Les six candidats ? la pr?sidentielle redoublent d?ing?niosit? et d?efforts pour tenter de ramener ? eux les potentiels ?lecteurs. Si pour certains la campagne se termine comme elle a commenc?, en roue libre, pour d?autres, les choses deviennent de plus en plus difficiles. Le candidat Bouteflika a choisi, ces derniers jours, les bains de foule aux discours emphatiques et les marches aux traditionnels meetings populaires. Tout compte fait, le candidat ind?pendant n?a rien perdu au change puisque ses adversaires n?ont pas saisi l?occasion pour l?acculer ou le mettre parfois dans la g?ne. Est-ce l?absence d?une stature ? la mesure de son poids qui le dissuade de sortir le grand jeu? L?impressionnant dispositif mis en place par le comit? de campagne du candidat Bouteflika a-t-il eu raison du courage et de la volont? des autres candidats qui ont pratiquement tous ax? leurs sorties sur le rouleau compresseur d?ploy? par ses comit?s de soutien? Le candidat d?El-Islah, Djahid Younsi, lui, n?a pas d?rog? ? la r?gle en prenant carr?ment pour cible l?administration centrale, accus?e de rouler uniquement pour le candidat Bouteflika. A partir de Constantine, il se dit ?outr? par la mascarade ?lectorale ayant accompagn? le passage (dans cette ville) de Bouteflika?. Il lancera un v?ritable cri de d?tresse: ?Il n?y a ni d?mocratie, ni libert?, ni Etat de droit dans ce pays?, estimant que cette attitude est un ?m?pris inadmissible ? leur ?gard?, le candidat d?El-Islah fera un s?v?re r?quisitoire contre les pouvoirs publics et d?noncera, dans la foul?e, ?l?engagement et l?implication des commis de l?Etat, ministres, walis, chefs de da?ra et maires, dans la campagne ?lectorale?. La candidate Louisa Hanoune, SG du PT, reste fid?le ? ses engagements moraux. Pour elle, le principe de partenariat ?a ?chou? en Alg?rie?. Elle a affirm? lors du meeting anim? ? Annaba que ?le principe de partenariat a ?chou? en Alg?rie? et qu??il est temps de se ressaisir en permettant aux travailleurs de se r?approprier la totalit? des 1500 entreprises privatis?es ? travers le pays?. Selon Hanoune, il s?agit d?une question de ?souverainet? nationale?. Elle ajoutera que si elle est ?lue, elle nationalisera ?de nouveau les complexes industriels d?Asmidal et de Sider El-Hadjar, o? plus de 40% des postes de travail ont ?t? supprim?s, alors que l?Etat alg?rien continue de prendre en charge les frais d?exploitation des deux entit?s ?conomiques?. Lui embo?tant le pas, le candidat de Ahd-54, Fawzi Reba?ne, qualifie, lui, l??conomie nationale ?de champ livr? aux barons et ? la mafia politico-?conomique?. Il estimera que ?l??conomie alg?rienne est g?r?e par une mafia qui fait peu de cas de l?int?r?t de la nation, une mafia qui a saccag? les richesses du pays et appauvri le citoyen?. Et de s?interroger: ?O? sont pass?s les 150 milliards de dollars engrang?s? A qui profitent les fonds de soutien ? l?agriculture?? Reba?ne ne donne pas de r?ponses ? toutes ces questions pos?es par le commun des mortels. Il tente de surfer sur un terrain glissant o? certains ont laiss? des plumes bien avant lui. Le candidat du FNA, Moussa Touati, continue de souffler le chaud et le froid. Apr?s avoir subi une am?re d?ception lors de sa visite ? Djelfa o? il s?est retrouv? ?trangement sans public, il retrouve, ? la faveur du meeting suivant, sa verve et son verbe. ?Il faut une insurrection populaire par les urnes et une autre dans la notion de gestion de l?Etat?, dit-il, pointant du doigt le r?gne de Bouteflika. Le candidat Mohamed Sa?d a lanc? d?Oran un message tr?s clair. Lui et ses sympathisants ont arbor? une ?charpe orange. Un clin d??il ? la ?vague orange? qui a d?ferl? sur les villes d?Ukraine et a port? au pouvoir l?opposition. Tout comme Reba?ne, le candidat Mohamed Sa?d ?voquera l?embellie financi?re de ces derni?res ann?es. ?150 milliards de dollars dans les caisses de l?Etat et les Alg?riens sont toujours confront?s au probl?me du logement, du ch?mage, des factures d?eau et d??lectricit? qui ne cessent d?augmenter, du pouvoir d?achat insuffisant...?, l?chera-t-il. Pour l?orateur, les d?fis de l?avenir sont cruciaux pour le pays. Mohamed Sa?d estime que tout homme politique ? la hauteur se doit d??tre ?capable d?anticiper ces probl?mes et les solutions ? apporter?.