L?administration ayant refus?, selon des cadres du FFS, de r?server une salle au parti pour y tenir un meeting, Karim Tabbou, le Premier secr?taire national, a anim? une rencontre dans la rue, au centre-ville de Tizi-Ouzou, avant d?organiser une marche en direction du si?ge de la Wilaya. La foule de militants et de sympathisants du FFS ?tait nombreuse ? r?pondre ? l?appel du parti d?A?t Ahmed, pour assister ? un discours acerbe du Premier secr?taire national du FFS. Tabbou, qui devait commencer par rendre hommage ? la r?gion, ce ? quoi la foule r?pondait par ?Ulac lvote Ulac!? (Pas de vote, pas de vote!), a vite mont? le ton sous des applaudissements nourris et les vivats de la foule pour s?en prendre au pouvoir, sans ?pargner les candidats ? la pr?sidentielle. Emaillant son intervention de citations tir?es tant du registre populaire que de faits remontant ? l?histoire ancienne du Maghreb, Karim Tabbou ?trillera tout le monde. Du pr?sident candidat, il dira qu?il ?semble ne pas savoir qui a tu? Guermah Massinissa, ce jeune lyc?en devenu plus tard ?voyou et bandit?, alors que c?est tout simplement un gendarme qui l?avait assassin? dans la cour de la gendarmerie?. Dans ce registre, Tabbou demandera la pr?sentation des assassins et des commanditaires ?devant une v?ritable cour de justice?. Les autres candidats ne sont pas ?pargn?s. En direction de Louisa Hanoune, il dira que ?le pouvoir, qui a licenci? des milliers de travailleurs, a troqu? ces derniers pour le Parti des travailleurs?. De Moussa Touati, il soutiendra que ?cet ancien policier a ?t? vir? de ce corps de s?curit?!?. Il rappellera ensuite ? l?assistance que les deux autres candidats, Djahid Younsi et Mohand Sa?d Bela?d, ?taient respectivement le porte-parole de Djaballah en 1999 et celui d?Ahmed Taleb. ?Les voici, dix ans plus tard, des candidats ? la pr?sidentielle!? ironise-t-il. Mais ce sont surtout les dix ans de r?gne de Bouteflika qui sont pass?s ? la moulinette. Tabbou fera remarquer dans ce contexte que ?du temps o? le pays traversait les durs moments de violence, les jeunes pr?f?raient quand m?me y rester; maintenant, le ph?nom?ne de la harga est une v?ritable plaie?. Et ? ce propos, l?orateur dira que ?les jeunes ne sont pas ? bl?mer, eux qui ne veulent que vivre dignement?. Les comit?s de soutien du pr?sident candidat dans la r?gion et le responsable du directoire de campagne ont ?t? houspill?s largement et par l?orateur et par la foule. De m?me, Tabbou s?en prendra aux entrepreneurs de la r?gion qui soutiennent Bouteflika. Selon lui, ces derniers ?ont fait pression sur leurs ouvriers pour qu?ils viennent en masse lors de la visite du pr?sident candidat faute de quoi ils risquaient d??tre tout simplement licenci?s?. Mais les fl?ches les plus assassines, il les r?servera au Premier ministre qui a trait? les boycotteurs de tra?tres. Tabbou dira, en col?re: ?Qui est tra?tre, celui qui exerce un droit de citoyen en d?cidant de boycotter ou celui qui licencie des milliers de travailleurs et met en prison des cadres?? A la fin du discours, la foule a ?t? invit?e ? une marche en direction du si?ge de la Wilaya. Les marcheurs, qui ?taient des milliers, ont regagn? ensuite la Maison de la culture Mouloud-Mammeri pour houspiller le responsable du directoire de campagne de Bouteflika ? Tizi-Ouzou en scandant ?Nous sommes les vrais h?ritiers de Dda Mouloud?. Les marcheurs se sont ensuite dispers?s dans le calme...