La petite localit? de Berriane, dont le calme ?tait, autrefois, ? la mesure de son anonymat, fait encore la ?une? de tous les journaux. Les d?mons de la violence qui agite cette r?gion du M?zab, ces derni?res ann?es, se sont encore r?veill?s, vendredi soir. Le sc?nario est toujours le m?me: un petit incident provoqu? d?lib?r?ment o? in-consciemment par un jeune, originaire du nord du pays, a de nouveau mis le feu aux poudres. Cette fois-ci, c?est un jet de p?tard. Lors de la pr?c?dente flamb?e, le mois de novembre dernier, morts et surtout bless?s ?taient enregistr?s par centaines sans compter les d?g?ts mat?riels qui se chiffrent en milliards. Et comme lors des pr?c?dents affrontements, d?importants services de s?curit? sont d?p?ch?s sur place pour r?tablir l?ordre. Selon les derni?res nouvelles, l?ordre, quoique volatile, est, n?anmoins, r?tabli. ?Il y a autant de policiers et de gendarmes que de citoyens dans cette localit? qui a la dimension d?un mouchoir de poche?, rapportait, hier, sur son site un confr?re dont le correspondant est sur place. Mais pour peu que les policiers d?p?ch?s en urgence sur place regagnent leurs casernes, il est fort ? parier que ?a va de nouveau flamber. Et ?a continuera ? flamber cycliquement tant que le probl?me n?est pas bien diagnostiqu?. Et actuellement, le probl?me de Berriane est un probl?me de diagnostic. ?La solution n?est pas de nature s?curitaire, il ne suffit pas d?envoyer la troupe pour r?gler le probl?me?, explique un sociologue, ?il ne suffit pas aussi d?injecter de l?argent pour reconstruire et effacer les traces des ?meutes?. Selon ce sociologue, le probl?me ?est beaucoup plus profond, il faut chercher la nature de ses ressorts qui sont fondamentalement sociologiques sur lesquels sont venus se greffer des consid?rations d?int?r?ts politiques locaux?. En effet, contrairement ? ce que pense le ministre de l?Int?rieur avec sa vision polici?re des choses, il ne s?agit pas d?une forme de violence banale, comme celle qui existe dans des villes entre bandes rivales. ?Consid?rer les choses sous cet angle c?est faire fausse route, la preuve ?a revient ? chaque fois?, ajoute notre interlocuteur. D?o?, selon lui, ?la n?cessit? de creuser en profondeur pour identifier les racines du mal? qui sont, selon lui, d?ordre sociologique. ?Il y a deux communaut?s. D?un c?t? les Mozabites, qui ont un mode de vie s?culaire avec ses r?gles rigoureuses, son code d?honneur, ses normes sociologiques. Il y a de l?autre la deuxi?me communaut? compos?e de personnes install?es sur place dans le cadre de l??migration interne, avec aussi ses habitudes de vie, ses comportements qui heurtent l?ordre mozabite ?tabli depuis des si?cles?. Autrement dit, il y a un antagonisme communautaire. Sur cet antagonisme sont venus se greffer des int?r?ts repr?sent?s localement par des personnes qui manipulent cette rivalit? entre les deux communaut?s. Ce sont ces deux param?tres qu?il convient de prendre en consid?ration de la part des autorit?s pour apporter une solution d?finitive ? ce probl?me qui en est ? son ?ni?me explosion. Et, ajoute notre interlocuteur, ?chaque fois que les affrontements ?clatent, la ranc?ur s?accro?t davantage entre les deux communaut?s?. D?o?, selon lui, aujourd?hui, la n?cessit? d?explorer d?autres pistes que le recours aux vieilles recettes que sont l?intervention des sages et l?envoi des forces de s?curit?.