l'activité économique de la région ». Le forum, qui regroupera une centaine d'entreprises de production implantées dans la wilaya de Sétif, vise à rétablir les relations de coopération entre l'Université et les différents opérateurs économiques de la région, d'après l'initiateur du projet. Pour ce faire, la nouvelle architecture universitaire représentée par le système LMD, mode d'enseignement lancé à partir de cette année à Sétif, nécessite, selon le recteur de l'Université Ferhat Abbas, l'adhésion des secteurs socio-économiques et vise à mettre un terme au problème de déperdition dont souffre l'université algérienne. La nouvelle approche universitaire a pour but d'inviter les partenaires du secteur de la production locaux à adhérer à cette vision, et de créer une dynamique de rapprochement et de coopération dont le niveau de réflexion contribuera à instaurer une tradition pour les relations futures. A titre d'exemple, le premier responsable de l'Université de Sétif citera la contribution des cadres universitaires spécialisés en microbiologie au développement du secteur de la production laitière au niveau de l'unité qui alimente toute la région en produits laitiers. Ainsi, le système LMD constituera une motivation pour les étudiants à réaliser des programmes d'enseignement sur le terrain, et favorisera leur chance d'intégration dans le marché de l'emploi. La mission du professeur Baki semble obéir aux préoccupations des plus hautes instances du pays à orienter la mission du joyau architectural universitaire national vers sa vocation primordiale, celle de la contribution au développement national à l'heure des grands bouleversements économiques marqués par le lancement du Plan national de relance économique. Même si, pour le recteur, les difficultés relevées au niveau de l'Université de Sétif se retrouvent à l'échelle de toutes les universités du pays, le manque d'encadrement, en premier lieu le poste d'enseignant universitaire, ne pourrait en aucun cas constituer « une occupation accessoire ». La chirurgie dentaire, la pharmacie, les langues et l'informatique sont citées à titre illustratif. Cependant, on relèvera qu'il s'avère qu'à Sétif un ensemble de filières ont été ouvertes par le passé sans que l'encadrement adéquat ait été assuré au préalable. Face à l'exigence de l'encadrement des étudiants, on apprend que la nouvelle politique de l'Université de Sétif vise à mette en œuvre les capacités locales et régionales et à créer ainsi, selon le recteur, une dynamique de complémentarité entre les différentes structures universitaires scindées en entités par le passé. Cette approche répond sans nul doute au souci de rapprocher les facultés et instituts distants l'un de l'autre par l'espace, et de rétablir « l'esprit communautaire universitaire », selon les propos du recteur qui tient à insister sur les facteurs de cohérence, de complémentarité et de convivialité. « Les contacts entre les différentes structures universitaires doivent être rétablis grâce aux déplacements personnels sur le terrain », explique-t-il, avant d'ajouter que « les problèmes de chauffage, de fonctionnement de la bibliothèque et celui de la salle d'informatique doivent être désormais contrôlés de visu ». Reste qu'au vu des transformations notables enregistrées sur le plan disciplinaire et sécuritaire, le professeur Baki déclare que « l'Université est une maison honorable à laquelle on doit le respect avant tout ». Même si la mise en place du dispositif de surveillance vidéo a soulevé quelque courroux parmi les locataires du rectorat, le recteur de l'Université se dit « décidé d'étendre le dispositif dans le but d'assurer l'ordre et la sécurité ». « L'Université de niveau demeure mon rêve », conclut-il.