Au d?but, c??tait l?affaire Mecili, ensuite elle est devenue, par un malheureux glissement s?mantique, l?affaire Hasseni Ziane, du nom du diplomate alg?rien arr?t? ? Marseille au mois d?ao?t dernier. Rappel de l?affaire. En avril 1987, un avocat et opposant alg?rien, Andr? Ali Mecili, un binational est abattu le 7 avril 1987 de plusieurs balles dans le hall de son immeuble ? Paris. Ali Andr? Mecili exer?ait le m?tier d?avocat et ?tait proche du leader du FFS en exil, Hocine A?t Ahmed. Quelques semaines apr?s le meurtre, un prox?n?te, Abdelmalek Amellou, est expuls? vers l?Alg?rie avec sa compagne. Charles Pasqua, alors ministre de l?Int?rieur, avait pris ces arr?t?s d?expulsion. L?enqu?te n?a plus avanc?, au point que les proches de la victime parlent d?une double raison d?Etat, une forme d?entente au sommet entre Paris et Alger pour couvrir un crime politique. Mecili ?tait proche de Hocine A?t Ahmed mais il avait ?galement pris contact avec Ahmed Ben Bella, l?ancien pr?sident alors en exil. Cette tentative de rapprocher deux opposants au r?gime Chadli a, sans doute, d?plu ? Alger. En 2001, un ancien cadre de la S?curit? militaire, Hichem Aboud, s?exprime dans la presse fran?aise. Il pense que les autorit?s alg?riennes voulaient faire un exemple: ?C??tait un avertissement pour les deux: ?Comme on a pu tuer Mecili, vous aussi -vous n??tes pas loin- on peut vous atteindre?, d?clare Aboud dans le Nouvel Observateur du 14 juin 2001. Depuis maintenant vingt ans, Annie Mecili, la veuve de l?opposant assassin?, tente de conna?tre la v?rit? sur cette affaire. Le 3 avril 2007, une lettre a ?t? envoy?e aux candidats ? la pr?sidentielle fran?aise, Nicolas Sarkozy et S?gol?ne Royal, dans laquelle elle pr?cise: ?Afin de n??tre pas d??ue, j?ai, aujourd?hui, besoin de savoir: serez-vous celle ou celui qui saura mettre un terme au scandale que demeure l?affaire Mecili, serez-vous celle ou celui qui saura garantir le triomphe de l??tat de droit sur la raison des ?tats, quels qu?ils soient, et forcer ainsi le respect? ?. Lors de son t?moignage, avant-hier, devant le juge d?instruction Thouvenot, Hichem Aboud, l?un des deux t?moins cl?s de l?affaire, accuse directement l?ancien pr?sident Chadli Bendjedid et le g?n?ral major Larbi Belkheir d??tre derri?re l?assassinat de Mecili. Il enfonce m?me le colonel Samraoui qu?il accuse de complicit? dans cette affaire. L?autre t?moin cl?, le colonel Samraoui, refuse de t?moigner mettant en ?vidence une absence de s?curit? lors de son voyage ? Paris. Le juge Thouvenot sera-t-il oblig?, pour autant, de faire le d?placement ? Bonn, la ville allemande o? r?side actuellement l?ancien colonel du DRS pour l?entendre dans le cadre d?une commission rogatoire? En attendant, le principal accus?, Hasseni Ziane, qui continue de clamer son innocence est, toujours, priv? de libert? puisque son passeport lui a ?t? confisqu? et ne peut, donc, pr?tendre retourner dans son pays. Pourtant, et selon une source proche de sa famille, un dossier contenant des ?l?ments nouveaux a ?t? envoy? ? la cour d?appel de Paris qui prouve que leur parent est bel et bien ?victime d?une grossi?re erreur d?homonymie?. Selon ces nouveaux ?l?ments, il s?agirait d?un certain Rachid Hasseni, un ex-capitane de gendarmerie ? la retraite depuis la fin des ann?es 2000, mais d?c?d? depuis peu. C?est ce dernier qui serait derri?re cet assassinat, selon la famille de Mohammed Ziane Hasseni qui ajoute que ce personnage avait rejoint les services de s?curit? au d?but des ann?es 90 et occup? les fonctions de charg? de l?habilitation. Ensuite, il a rejoint l?ambassade d?Alg?rie au Mali o? il a termin? sa carri?re vers la fin des ann?es 2000. Quant ? la victime de cette affaire, Mohamed Ziane Hasseni, c?est ?un diplomate de carri?re qui n?a rien ? voir avec le vrai commanditaire?, ajoute encore cette source. Ce responsable du protocole au minist?re alg?rien des Affaires ?trang?res, interpell? le 14 ao?t dernier et plac? sous contr?le judicaire, a toujours affirm? ??tre victime d?une homonymie?. Il avait, alors, fait appel pour annuler cette mise en examen et le contr?le judiciaire. Le parquet g?n?ral a, lui aussi, requis l?annulation des poursuites. Son avocat, Me Comte, s?est d?clar? m?me surpris et ?tonn? que son client demeure sous contr?le judicaire car, selon lui, Hasseni avait la possibilit?, le 1er septembre, lors de son audition par le juge d?instruction Baudouin Thouvenot, de se ?soumettre ? un certain nombre d?expertises que le magistrat lui a demand?es (expertises graphologiques, test ADN, ndlr) et on aurait pu trancher cette question selon laquelle il n?est pas la bonne personne?. Toujours selon son avocat, l?attitude de Hasseni ?justifie qu?il se soumette aux expertises que le juge a demand?es?.