Muezzin au niveau d'une mosquée du quartier Saint Pierre, au centre-ville, B.M., accusé d'attentat à la pudeur sur mineur de moins de 16 ans a été présenté, hier, devant la cour d'appel d'Oran. Jugé en première instance par le tribunal d'Oran, ce mis en cause avait été condamné à la peine de trois ans de prison ferme et à une amende de 300.000 dinars. Le 6 avril 2009, la victime, un jeune trisomique de moins de seize ans sorti du domicile parental aux environs de 19 heures n'en est retourné que très tard dans la nuit dans un état de dépression… Pressé de questions par ses parents, le jeune handicapé éclatera en sanglots, piquant une crise de nerfs et répétant à tue-tête sans arrêt le nom de B.M. Ebranlés et aussi inquiets par cette vérité que leur raison n'arrivait à admettre, ses parents iront trouver les policiers de l'arrondissement qui, après quelques questions posées à cet adolescent, finiront par comprendre que ce dernier venait d'être victime d'abus sexuel… Examiné par un médecin ce dernier constatera que le jeune homme a été effectivement victime d'un abus sexuel. Une plainte est alors déposée contre B.M., qui, arrêté, niera avoir porté un quelconque atteinte au jeune homme. «Certes, ce jour-là, je lui ai demandé de venir passer la nuit à la maison, mais je n'ai pas abusé de lui», dira le mis en cause. Aussi, la victime citera, en même temps que le nom de son agresseur B.M., d'autres noms de personnes qu'elle n'arrivera pas à identifier clairement. Citée, la mère de la victime affirmera que son fils avait pour habitude de passer des heures entières avec B.M. auquel il était très lié. Jugé, en première instance, le mis en cause B.M. rejettera en bloc les accusations arrêtées à son encontre. Appelé, hier, devant la cour d'appel, ce mis en cause adoptera le même comportement, niant les faits. Le magistrat de l'audience lui assènera que la victime est formelle dans ses accusations et le cite comme l'auteur des faits, ajoutant que le rapport médical est plus qu'explicite. Le malheureux trisomique qui a subi un traumatisme sexuel, a été victime donc, d'après ce rapport médical, d'un viol collectif. Le mis en cause baissera la tête et balbutiera: «Moi je ne lui ai rien fait !» Le magistrat enchaînera: «Je veux bien vous croire, mais si vous connaissez les auteurs de cette agression, autant les dénoncer !» «Je ne sais rien !», maintiendra l'accusé. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public demandera une augmentation de la peine. La défense du prévenu plaidera la non culpabilité de son mandant et demandera son acquittement.