Alors qu?il s?agit d??lire le chef de l?Etat qui est en m?me temps le chef supr?me des forces arm?es et le responsable de la d?fense nationale, il n?appara?t pas du tout ?vident que les candidats vont aborder les questions de d?fense et fournir des ?clairages sur leur vision en ce domaine pr?cis. Une politique de d?fense arabe ou des politiques de d?fense des pays arabes? Qu?en est-il pour l?Alg?rie quand on constate que, sur le plan politique, nombre de hauts responsables politiques civils paraissent ?cartel?s entre les pays arabes qui ne pensent plus ?entit? arabe? et l?obligation qui en d?coule alors pour l?Alg?rie de r?fl?chir ?d?fense nationale? et non d?fense arabe? Une politique ext?rieure arabe, soit une politique commune, ou des politiques ext?rieures arabes par pays? On sait que le lien est ?troit entre la politique ext?rieure et la politique de d?fense et que la premi?re d?pend de la seconde, et vice-versa. Des lectures ? faire des politiques de d?fense des pays arabes ou plut?t du refus des pouvoirs en place d?aborder de tels sujets, les hommes politiques (toutes appartenances politiques confondues) n?en parlant pas du tout alors que l?arm?e reste en conformit? avec le qualificatif qui lui sied bien, ? savoir la ?grande muette?. Depuis le retrait de la vie active militaire de certains g?n?raux ? qui il arrivait parfois de faire des d?clarations plut?t de strat?gie de politique interne et non pas de strat?gie de politique de d?fense -plus particuli?rement les g?n?raux Lamari, Touati et Djouadi-, se d?gage l?impression selon laquelle le champ politique (un champ politique d?ailleurs moribond) n?appartient plus qu?aux civils qui font d?ailleurs preuve de leur impuissance ? pouvoir prouver qu?en r?alit? ils seraient les seuls d?cideurs. Y a-t-il, dans ce qui est appel? le monde arabe (une appellation qui d?signe plut?t un espace g?ographique), une homog?n?it? des processus de prise de d?cision au sommet des Etats, dans les m?mes rapports entre les pouvoirs militaires et civils? Quand bien m?me il est parfois officiellement dit, avec l?air d?une r?v?lation, que dans tous les pays arabes ce sont les pouvoirs politiques et civils qui orientent et d?cident en toute autonomie, il n?en demeure pas moins que le doute persiste du fait que tous les chefs d?Etat ont ?t? des militaires ou des r?sistants. Plut?t des militaires pour ce qui concerne le Maghreb par exemple. Ainsi la question de savoir -pour ce qui concerne les politiques ext?rieures et de d?fense de chaque pays arabe- si le pouvoir politique d?cide tout seul ou avec l?arm?e, plus particuli?rement dans les domaines o? fourmillent les menaces, ne se pose pas. Du fait qu?appara?t une certaine homog?n?it? des syst?mes arabes de prise de d?cision, en terme de processus interne -mais celle-ci ne suffit pas pour construire des politiques concert?es et solidaires, l?, maintenant-, se pose la question de savoir si tous les pouvoirs politiques arabes sont autonomes dans leur prise de d?cision ou s?ils ont r?ellement transf?r? de telles responsabilit?s vers des centres de d?cision ext?rieurs, notamment quand il est observ? que nombre de pays arabes semblent entrer en concurrence pour ?tre choisis par les Am?ricains pour jouer le r?le de pivot de l?architecture internationale de s?curit? d?finie par les Etats-Unis. Cette question pourrait trouver les fondements de sa conception ? la fois parce qu?il serait estim? que les approvisionnements en armes des pays du Golfe sont, en quantit? et en qualit?, sup?rieurs aux besoins et aux capacit?s de leur utilisation par ces pays, ce qui en ferait des mat?riels pr?positionn?s en attente de leur usage par les Am?ricains, et par la caution arabe r?gionale accord?e aux forces arm?es am?ricaines par la mise de leurs territoires au service de la Deuxi?me guerre contre l?Irak.