C'est des portraits presque parlant qu'expose l'artiste peintre Latrèche Nabil, venu à Oran de la wilaya de Khenchla dans le cadre de la semaine culturelle de cette wilaya. Et son histoire avec l'art est venue fortuitement. «C'était un début un peu hasardeux, raconte-t-il. J'avoue d'ailleurs n'avoir pas vraiment choisi de faire carrière d'artiste. Mais le don était là et il me fallait écouter son appel. De plus, j'aimais beaucoup le dessin, depuis l'enfance, et mon vrai début dans ce monde a été en 2.000, quand j'ai présenté pour la première fois mes œuvres à la maison de la culture de Khenchla et j'y exposais à l'occasion un portrait de la défunte chanteuse Zoulikha qui est très appréciée dans notre région. Cela m'a permis de décrocher le premier prix alors que j'ignorais qu'un concours était organisé. Il y a eu ensuite un second concours en 2006, en marge du festival de la chanson chaoui Aïssa al-Jarmouni où j'ai occupé la troisième place.» L'artiste n'est pourtant pas sortant d'une école des beaux-arts et n'a suivi aucune formation dans le domaine. «Je suis autodidacte mais je lis beaucoup sur l'art et je me suis fait une idée assez consistante dans le domaine; je le pense, du moins», dit Latreche. Volet sujets traités, l'artiste dit affectionner tout particulièrement le portrait. «C'est mon dada», précise-t-il, en faisant remarquer que, «toutefois, les paysages magnifiques dont jouit Khenchela» n'échappent pas à ses pinceaux. «Cela sied bien à mon style, moi qui aime tout particulièrement l'école impressionniste», précise Nabil. Et qu'en pense son entourage? «Oh, lance-t-il instantanément, c'est ma famille qui m'a encouragé à plonger dans l'art, mais aussi des amis dont l'artiste Khaled Sbaa qui m'a beaucoup appris et d'autres encore comme le peintre de Boussaâda, Toufik Labsir.» Latreche Nabil a à son actif plusieurs expositions, notamment à Alger à la Galerie Mohamed-Rassime en 2006, à Tizi-Ouzou et à Bordj Bouariridj, ainsi que dans le cadre des semaines culturelles à Biskra, Oum Al Bouaghi et cette fois-ci à Oran. Et comment évalue-t-il les arts plastiques en Algérie? «C'est à l'artiste de promouvoir son art et se faire connaitre et faire connaitre le pays ou la région dont il est issu. C'est de cette façon qu'on pourra faire aimer l'art aux gens. Il y a, parallèlement à notre devoir de nous accrocher à ce que nous faisons en tentant d'en vivre, un devoir d'amener les Algériens à aimer l'art», dit-il.