«La crise de chômage et l'absence d'infrastructures de loisir et d'infrastructures sportives ont empêtré nos enfants dans une oisiveté mortelle», témoigne El-Hadj Brahimi Mohamed, un habitant de la cité Commandant Chérif-Yahia, relevant de la commune d'Es-Sénia peuplée de plus de 50.000 âmes. «Au moment de sa création, il y a 25 ans de cela, notre quartier n'abritait pas plus de 200 ménages. Maintenant avec l'exode rural qu'a subi un grand nombre des villes de la wilaya d'Oran, notre quartier a connu une grande extension qui n'a pas été accompagnée de réalisations d'équipements publics de nature à répondre aux besoins de cette population en pleine expansion. Il ressemble presque à une petite ville… Mais en l'absence d'infrastructures de loisir et de distraction, les jeunes n'ont d'autres choix que de rester chez eux ou de passer leur temps dans les cafés du coin. Quant aux moins chanceux parmi eux, il ont sombré dans la consommation de la drogue et de l'alcool», dira notre interlocuteur. «La situation est vraiment désolante dans ce quartier. Nous n'avons plus où aller… Pour faire un peu de sport et jouer un match de football, nous nous déplaçons jusqu'au stade de Maraval. Souvent, ces parties de sport se transforment en altercations entre nous et les habitants de Maraval qui refusent de nous accueillir dans leur stade», dit M'hamed Mohamed. Il ajoute: «Nous préférons jouer dans notre quartier, mais, malheureusement, les autorités locales le négligent. Nous ne disposons même pas d'airs de jeux de proximité, et je trouve que c'est injuste à notre égard. D'ailleurs, ici, tout le monde se pose la question de savoir comment nous allons passer le mois de Ramadan sans tournois de football. C'est dure pour nous les jeunes de supporter cette oisiveté en pleine saison estivale…» Sur ce même sujet, Hadji Saïd, un des sportifs connus sur la place d'Oran, dira: «Nous avons besoin d'infrastructures sportives qui permettront à chacun de s'épanouir dans le domaine de sa discipline sportive. De ce fait, nous appelons les responsables habilités à inscrire à notre profit un projet de réalisation d'un complexe sportif. Malheureusement, de nombreux sportifs qui ont marqué de leurs empreintes l'histoire sportive de cette région ont été effacés de la mémoire collective, à l'exemple de Abdelkader Belhadef, Ababou, Harouni Mehieddine et d'autres.» Face à cette préoccupation, le président de l'APC d'Es-Sénia dira: «Les projets de réalisation d'une maison de la culture et d'un stade sportif dans le quartier Commandant Yahia Chérif sont en cours d'étude. Ils nous reste, seulement, la prospection des sites pour leur réalisation».