Si l?Alg?rie ?tait d?j? un Etat de droit et une d?mo-cratie, il ne serait plus question de continuer ? faire des r?formes pour justement y parvenir, et ignorer ces donn?es reviendrait davantage ? aggraver les ins?curit?s, ? ?largir les zones de non droit, ? aggraver la corruption, car, ainsi, il n?y aura plus d?efforts suppl?mentaires ? consentir. Tout aura ?t? fait et plus rien ne restera ? faire. Quand bien m?me le pr?sident lui-m?me ne dit jamais que nous sommes d?j? dans un Etat de droit (disant lui-m?me et r?p?tant sans cesse qu?il nous faudrait construire un Etat de droit), il n?est pas normal qu?il y en ait qui soutiennent exactement le contraire. L?impression est qu?est lanc?e une course pour appara?tre comme celui qui soutient le plus et ainsi se distinguer des autres pour occuper le peloton de t?te. Soutenir le pr?sident ne doit pas consister ? aller dans le sens contraire de ce que lui-m?me affirme. Quand bien m?me le pr?sident lui-m?me ne dit jamais que nous sommes en d?mocratie, il y en a pourtant de ceux qui pensent d?montrer qu?ils le soutiennent le plus en disant que l?Alg?rie est d?j? une d?mocratie et que nous sommes, en cons?quence, en d?mocratie. Or, nous sommes dans une situation o? les mots ont leur importance et l??cart qui existerait entre ce qu?ils d?crivent et ce que dit le pr?sident lui-m?me peut mettre en p?ril la cr?dibilit? des institutions, et induire en erreur les perceptions qu?ont les pays ?trangers de nos propres appr?ciations sur notre propre situation. Il est peut-?tre tr?s difficile de savoir et pouvoir interpr?ter la pens?e du pr?sident et il est peut-?tre encore plus difficile d?acc?der au code du cheminement de la pens?e du pr?sident, car, tr?s souvent, le citoyen raisonne en fonction de ce qui lui a ?t? expliqu?, et parfois ce qui lui a ?t? expliqu? n?est pas conforme ? la r?alit?. Nous sommes sortis d?un contexte de campagne ?lectorale o? il y a eu beaucoup de mouvements, beaucoup de d?clarations de la part des partis politiques, des personnalit?s, des personnes qui voudraient devenir des personnalit?s, beaucoup d?acteurs connus et inconnus, de ceux qui ?taient des acteurs et qui ne le sont plus, de ceux qui ne sont pas connus pour leurs id?es mais pour le sens aigu de leurs int?r?ts. La campagne ?lectorale est termin?e, mais la mobilisation devrait-elle se terminer?