2?me partie Une attaque ou une mise en sc?ne? Pour Azan, il s?agirait d?une ?attaque? des Ouled Brahim qu?un marabout fanatique derkaoui aurait enflamm?s par ses pr?dications. Azan n?h?site pas ? prendre beaucoup de libert? avec la chronologie pour expliquer ce fait historique en qualifiant les attaquants d?affili?s ? la confr?rie des Derkaouas. En fait la r?volte des Derkaouas ne commencera qu?en mars 1845 et dans la vall?e du Cheliff! L?on Adoue n?ose pas cette explication et Ainad Tabet et Tayeb Nehari l?adoptent dans leur ouvrage cit? plus haut. Mais cette explication d?un fait historique encore tr?s mal, appara?t tr?s peu convaincante. On a du mal ? croire que 58 paysans d?sarm?s, accompagn?s d?enfants, fussent-ils enflamm?s par un pr?dicateur derkaoui, puissent attaquer un camp militaire occup? par des centaines d?hommes bien arm?s. Au moment de ?l?attaque?, il y avait dans le camp au moins ?le bataillon du 6?me l?ger?, soit plus d?une centaine de soldats bien arm?s. Ne s?agirait-il pas d?une mise en sc?ne d?un massacre programm?? La terrible r?pression des Ouled Brahim. En tous les cas, comme si elle ?tait planifi?e ? l?avance, la r?action des militaires fran?ais ne se fit pas attendre. La journ?e m?me, les douars des Ouled Brahim, inform?s des faits et redoutant la r?action attendue des militaires fran?ais tent?rent de s?enfuir avec leurs troupeaux. Leur retraite fut coup?e par la colonne du commandant Vinoy rappel? en toute h?te de sa mission chez les Ouled Sliman. Il stoppa la fuite des populations des Ouled Brahim, les pilla impitoyablement et leur enleva tout ce qui lui tomba sous la main, notamment ?une trentaine de chevaux ou mulets, plus de 200 b?ufs ou vaches; 1200 moutons ou ch?vres?. En outre, ?70 vieillards, femmes et enfants furent amen?s en otage?. Plusieurs d?entre ?eux, peut-?tre tous, furent imm?diatement fusill?s sans autre forme de proc?s. La r?pression fut si horrible et si terrifiante que ?les femmes dont les maris ont ?t? tu?s n?ont m?me pas oser les pleurer?. Un simulacre d?enqu?te fut rapidement men? quelques jours apr?s. Le rapport conclut que tous les Ouled Brahim, dont le ca?d avait pris la fuite, ?taient compromis dans le complot. Plusieurs autres hommes furent arr?t?s et envoy?s ? Oran pour jugement. L?autorit? militaire d?cida de confisquer ? la tribu toutes les b?tes de somme ou de transport, ?chevaux, mulets et chameaux furent enlev?s ? la tribu de mani?re ? ce qu?elle ne put se d?placer?. C?est pourtant ainsi diminu?s que les rescap?s de la r?pression des Ouled Brahim, terroris?s et ruin?s, prendront la fuite pour le Maroc quelques temps apr?s. L?ampleur de la f?roce r?pression contribua probablement ? d?terminer les autres tribus Beni Amer et Hachem ? ?migrer au Maroc. L?exode des Ouled Brahim: Pour les soustraire ? la f?roce r?pression et probablement ? l?autorit? fran?aise, l??mir Abdelkader exhorta les tribus Beni Ameur ? ?migrer au Maroc. Ce fut un exode terrible. En plein hiver, des milliers d?hommes, de femmes, d?enfants et de vieillards, emportant quelques maigres vivres, poussant devant eux ce qui restait de leurs troupeaux, abandonnent leurs terres et fuient vers le Maroc. Une redoutable ?preuve que cette marche de 500 km. Nombre d?entre eux, les plus faibles, les vieillards, les malades, les enfants ne purent supporter cette longue marche et p?rirent de fatigue ou de maladies. A suivre?