Les jeunes de la commune d'El-Braya souffrent d'une vraie crise de chômage qui n'a épargné ni les qualifiés, ni les moins formés d'entre eux. En plus de l'isolement et de l'oisiveté qu'ils endurent des années durant, les jeunes de cette commune, dont des universitaires, se plaignent de l'absence d'opportunités de travail et de la formation. Désespérés de la maigre solvabilité du marché du travail dans leur commune, ces chômeurs d'El Braya cherchent, désormais, leur gagne-pain dans les cités environnantes, à l'exemple d'El Kerma, Oued Tlélat et même à Oran. «Vous savez, l'espoir de trouver même un petit boulot dans notre commune est presque éteint. Je suis titulaire d'une licence en droit que j'ai décrochée depuis cinq ans, et je n'ai toujours pas trouvé de boulot. J'ai postulé dans toutes les administrations relevant des secteurs public et privé, mais, sans succès… Même dans le cadre des programmes de pré- emploi destinés à la commune, je n'ai pu être recruté… Toutes les demandes d'emploi que j'ai faites sont restées sans suite. D'ailleurs, je ne cherche même pas à travailler dans mon domaine d'étude, tout ce que je veux c'est gagner un peu d'argent pour subvenir à mes besoins élémentaires. C'est la raison pour laquelle j'ai tenté ma chance dans la commune d'El Kerma où j'ai réussi à me faire embaucher par l'une des unités industrielles de la zone industrielle. Mais, vu l'absence d'une liaison directe de transport reliant El Braya la commune d'El Kerma, j'ai fini par perdre mon emploi, à cause des retards répétitifs. Actuellement, je suis sans boulot, et je ne possède même pas l'argent d'un ticket de bus», dira Mouhamed Afer. Quant à Lasfer Saâd, 40 ans, il révèlera: «Je suis père de trois enfants, et je continue à travailler dans le cadre de l'emploi de jeunes qui offre 2.700 dinars par mois seulement. Pis encore, les salaires de ce dispositif d'emploi ne sont payés que tous les six mois… Cette situation a contraint mon fils âgé de 12 ans à quitter l'école pour m'aider à entretenir ma famille en vendant des sachets en plastique dans les marchés de la ville». Face à cette crise de chômage qui secoue la commune d'El Braya, son P/APC, M. Hattou Mohamed, dira: «Le taux de chômage dans cette commune est estimé à 70%, et cela est dû à l'absence des zones d'activité ou industrielles. Afin de rattraper ce grand déficit, nous avons élaboré, récemment, une fiche technique pour l'aménagement d'une zone d'activité. Même l'assiette foncière pour la réalisation de cette zone a été dégagée, et elle est prévue sur le chemin express menant à Oued Tlélat. Tout est prêt, pour la réalisation de ce projet. Nous attendons seulement l'aval des autorités de wilaya pour lancer les travaux sur le terrain». A souligner que la commune a bénéficié de 7 contrats de pré-emploi au profit des universitaires et 15 dans le cadre de l'ENJEM. Selon certains responsables de la commune, ces quotas sont insuffisants, voire insignifiants par rapport aux besoins exprimés par le marché de l'emploi…